Malgré les sanctions, l’épouse du porte-parole de Poutine est en vacances en Israël
L’ONG Israeli Friends of Ukraine reproche à Israël d’avoir permis à Tatiana Navka de "bronzer" à Tel Aviv alors que les Ukrainiens subissent les "bombardements intensifs" russes
L’épouse du porte-parole principal du président russe Vladimir Poutine, qui fait l’objet de sanctions internationales, est arrivée en Israël pour des vacances privées il y a quelques jours, selon un article publié mercredi.
Citant le groupe Israeli Friends of Ukraine, le site d’information Ynet a déclaré que Tatiana Navka a séjourné au très luxueux hôtel Kempinski sur le front de mer de Tel Aviv.
La fondatrice de cette ONG s’est interrogée sur les raisons pour lesquelles la femme du secrétaire de presse du Kremlin, Dmitri Peskov, a été autorisée à entrer en Israël « sans difficulté » et a appelé à un changement de la politique de Jérusalem envers Moscou.
« D’un côté, Israël rend toujours difficile l’entrée dans le pays pour les réfugiés fuyant la guerre en Ukraine. Et de l’autre, il permet à des collaborateurs de Poutine de séjourner, de bronzer au bord de la mer et de profiter de la vie, alors même que l’Ukraine et ses habitants sont sous les bombes, » aurait déclaré Anna Zharova
« C’est absurde, la position d’Israël envers la Russie doit changer », aurait-elle ajouté.
Le ministère des Affaires étrangères a répondu qu’il n’était pas au courant des détails de cette affaire.
Mme Navka, ancienne championne olympique de patinage artistique connue pour avoir participé au spectacle Auschwitz on Ice, fait l’objet de sanctions de la part des États-Unis, de l’Union européenne et d’autres pays suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février. Selon le département du Trésor américain, elle posséderait « un empire immobilier d’une valeur supérieure à 10 millions de dollars ».
Peskov fait lui aussi l’objet de sanctions et deux de ses enfants ont été mis sur liste noire par les États-Unis.
L’article relatant les vacances de Navka à Tel Aviv intervient alors que les tensions entre Jérusalem et Moscou s’intensifient après qu’un ministre israélien a appelé dimanche à armer l’Ukraine à la suite d’informations selon lesquelles l’Iran prévoyait de fournir des missiles balistiques à la Russie.
L’ancien président russe Dmitri Medvedev aurait réagi en avertissant qu’une telle décision « détruirait tous » les liens entre Israël et la Russie.
Des sources israéliennes anonymes ont ensuite déclaré à plusieurs organes de presse israéliens que les remarques du ministre des Affaires de la diaspora, Nachman Shai, ne reflétaient pas la politique du gouvernement.
Depuis l’invasion russe de l’Ukraine du 24 février, le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy et d’autres responsables ukrainiens font pression sur Israël pour que ce dernier fournisse des armes. Jérusalem a envoyé à plusieurs reprises de l’aide humanitaire à l’Ukraine, mais a toujours rejeté les demandes de Kiev concernant les armes de défense, en particulier les systèmes de défense antimissile qui pourraient être utilisés pour repousser les frappes aériennes russes, même si elle a exprimé sa sympathie pour la situation critique du pays.
Le refus d’Israël est perçu comme un effort de Jérusalem pour maintenir des liens avec Moscou, en raison du fait que la Russie contrôle l’espace aérien syrien, où l’armée de l’air israélienne a effectué des centaines de sorties pour contrer des livraisons d’armes iraniennes présumées et empêcher les groupes soutenus par Téhéran de s’y implanter.
La Russie ferme largement les yeux sur les frappes aériennes israéliennes, bien que les relations entre les deux pays aient souffert de la condamnation par les autorités israéliennes de cette invasion de leur voisin.
Selon un responsable ukrainien de haut rang, Israël fournirait à l’Ukraine des « renseignements de base » sur les drones kamikazes iraniens déployés par l’armée russe.