Lynchage à Ramallah en octobre 2000 : L’un des assassins tué lors d’une frappe à Gaza
La photo d'Aziz Salha montrant ses mains ensanglantées à la foule, après avoir participé au lynchage de deux réservistes, est une image de la Seconde Intifada qui est restée dans les mémoires

L’armée israélienne et le Shin Bet ont confirmé jeudi avoir effectué une frappe aérienne dans la bande de Gaza au cours de la nuit, éliminant Aziz Salha, un Palestinien tristement connu pour son rôle dans le lynchage de deux réservistes israéliens à Ramallah en 2000.
L’assassinat brutal des deux réservistes au cours des premières semaines du deuxième soulèvement palestinien, ou Intifada, avait profondément choqué la société israélienne, et l’image de Salha exhibant fièrement ses mains trempées de sang devant une foule ravie a constitué un moment décisif dans la longue histoire du conflit violent entre Israël et les Palestiniens et était restée depuis dans les mémoires.
Tsahal a indiqué que Salha, 43 ans, avait été pris pour cible à Deir al-Balah, au centre de la bande de Gaza.
Les réservistes Yossef Avrahami et Vadim Norzhich ont été lynchés en octobre 2000 après avoir pris un mauvais virage et s’être retrouvés dans la ville de Ramallah, en Cisjordanie, contrôlée par l’Autorité palestinienne (AP).

La police de l’AP les avait arrêtés et les avait conduits à un poste de police, mais celui-ci a été envahi par une foule en colère après la mort récente de Palestiniens lors d’affrontements violents avec l’armée israélienne.
Les deux Israéliens ont été sauvagement battus et poignardés à mort, et leurs corps ont été mutilés. Les assassins les avaient massacrés de leurs propres mains avant de danser sur leurs corps mutilés, pendus et brûlés devant une foule de Palestiniens qui les encourageaient.
Plusieurs individus ont été arrêtés et emprisonnés par Israël pour leur participation au lynchage.
Salha a été condamné à la prison à perpétuité en 2004 pour son rôle dans le meurtre de Norzhich, mais il avait été libéré en 2011 dans le cadre de l’échange controversé de 1027 prisonniers palestiniens incarcérés pour atteinte à la sécurité en Israël contre le soldat franco-israélien Gilad Shalit, enlevé en 2006 et détenu par le groupe terroriste palestinien du Hamas à Gaza.

Ces mains ensanglantées ont été reprises par des opposants à Israël, dont un collectif dit d’artistes et des étudiants notamment ceux de Science Po Paris.
Israël poursuit ses frappes sur des cibles terroristes dans la bande de Gaza dans le cadre de la guerre qui s’y déroule et qui a été déclenchée par le pogrom perpétré par le Hamas du 7 octobre 2023, au cours duquel des milliers de terroristes ont franchi la frontière et tué plus de 1 200 personnes, pour la plupart des civils, et en ont enlevé 251 autres pour les emmener de force à Gaza.
La libération d’un millier de terroristes en 2011 dans le cadre de l’accord Shalit a fait l’objet d’un examen plus approfondi à la suite des massacres du 7 octobre. Le chef du groupe terroriste palestinien, Yahya Sinwar, architecte du pogrom, était l’un des nombreux prisonniers ayant du sang sur les mains libérés dans le cadre de cet accord.
Mercredi, des avions de combat de l’armée de l’air israélienne ont frappé des centres de commandement du Hamas installés dans des écoles désaffectées de la bande de Gaza, les médias palestiniens faisant état d’une vingtaine de morts et de dizaines de blessés dans ces frappes.

Tsahal a déclaré que deux des centres de commandement étaient situés dans des écoles du nord de l’enclave palestinienne, tandis que le troisième était installé dans un complexe du centre de la bande de Gaza qui avait précédemment servi d’école de filles à Nuseirat.
Accusant le Hamas d’utiliser les écoles comme base pour planifier et mener des « attaques terroristes contre les soldats de Tsahal et l’État d’Israël », l’armée a déclaré que les frappes avaient été guidées par des renseignements précis.
Tsahal a affirmé avoir pris « de nombreuses mesures » pour minimiser les atteintes aux civils et a accusé le Hamas d’utiliser « systématiquement » des sites civils à des fins terroristes.
Plus de 41 000 personnes seraient mortes à Gaza depuis le début de la guerre, selon le ministère de la Santé du Hamas. Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables, et ils incluraient ses propres terroristes, tués en Israël et à Gaza, et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza.
Israël affirme chercher à minimiser le nombre de victimes civiles et a souligné que le groupe terroriste viole systématiquement le droit international et exploite brutalement les institutions civiles et la population comme bouclier humain pour ses activités de terrorisme, en combattant depuis des zones civiles, notamment des maisons, des hôpitaux, des écoles et des mosquées.

En août, Israël dit avoir tué 17 000 terroristes au combat. Tsahal affirme également avoir tué un millier de terroristes à l’intérieur du pays le 7 octobre lors du pogrom perpétré par le Hamas, qui a déclenché la guerre.
Mercredi, des chars israéliens auraient également progressé dans des quartiers de Khan Younès, dans le sud de l’enclave. Les médias palestiniens ont rapporté que les chars ont mené un raid sur plusieurs zones dans l’est et le centre-ville, avant de se retirer partiellement.
Le ministère de la Santé, dirigé par le Hamas, a déclaré qu’environ 51 personnes auraient été tuées dans les raids et qu’au moins 82 personnes auraient été blessées. Tsahal n’a pas encore commenté ces informations.
Des habitants de la région de Khan Younès ont signalé que des frappes aériennes intenses avaient accompagné les raids dans trois quartiers de la ville.