Marzouk : Les chefs non militaires « surpris par le jour de l’assaut, pas par l’action »
Le responsable du Hamas affirme que les dirigeants de la branche politique ignoraient les détails de l'attaque dévastatrice et ont été surpris par son succès
Un membre de la branche politique du Hamas basé à Doha a affirmé dans un article publié vendredi qu’aucun des membres non militaires du groupe terroriste n’avait eu connaissance des détails ni du timing de l’attaque de choc contre Israël.
Samedi dernier, les terroristes se sont infiltrés par terre, par mer et par air, et ont lancé un assaut dévastateur qui a tué plus de 1 400 personnes, dont une grande majorité de civils.
Les terroristes ont également capturé entre 150 et 200 otages qu’ils ont emmenés à Gaza, parmi lesquels des bébés, des jeunes enfants, des femmes et des personnes âgées. Le groupe terroriste a également tiré des milliers de roquettes.
« Tous les dirigeants du Hamas qui ne sont pas des militaires ont été informés de la nouvelle tôt samedi matin », a déclaré Moussa Abu Marzouk au New Yorker.
Moussa Abu Marzouk y indique que les dirigeants « politiques » ont été « surpris par la date, mais pas par l’action ».
Selon les responsables basés au Qatar, l’aile armée du Hamas « est celle qui planifie, exécute, etc., mais elle suit les politiques générales mises en place par notre bureau politique ».
Il a ajouté que le Hamas, qui a juré la destruction d’Israël, a été surpris par le succès de son attaque matinale dévastatrice et pensait que les unités de Tsahal déployées autour de Gaza seraient « les divisions les plus fortes et les mieux entraînées », ayant à leur disposition de « nombreux renseignements et de fortifications », ainsi que l’aide « d’officiers de renseignement qui en savent long sur nos mouvements ».
Le responsable a également affirmé que le Hamas « ne s’attendait pas à » la confusion de l’armée israélienne face à l’infiltration massive.
Abou Marzouk a par ailleurs nié, et ce, en dépit des nombreuses preuves accablantes du contraire, dont des images publiées fièrement par des terroristes eux-mêmes, que le Hamas ait tué des civils. Selon lui, ces violences ont pu être commises par des militants palestiniens et des civils qui auraient suivi les combattants du Hamas à travers les ouvertures du mur de sécurité.
En ce qui concerne les otages, il a déclaré que ces « innocents » ne seraient pas retenus en captivité indéfiniment : « Nous n’allons pas les garder ».
Il a toutefois ajouté qu’il était « trop tôt pour parler d’échanges » entre les soldats israéliens capturés et les prisonniers de la sécurité palestinienne détenus dans les prisons israéliennes.
Les dirigeants du Hamas à Gaza ont menacé d’exécuter les otages et de diffuser ces exécutions en ligne si Israël ciblait des immeubles situés dans la bande de Gaza sans en avertir au préalable les occupants, comme il l’a fait lors d’opérations précédentes.
Israël a lancé des frappes aériennes intenses à Gaza, jurant de « démanteler » le Hamas.
Vendredi, les troupes israéliennes ont pénétré dans la bande de Gaza dans le cadre de « raids localisés » afin de débarrasser la zone de terroristes potentiels et de localiser des Israéliens disparus, dans ce qui pourrait être le prélude à une incursion à grande échelle, a déclaré l’armée.
Tsahal a demandé aux civils vivant dans le nord de la bande de Gaza d’évacuer vers le sud de la bande.
Israël a déclaré qu’il visait les infrastructures terroristes et toutes les zones où le Hamas opère ou se cache, et que les forces israéliennes avaient en outre tué quelque 1 500 terroristes du Hamas qui s’étaient infiltrés sur son territoire depuis samedi matin.
Abu Marzouk a dit au New Yorker que la menace de tuer les otages était « une erreur – nous ne pouvons pas exécuter les otages », avant de mentionner la mort de quatre soldats israéliens qui avaient été faits prisonniers et d’en rejeter la responsabilité sur les frappes israéliennes.
« Avant de pouvoir distinguer les prisonniers des différentes factions, il faut que la situation se calme et que les bombardements cessent. Il y a beaucoup de prisonniers. Mettons fin aux hostilités et nous pourrons alors discuter de la question », a-t-il déclaré.
Interrogé sur ce que le Hamas espérait accomplir avec son massacre meurtrier qui ne ferait qu’entraîner des représailles israéliennes, il a déclaré que c’était la première fois que les Palestiniens « franchissaient les frontières et se battaient sur leur terre historique », blâmant Israël, les États-Unis, les Européens et tous les autres pour leur incapacité à « faire respecter les droits du peuple palestinien ».
« Israël avait l’habitude de nous faire la guerre en dehors de ses frontières, de nous tuer et de nous emprisonner. Aujourd’hui, c’est le contraire. Les générations israéliennes futures sauront qu’elles ne peuvent pas continuer à occuper les Palestiniens, qu’elles ne peuvent pas poursuivre leurs guerres éternellement. C’est là notre plus grande réussite », a-t-il déclaré.
Abu Marzouk a admis que le nouveau conflit n’empêcherait guère les États arabes de continuer à cultiver des liens avec Israël. Tout au plus, a-t-il admis, cela ne ferait que retarder les récentes initiatives dans ce sens. Or, Ryad a indiqué samedi suspendre les discussions sur une possible normalisation avec Israël