Manifestation anti-Netanyahu après la déclaration déposée par Bar ; 2 arrestations, plusieurs blessés
Des milliers de personnes se sont rassemblées à Tel-Aviv, affirmant que le Premier ministre est « inapte » à exercer ses fonctions après que le chef du Shin Bet lui a demandé de réprimer les manifestations

Des milliers de manifestants opposés au gouvernement se sont rassemblés lundi soir sur la place Habima à Tel-Aviv pour une manifestation improvisée organisée après que le chef du Shin Bet, Ronen Bar, a accusé, dans une déclaration officielle déposée auprès de la Haute cour, le Premier ministre Benjamin Netanyahu d’avoir cherché à utiliser les services de sécurité intérieure contre des militants opposés au Premier ministre.
« Le chef du Shin Bet a révélé aujourd’hui une tentative dangereuse de Netanyahu visant à transformer le Shin Bet en un outil tyrannique pour persécuter les citoyens israéliens. Il a ordonné la surveillance de citoyens, demandé des informations à leur sujet et, lors de discussions secrètes, exigé que le chef du Shin Bet lui obéisse plutôt qu’à la loi », ont déclaré les leaders de la manifestation dans un communiqué résumant certains détails contenus dans la requête déposée par Bar devant le tribunal.
« Il s’agit d’un danger clair et immédiat pour la démocratie israélienne, posé par quelqu’un dont le bureau a reçu de l’argent du Qatar, principal sponsor du Hamas, en temps de guerre », ont-ils affirmé, faisant écho aux soupçons à l’origine de l’affaire Qatargate.
« Netanyahu a perdu toute légitimité pour diriger [le pays] », ont-ils déclaré. « Il n’est pas apte à exercer ses fonctions. »
Parmi les intervenants figuraient le chef du parti Les Démocrates Yair Golan, l’ancien ministre de la Défense Moshe Yaalon et diverses figures de proue du mouvement de la contestation.
Un groupe d’avocats qui représentent bénévolement des militants anti-gouvernement a déclaré que deux manifestants avaient été arrêtés au carrefour Begin-HaHashmonaim et emmenés au commissariat de police de Lev, dans le centre de Tel-Aviv.

Selon Haaretz, ils faisaient partie d’un groupe de manifestants qui marchaient de Habima vers l’autoroute Ayalon. Les deux hommes ont été arrêtés après s’être assis dans la rue et avoir refusé d’obtempérer aux ordres de la police, a rapporté Haaretz.
Un agent de la garde montée semble avoir fouetté un photojournaliste de Haaretz pendant la manifestation houleuse. Plusieurs vidéos mises en ligne sur les réseaux sociaux montrent un policier à cheval frappant Itai Ron avec sa cravache, le faisant basculer en arrière.
פרש מצליף בצלם הארץ איתי רון
תל אביב 21/04/2025
צילום: יאיר פלטי@itonaim @Haaretz pic.twitter.com/IJHzGb4oMi
— אלימות ישראל (@Alimut_Israel) April 21, 2025
Les images montrent des policiers à cheval percutant des manifestants qui avaient déjà quitté la route et se tenaient sur le trottoir, conformément aux ordres de la police.
Lorsque les manifestants ont atteint la rue Begin, le chef de la police de Lev Tel Aviv, le commissaire adjoint Micha Gafni, a déclaré la manifestation illégale et a appelé à « l’arrestation des leaders de la manifestation » à l’aide d’un mégaphone.

Un cheval de la police a également piétiné le pied de Moshe Radman, un militant anti-Netanyahu de premier plan, qui a dû être soigné par un secouriste bénévole, ont indiqué les organisateurs.
Radman a partagé sur Facebook une photo de son pied dans un plâtre, écrivant qu’il était en route pour l’hôpital Ichilov après que « la police montée s’est un peu excitée aujourd’hui lors de la marche ».

Bar a été limogé par décision du cabinet le 21 mars, sur recommandation de Netanyahu, après que le Premier ministre eut déclaré avoir perdu confiance en sa capacité à remplir ses fonctions. Cependant, plusieurs groupes de surveillance du gouvernement ont affirmé que cette décision était entachée d’un grave conflit d’intérêts dans le cadre des enquêtes du Shin Bet sur les collaborateurs de Netanyahu, ainsi que de graves problèmes de procédure dans le processus de licenciement.
La Haute Cour de justice a gelé le limogeage de Bar et a demandé au gouvernement et au bureau de la procureure générale de trouver une solution pour remédier aux vices de procédure, tout en invitant Bar à présenter sa version des faits à la cour.
Bar a donc présenté lundi une déclaration publique de huit pages par l’intermédiaire du bureau du procureur général, accompagnée d’une déclaration classifiée de 31 pages avec cinq annexes fournissant plus de détails et de documentation à l’appui de ses affirmations.
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