L’Ukraine va « limiter considérablement » le pèlerinage de Rosh HaShana à Ouman
Netanyahu dément être à l'origine de la décision, comme le prétend Kiev ; Gamzu menace de démissionner après la pression des chefs Haredi pour obtenir le feu vert pour les vols

Le président de l’Ukraine, Volodymyr Zelensky, a déclaré mardi que Kiev allait « limiter de manière significative » l’entrée des pèlerins juifs pour la fête de Rosh HaShana le mois prochain.
« À la demande du Premier ministre israélien, il a été décidé de limiter considérablement le pèlerinage des Hassidim dans la ville de Ouman pour les célébrations de Rosh HaShana », peut-on lire dans un communiqué du bureau de Zelensky.
Le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu a rapidement nié que le Premier ministre ait fait une telle demande, dans ce qui aurait pu être un effort pour apaiser ses partenaires de la coalition ultra-orthodoxe.
« Comme il est clairement indiqué dans un communiqué conjoint d’Israël et d’Ukraine publié la semaine dernière, le Premier ministre et le président ont conseillé de ne pas se rendre à Ouman en raison de la situation du virus, mais ont noté et souligné qu’il est [de la responsabilité de] ceux qui décident d’aller à Ouman de respecter les directives sanitaires », selon le communiqué du bureau de Netanyahu.

La déclaration de mardi du bureau de Zelensky n’a pas précisé dans quelle mesure le pèlerinage sera limité. Ouman voit normalement quelque 30 000 visiteurs, la plupart en provenance d’Israël, se rendre sur la tombe de Rabbi Nahman de Bratslav pour la fête de Rosh HaShana.
L’Ukraine est l’un des rares pays qui autorisent actuellement l’entrée de ressortissants israéliens, malgré le taux élevé d’infection par le coronavirus dans l’État juif.
Le professeur Ronni Gamzu, le plus haut responsable chargé de la réponse d’Israël au coronavirus, a déclaré mardi qu’il « ferait tout » pour empêcher des dizaines de milliers de juifs hassidiques de s’envoler vers Ouman.
« Je respecte les fidèles, et les messages durs qu’ils m’envoient me font mal », a déclaré M. Gamzu, qui s’est opposé avec véhémence à l’approbation des vols. « Mais je n’envisage pas [d’abandonner cette position]. Si je vois qu’on ne me donne pas les outils pour faire baisser la morbidité, je n’aurai [aucune raison de rester] à ce poste ».

Dimanche, un responsable de la Santé a déclaré à la Douzième chaîne que 2 000 personnes se seraient déjà rendues en Ukraine, malgré les tentatives de prévention de l’événement annuel en raison des craintes de pandémie.
Israël et l’Ukraine ont demandé aux Israéliens de ne pas se rendre à Ouman pour le pèlerinage annuel de Rosh HaShana en raison de la pandémie actuelle.
On craint que même si les vols directs sont annulés, les pèlerins trouveront d’autres itinéraires pour se rendre sur le site.
Cette année, Rosh HaShana commence le 18 septembre au soir. Vendredi, Gamzu a supplié Zelensky d’empêcher la tenue de ce rassemblement de masse.
« Je tiens à exprimer ma préoccupation quant à la tenue de deux semaines de célébrations intensives, au cœur de la ville d’Ouman, où des dizaines de milliers de personnes feront la fête dans des conditions de promiscuité, aura inévitablement de graves conséquences à court et à long terme – à la fois sur les habitants d’Ouman et au-delà, ainsi que pour l’État d’Israël », a-t-il écrit dans une lettre au président ukrainien.
L’opposition de M. Gamzu au pèlerinage a soulevé des tensions parmi les partenaires de la coalition ultra-orthodoxe de Netanyahu, dont certains auraient cherché à l’évincer de son poste.
Le ministre du Logement Yaakov Litzman, du parti Yahadout HaTorah, a déclaré que la réglementation des vols serait « une gifle pour des dizaines de milliers de fidèles de la communauté Breslev », selon la Douzième chaîne.