Israël en guerre - Jour 649

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Mahmoud Khalil libéré par les autorités américaines, en vue d’être expulsé

Vêtu d'un keffieh à la sortie du centre de détention, l'activiste anti-Israël de Columbia s'en prend à Donald Trump après avoir passé 3 mois en détention

L'activiste anti-Israël Mahmoud Khalil (au centre) s'exprimant après sa libération du centre fédéral de détention pour immigrants, à Jena, en Louisiane, le 20 juin 2025. (Crédit : Matthew Hinton/AP)
L'activiste anti-Israël Mahmoud Khalil (au centre) s'exprimant après sa libération du centre fédéral de détention pour immigrants, à Jena, en Louisiane, le 20 juin 2025. (Crédit : Matthew Hinton/AP)

Figure clé des manifestations propalestiniennes sur le campus de l’université Columbia, Mahmoud Khalil a été libéré vendredi soir après plus de trois mois de détention sur ordre d’un juge américain qui s’est dressé contre l’administration Trump.

« Trump et son administration ont choisi la mauvaise personne », a déclaré M. Khalil, revêtant un keffieh palestinien, à sa sortie du centre de détention pour immigrants de Jena, en Louisiane (sud) qu’il a qualifié de « musée témoignant des politiques racistes des Etats-Unis ». « Personne ne devrait être écroué pour dénoncer un génocide », a-t-il ajouté.

Depuis son arrestation à New York le 8 mars, pour son rôle de porte-parole de la contestation contre la guerre à Gaza sur le campus new-yorkais, Mahmoud Khalil est devenu le symbole de la volonté du président américain Donald Trump de museler ce mouvement étudiant.

Après son interpellation par la police fédérale de l’immigration (ICE), Mahmoud Khalil, né en Syrie de parents palestiniens, titulaire d’une carte verte de résident permanent, avait été transféré à près de 2.000 kilomètres dans ce centre en Louisiane.

La semaine dernière, le juge Michael Farbiarz du tribunal fédéral du New Jersey, près de New York, avait décrété que le gouvernement ne pouvait détenir M. Khalil en se basant sur les affirmations du secrétaire d’Etat Marco Rubio. Selon ce dernier, sa présence sur le sol américain posait « potentiellement des conséquences sérieuses pour la politique étrangère » américaine.

« Réduire au silence »

Des membres du groupe Apartheid Divest de l’université Columbia, dont Mahmoud Khalil (au centre) entourés par des membres des médias à l’extérieur du campus de l’Université Columbia, à New York, le 30 avril 2024. (Crédit : Mary Altaffer/AP)

Mais le ministère de la Justice avait rétorqué qu’il ne serait « pas illégal » de détenir M. Khalil sur la base d’un autre motif d’accusation, ce qui avait poussé le juge à surseoir à sa libération.

Dans un nouveau rebondissement de cette saga juridico-politico-universitaire, le juge Farbiarz a ordonné vendredi la libération, le jour même, de M. Khalil. Une décision fustigée par l’administration Trump qui a accusé « le pouvoir judiciaire de miner la sécurité nationale ».

En vertu de ces conditions de libération, M. Khalil ne sera pas autorisé à quitter le territoire américain, hormis dans le cas d’une démarche « d’auto-expulsion », et devra limiter ses déplacements à quelques Etats, dont celui de New York, où il réside, et celui du Michigan, d’où est originaire son épouse, qui a donné naissance à leur fils, Deen, alors qu’il était en détention.

« Après plus de trois mois, nous pouvons enfin pousser un soupir de soulagement et savoir que Mahmoud est sur le chemin du retour, auprès de moi et de Deen, qui n’aurait jamais dû être séparé de son père », a réagi son épouse Noor Abdalla, accusant le gouvernement Trump de « tenter de réduire au silence » ceux qui « dénoncent le génocide israélien à l’encontre des Palestiniens ».

Mohsen Mahdawi (à gauche) et Mahmoud Khalil participant à une manifestation anti-Israël, à l’Université de Columbia, à New York, le 12 octobre 2023. (Crédit : Yuki Iwamura/AP)

Cas emblématique

« Il s’agit d’une victoire, mais il n’aurait jamais dû être arrêté en premier lieu », a déclaré à l’AFP Elora Mukherjee, professeure de droit à l’université Columbia pour qui la mesure « obscure » évoquée pour écrouer Mahmoud Khalil n’avait « jamais » été utilisée auparavant, selon ses recherches, sur le titulaire d’un permis de résidence.

Emblématique, le cas de Mahmoud Khalil s’inscrit dans le cadre d’une charge du gouvernement Trump contre des universités qu’il accuse de ne pas avoir suffisamment protégé des étudiants juifs pendant les manifestations étudiantes contre la guerre dévastatrice d’Israël dans la bande de Gaza.

Et plus généralement contre une idéologie dite « woke », terme utilisé de manière péjorative par les conservateurs pour dénoncer ce qu’ils perçoivent comme un excès de militantisme en faveur des minorités.

L’ami de Mahmoud Khalil, Mohsen Mahdawi, cofondateur d’un groupe d’étudiants palestiniens à Columbia, avait été arrêté le 14 avril par des agents de l’ICE avant d’être libéré sous conditions deux semaines plus tard par une décision de justice.

Et début mai, un juge avait ordonné la libération de Rumeysa Ozturk, une doctorante turque de l’université Tufts dans le Massachusetts, arrêtée par des agents de l’ICE pour un article qu’elle avait cosigné dans son journal universitaire critiquant la façon dont son établissement gérait le mouvement de protestation contre la guerre menée par Israël dans la bande de Gaza.

Lors de la cérémonie de la remise des diplômes, fin mai, à Columbia, la présidente de l’université avait été copieusement huée par des étudiants qui lui reprochaient de ne pas avoir défendu Mahmoud Khalil, arrêté dans une résidence de l’université et de céder aux pressions de Trump.

En sens contraire, le président de l’université Harvard avait reçu une ovation monstre de ses étudiants pour avoir défendu les libertés d’expression et académique face à cette offensive de Washington.

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