Le gouvernement et le Syndicat des enseignants annoncent un accord salarial sur cinq ans
Le nouvel accord comprend une indemnisation rétroactive et des hausses de salaire pour les professeurs, pour les directeurs d'établissement et pour les personnels spécialisés ; des "contrats individuels" seront conclus, à l'essai, dans le cadre de certaines embauches
Un accord a été signé entre le gouvernement et le Syndicat des enseignants du secondaire, a annoncé le ministère de l’Éducation dans la journée de lundi, mettant un terme à des mois de négociations dans l’impasse. Une grève d’une semaine avait par ailleurs eu lieu au début de la rentrée scolaire, au mois de septembre, à l’appel de ce syndicat qui représente les professeurs de lycée.
L’accord, qui sera mis en vigueur pendant les cinq prochaines années, « garantira la paix et la stabilité dans le système de l’éducation et mettra un point final aux sanctions et aux grèves. Le système de l’éducation pourra reprendre toutes ses activités », a commenté le ministère en annonçant la fin heureuse des pourparlers.
La grève – qui avait entraîné le report de la rentrée scolaire pour environ 514 000 élèves de classes allant de la Seconde à la Terminale – s’était achevée au bout d’une semaine alors que les pressions du public, qui dénonçait cette initiative, se renforçaient. Les professeurs étaient retournés au travail mais ils avaient reçu pour instruction de ne pas donner de notes aux lycéens et de ne pas parrainer d’activités extra-scolaires tant que les discussions ne seraient pas terminées.
Les pourparlers entre le chef de longue date de l’association, Ran Erez, et les ministères de l’Éducation et des Finances étaient dans l’impasse depuis des mois. L’un des principaux points de friction était la tentative, de la part du gouvernement, de promouvoir la conclusion de « contrats individuels » lors de l’embauche des enseignants, une perspective à laquelle le syndicat s’opposait avec fermeté.
Les deux parties ont paru trouver un compromis sur ce sujet et l’accord comprend la mise en place d’un programme-pilote, sur plusieurs années, qui permettra à certains nouveaux professeurs ou conseillers d’éducation d’être embauchés par le biais de contrats individuels – des contrats qui viendront se substituer à l’habituel accord syndical collectif.
« Cet arrangement ne se poursuivra pas si le syndicat considère que ce programme-pilote n’a pas réussi », a souligné le syndicat.
Selon les dispositions de ce nouvel accord, les enseignants à temps plein recevront une prime unique de 9 000 shekels environ, en fonction de leur poste. Une prime qui se base sur une hausse de salaire qui devait être mise en vigueur l’année dernière, mais qui avait été abandonnée par le gouvernement après le début de la guerre opposant Israël au Hamas à Gaza, au mois d’octobre 2023.
De plus, les professeurs à plein temps bénéficieront également d’une augmentation de salaire allant de 1 200 shekels à 2 000 shekels par mois, là encore en fonction de leur poste – une initiative qui avait également déjà été convenue l’année dernière, mais qui ne s’était jamais concrétisé à cause du conflit.
L’accord prévoit également des « hausses de salaire spécifiques » d’un montant qui n’a pas été précisé pour les directeurs, les directeurs adjoints, les conseillers d’éducation, les enseignants spécialisés et autres membres du personnel.
Parmi les autres éléments figurant dans l’accord, une heure supplémentaire par semaine d’enseignement en classe pour les professeurs à temps plein, la réduction d’une heure du temps qui est réservé au tutorat individuel, et « un système qui permettra aux directeurs d’école de définir de nouveaux postes qui permettront de répondre aux besoins uniques de leur école et de déterminer la rémunération de ces nouveaux emplois ».
Il compte également une disposition qui stipule que les enseignants qui ont participé à la grève de septembre seront indemnisés par le ministère pour un maximum de cinq jours de travail chômés. Pendant la grève, le syndicat avait déclaré qu’il mettrait en place un filet de sécurité économique pour les enseignants grévistes, avec notamment des subventions pour les jours manqués et des prêts sans intérêt.
Un plan qui était souhaité par le ministère des Finances, visant à rationaliser et à raccourcir la procédure de licenciement des enseignants, n’a pas été inclus dans l’accord final, a déclaré le Syndicat.
L’accord est intervenu après une mini-grève des lycéens qui a été organisée dimanche par le Conseil national des étudiants et de la jeunesse – avec un débrayage qui dénonçait le maintien des sanctions imposées par le syndicat des enseignants alors que les négociations se poursuivaient, évoquant en particulier la grève des notes.
La conclusion de l’accord a été annoncée alors que les écoles du nord d’Israël étaient fermées pour la deuxième journée consécutive en raison de l’intensification des tirs de roquettes en provenance du Hezbollah, au Liban. Les fermetures d’écoles dans le nord, annoncées tous les soirs pour une période renouvelable de 24 heures par le ministère de l’Éducation en collaboration avec le Commandement du front intérieur, devraient durer un certain temps, Israël élargissant ses opérations contre le Hezbollah.
L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.