Marche contre l’antisémitisme: LFI annonce qu’elle « ne participera pas à cette manifestation »
Le parti invoque la présence du RN est estime que "lutter contre l'antisémitisme et contre toutes les formes de racisme est impraticable aux côtés d'un parti qui trouve ses origines dans l'histoire de la collaboration avec le nazisme"
La France insoumise (LFI) et ses députés « ne participeront pas » à la marche contre l’antisémitisme prévue dimanche à l’appel des présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, a fait savoir mercredi le parti de la gauche radicale en dénonçant la présence annoncée du Rassemblement national.
« Lutter contre l’antisémitisme et contre toutes les formes de racisme est impraticable aux côtés d’un parti qui trouve ses origines dans l’histoire de la collaboration avec le nazisme », a affirmé LFI dans un communiqué.
L’appel lancé mardi par Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher a été rapidement « rallié par Marine Le Pen et Jordan Bardella », ce qui démontre « combien l’ambiguïté des objectifs de cette démarche permet les soutiens les plus insupportables », insiste LFI.
Le parti officialise ainsi une absence actée dès mardi soir par son leader Jean-Luc Mélenchon, qui avait rejeté ce « rendez-vous » des « amis du soutien inconditionnel au massacre », en référence aux bombardements israéliens sur Gaza, des propos qui ont déclenchés une nouvelle polémique à l’encontre du tribun insoumis.
« Notre pays a besoin d’initiatives qui unifient notre peuple », a expliqué LFI, jugeant « nécessaire de se réunir autour des objectifs de paix pour exiger clairement un cessez-le-feu et la libération des otages » retenus par le Hamas depuis son attaque meurtrière du 7 octobre.
Pour les Insoumis, l’appel des deux têtes du Parlement « ne répond pas à cet impératif », et par conséquent « LFI et son groupe parlementaire ne participeront pas à cette manifestation ».
Cette marche s’inscrit dans le contexte d’une explosion d’actes antisémites en France depuis le 7 octobre, date à laquelle le Hamas a lancé un assaut d’une barbarie et d’une ampleur inédite en Israël. Près de 2 500 terroristes ont fait irruption en Israël depuis la bande de Gaza par voie terrestre, aérienne et maritime. Ils ont tué plus de 1 400 personnes, dont une majorité de civils, au cours de raids sur plus de 20 communautés frontalières près de la bande de Gaza, massacrant des familles entières dans leurs maisons et au moins 260 fêtards lors d’un festival de musique en plein air. Les terroristes ont également enlevé au moins 245 personnes, dont des femmes, des enfants et des personnes âgées, qu’ils ont entraînées dans la bande de Gaza où elles sont toujours retenues captives.
La France Insoumise avait alors refusé de condamner les exactions du Hamas ni qualifier le groupe de « terroriste ». Danièle Obono, députée du groupe, fait l’objet de poursuites pour apologie du terrorisme après qu’elle a déclaré que le Hamas était un est « un mouvement de résistance » qui « résiste à une occupation », (Israël s’est unilatéralement retiré de la bande de Gaza en 2005).
Le parti avait également largement critiqué la visite de la président de l’Assemblée nationale en Israël.