Malaisie: le Premier ministre, notoirement antisémite, remet sa démission au roi
Mahathir Mohamad, qui a qualifié les Juifs de "nez crochu" et affirmé qu'ils "gouvernent le monde par procuration", se retire sur fond de troubles politiques à Kuala Lumpur
Le Premier ministre malaisien, Mahathir Mohamad, âgé de 94 ans, a remis lundi sa démission au roi, a annoncé son bureau après une tentative de ses alliés politiques de renverser son gouvernement et d’empêcher son successeur désigné de le remplacer.
Mahathir, qui se dit fier d’être antisémite, a été critiqué à plusieurs reprises pour ses commentaires sur les Juifs.
En juin 2016, il a affirmé que « les Juifs dirigent le monde par procuration » et que « l’Amérique est largement influencée par les Juifs ».
En septembre 2018, il a déclaré aux étudiants de l’université Columbia à New York : « Pourquoi est-ce que je ne peux pas dire quelque chose contre les Juifs, alors que beaucoup de gens disent des choses méchantes sur moi, sur la Malaisie ? Je n’ai pas protesté, je n’ai pas manifesté ».
Il a qualifié les Juifs de « nez crochu » – réitérant par la suite cette remarque – a remis en question le nombre de Juifs tués lors de la Shoah, et a interdit « La liste de Schindler » en 1994, la rejetant comme « propagande sioniste ». Il a dit un jour qu’il était « heureux d’être étiqueté comme antisémite ».
L’annonce de M. Mahathir, le dirigeant élu le plus âgé de la planète, intervient après 24 heures de crise politique.
Les adversaires du Premier ministre pressenti Anwar Ibrahim, au sein de la coalition qui avait remporté les élections législatives de 2018 et ramené M. Mahathir au pouvoir, ont essayé de former avec des membres de l’opposition un nouveau gouvernement.
Ils auraient prévu d’exclure M. Anwar ainsi que la plupart des députés de son parti, l’empêchant ainsi de devenir chef du gouvernement.
M. Anwar et M. Mahathir entretiennent une relation houleuse mais ils s’étaient réconciliés pour les élections de 2018 et M. Mahathir a promis à plusieurs reprises de céder le pouvoir à son ancien ennemi.