L’opération de sauvetage des 4 otages a failli être annulée à la dernière minute
L'Opération Arnon a été lancée bien que les conditions de sauvetage n'étaient pas optimales dans l'immeuble où Noa Argamani était retenue ; Tsahal diffuse des images de l'extraction
L’opération israélienne du 8 juin visant à sauver quatre otages dans le centre de la bande de Gaza a failli être annulée à la dernière minute, a rapporté la Douzième chaîne vendredi.
Selon la chaîne, à 10 heures samedi, le chef des opérations de l’agence de sécurité intérieure du Shin Bet a informé le directeur du Shin Bet, Ronen Bar, et le chef d’état-major de l’armée israélienne, Herzi Halevi, que les conditions de sauvetage n’étaient pas optimales dans l’un des deux endroits où les otages étaient retenus.
Cela rendrait plus difficile l’accès aux deux lieux au même moment – un élément essentiel de l’opération visant à empêcher les terroristes de faire du mal aux otages.
Les chefs de la sécurité disposaient d’une heure pour prendre une décision. Après délibérations, le Directorat des Opérations du Shin Bet a recommandé d’aller de l’avant. Halevi et Bar ont approuvé et, à 10h55, l’ordre a été donné de lancer l’opération.
Le reportage ne détaille pas le problème ni les mesures prises pour le régler.
Vendredi, Tsahal a diffusé des images du raid, montrant des troupes de l’unité de reconnaissance de la brigade des parachutistes opérant à proximité de Nuseirat, dans le centre de Gaza, alors que les otages israéliens secourus et les forces spéciales étaient transférés dans des véhicules blindés.
La vidéo montre les parachutistes arrivant dans une zone où les officiers de l’unité antiterroriste de la police de Yamam et du Shin Bet sont restés bloqués avec les otages secourus en raison de tirs nourris de l’ennemi et d’une panne de véhicule, et la sécurisant.
Les forces spéciales, dont l’inspecteur Arnon Zmora, l’officier de l’unité Yamam mortellement blessé, et les otages ont ensuite été transportés dans des véhicules blindés jusqu’à la zone du corridor de Netzarim, d’où ils ont été héliportés jusqu’à un hôpital en Israël.
Le Jewish Chronicle a publié jeudi des détails sur le travail d’infiltration effectué par les forces spéciales avant l’opération.
Selon l’article, qui cite des responsables de la sécurité israélienne anonymes, après qu’Israël a reçu des renseignements sur la localisation des quatre otages à Nuseirat – Noa Argamani dans un bâtiment, et Almog Meïr Jan, Andrey Kozlov et Shlomi Ziv dans un autre – des équipes d’hommes et de femmes qui opèrent dans les zones palestiniennes en se fondant dans la population arabe locale, notamment en parlant couramment la langue, connus sous le nom de mistaaravim, se sont rendues dans la zone.
Les équipes se sont déguisées en habitants de Gaza fuyant l’incursion israélienne dans Rafah dans les semaines précédant le sauvetage, se sont liées d’amitié avec les locaux et ont commencé à surveiller les lieux et à recueillir des informations, notamment en louant un appartement et en faisant des achats sur les marchés locaux.
Vendredi, l’agence du Shin Bet a publié une image montrant une pièce utilisée pour les maquillages lors des préparatifs de la mission de sauvetage des otages.
Au même moment, en Israël, des délibérations ont commencé sur les renseignements et la possibilité d’organiser une opération d’extraction. Lorsque la décision a été prise, les forces spéciales ont suivi trois jours d’entraînement intensif, avec simulation des deux bâtiments dans lesquels les otages étaient détenus. La décision de lancer l’opération de sauvetage a été prise le 6 juin, date à laquelle la plupart des agents infiltrés ont quitté Nuseirat, bien qu’une petite équipe soit restée pour s’assurer que les otages n’étaient pas déplacés.
L’opération a été menée à bien deux jours plus tard.
Mardi, le dernier des quatre otages secourus est sorti de l’hôpital, après avoir subi une batterie d’examens médicaux et reçu des soins psychologiques après huit mois de captivité dans les geôles du groupe terroriste palestinien du Hamas.
Noa, 26 ans, est sortie mardi après-midi de Ichilov de Tel Aviv après une série d’examens, a indiqué l’hôpital.
Noa était l’un des visages les plus reconnaissables des personnes enlevées le 7 octobre, suite à la diffusion d’une vidéo montrant des terroristes l’enlevant du festival de musique Nova le 7 octobre et la séparant de son petit ami, Avinatan Or, qui est toujours en captivité.
Une vidéo partagée sur les réseaux sociaux mardi montre Noa réunie avec la mère d’Avinatan, tandis que d’autres images partagées par les médias israéliens et l’unité du porte-parole de l’armée montrent Noa réunie avec son père, Yaakov, qui fêtait son anniversaire le jour du sauvetage.
Almog, Andrey et Shlomi sont sortis du centre hospitalier de Sheba lundi, après avoir été soigneusement examinés suite à leur sauvetage.
Les médecins qui ont examiné les otages secourus ont déclaré qu’ils souffraient de malnutrition, qu’ils avaient été régulièrement frappés et qu’ils avaient subi une grande détresse psychologique pendant leur captivité.
Selon les témoignages israéliens, le sauvetage de Noa, qui était détenue séparément des trois hommes secourus ce jour-là, s’est relativement bien déroulé compte tenu des circonstances, mais une importante fusillade a éclaté dans la maison où Almog, Andrey et Shlomi étaient détenus. Au cours de la fusillade, l’inspecteur en chef Arnon Zmora a été grièvement blessé par des tirs du Hamas. Il est décédé par la suite.
Peu de temps après, alors que les trois otages et Arnon étaient extraits de Nuseirat, leur véhicule a essuyé des tirs qui l’ont bloqué dans la bande de Gaza. D’autres forces sont rapidement arrivées sur les lieux pour les secourir et les amener à un héliport de fortune à Gaza, d’où ils ont été transportés par avion à l’hôpital Tel HaShomer, dans le centre d’Israël.
Selon Tsahal, les forces de sauvetage ont été confrontées à une quantité massive de tirs d’armes à feu et de RPG (lance-roquettes individuels) à Nuseirat, ce qui a conduit les troupes au sol et l’armée de l’air israélienne à mener des frappes importantes dans la zone. Ces frappes, qui visaient les zones d’où les terroristes du Hamas ouvraient le feu, avaient pour but de protéger les forces de secours et les otages.
Le groupe terroriste palestinien affirme que plus de 270 personnes auraient été tuées au cours de l’opération. Israël affirme avoir connaissance d’une centaine de morts. L’armée a reconnu avoir tué des civils palestiniens au cours des combats, mais elle a rejeté la responsabilité sur le Hamas, qui retient des otages et se bat dans un environnement civil dense.
Selon Tsahal, 41 des 116 otages encore détenus par le Hamas dans la bande de Gaza sont morts. Le groupe terroriste palestinien avait enlevé 251 personnes le 7 octobre.