Mer d’Arabie: la marine indienne secourt l’équipage d’un navire après une tentative de détournement
Les attaques contre les transports maritimes ont incité les grandes compagnies maritimes à réorienter leurs navires vers la pointe Sud de l'Afrique malgré les coûts
La marine indienne a annoncé vendredi avoir secouru 21 membres d’équipage d’un navire en mer d’Arabie après un appel de détresse pour détournement et l’intrusion temporaire à bord de cinq ou six « inconnus armés ».
« Les 21 membres d’équipage (dont 15 de nationalité indienne) à bord ont été évacués en toute sécurité », a indiqué la marine indienne dans un communiqué, ajoutant que la tentative de détournement semblait avoir été abandonnée après un « ferme avertissement » de sa part.
La marine avait envoyé sur place l’un de ses destroyers, dont des commandos qui sont intervenus à bord.
Cette intervention survient après l’annonce par l’Inde en décembre du déploiement de forces en mer d’Arabie pour protéger les navires de commerce, qui sont attaqués de plus en plus souvent par les Houthis du Yémen depuis le 19 novembre et sur fond de guerre entre Israël et les terroristes palestiniens du Hamas.
« Des commandos de la marine indienne sont montés à bord du MV Lila Norfolk » en mer d’Arabie, et sont chargés de s’assurer « qu’il ne reste aucune des personnes illégales » qui étaient montées à bord, avait avancé la marine indienne vers 13H00 GMT.
Six heures plus tôt, les forces navales indiennes avaient annoncé avoir « réagi rapidement à un incident maritime en mer d’Arabie impliquant une tentative de détournement à bord d’un vraquier battant pavillon libérien ».
Cinq ou six « inconnus armés », ajoutait le communiqué, sont montés jeudi soir à bord du navire, qui appartient à la compagnie Lila Global, basée à Dubaï.
La marine indienne n’a pas précisé lors de son premier communiqué qui avait à ce moment-là le contrôle du navire mais a indiqué qu’une patrouille aérienne vendredi matin avait permis de s’assurer de la sécurité de son équipage, et que l’INS Chennai, un destroyer de la marine indienne, avait, dès la première alerte, immédiatement fait route vers le navire pour lui porter secours.
Elle a également rappelé sa détermination à « garantir (la) sécurité de la marine marchande dans la région aux côtés de ses partenaires étrangers et des nations alliées ».
Fin décembre, l’Inde a annoncé le déploiement de trois navires de guerre et d’un avion de reconnaissance en mer d’Arabie après une série d’attaques ayant visé des navires de commerce.
Un chimiquier, le MV Chem Pluto, qui naviguait sous le pavillon du Liberia, a notamment été touché en décembre au large de l’Inde par un drone, lancé depuis l’Iran selon les Etats-Unis, tandis que Téhéran a nié toute implication.
Les attaques contre les transports maritimes ont incité les grandes compagnies maritimes à réorienter leurs navires vers la pointe Sud de l’Afrique, malgré les coûts de carburant plus élevés pour des voyages beaucoup plus longs.
Les Etats-Unis ont annoncé le 18 décembre la formation d’une coalition pour défendre le trafic maritime en mer Rouge et dans le golfe d’Aden, à laquelle se sont ralliés depuis une vingtaine de pays dont la France, le Royaume-Uni, le Canada, l’Italie, la Grèce, la Norvège, les Pays-Bas et Bahreïn.