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Meshaal : Le Hamas « conscient des conséquences »; la « libération exige des sacrifices »

L'ex-dirigeant assure que le Hamas ne fait pas exprès de tuer des civils et se concentre sur les soldats

Khaled Meshaal, ancien chef du Hamas, s'adressant à Al Arabiya le 19 octobre 2023. (Crédit : Capture d'écran vidéo Al Arabiya)
Khaled Meshaal, ancien chef du Hamas, s'adressant à Al Arabiya le 19 octobre 2023. (Crédit : Capture d'écran vidéo Al Arabiya)

Dans une interview, Khaled Meshaal, ancien chef et actuel membre haut placé du Hamas, a déclaré que le groupe terroriste palestinien était « bien conscient des conséquences » de son assaut meurtrier du 7 octobre contre Israël, a insisté sur le fait que son organisation – qui a massacré plus de 1 400 personnes lors des attaques multi-fronts – ne visait pas les civils, et a déclaré que les Palestiniens devraient sacrifier des vies afin de se « libérer » d’Israël.

Meshaal, ancien leader politique du Hamas et toujours haut dirigeant de l’organisation terroriste, a tenu ces propos lors d’une interview souvent virulente accordée mercredi à la chaîne d’information Al-Arabiya, basée en Arabie saoudite.

La journaliste Rasha Nabil a demandé à Meshaal s’il pouvait continuer à brandir le drapeau de la « résistance [nom que se donnent les groupes terroristes islamistes] » à Israël alors que le monde observait les « transgressions du Hamas contre les civils israéliens » dans les communautés du sud d’Israël.

« On vous compare maintenant à l’État islamique », a-t-elle fait remarquer.

« Il s’agit d’une accusation fabriquée par [le Premier ministre israélien Benjamin] Netanyahu et, malheureusement, l’Occident collabore », a répondu Meshaal.

Il a célébré « l’ingénieuse » attaque qui, selon lui, s’inscrivait « dans le contexte d’une résistance légitime ».

Il a affirmé à tort que le Hamas « concentre sa résistance sur les forces d’occupation, sur les soldats », tout en déclarant que dans toutes les guerres, il y a des victimes civiles. « Nous n’en sommes pas responsables. »

Interrogé sur la volonté de présenter des excuses pour la mort de civils lors des attaques, il a répondu : « Des excuses devraient être demandées à Israël. Le Hamas ne fait pas exprès de tuer des civils. Il se concentre sur les soldats. Un point c’est tout. »

Le 7 octobre, une horde de quelque 2 000 terroristes du Hamas au moins ont pénétré par groupe dans des localités proches de la bande de Gaza, massacrant des hommes, des femmes et des enfants de tous âges dans leurs maisons et lors d’une grande fête en plein air. Les images de ces scènes – d’une barbarie insoutenable qui ont horrifié Israël, le monde entier, jusqu’à faire craquer des grands reporters de guerres – ont été comparées par les dirigeants israéliens aux pires atrocités nazies.

Les victimes ont été abattues, poignardées, torturées, violées et brûlées vives. La mort de plus de 1 400 Israéliens a été confirmée, dont au moins 1 200 étaient des civils non armés. Le processus d’identification des morts se poursuit. Au moins 200 autres civils ont été enlevés à Gaza, certains vivants et d’autres morts, dont de nombreux enfants et personnes âgées.

Du sang sur le sol d’une chambre d’un habitant de Beeri, le 11 octobre 2023. (Crédit : Canaan Lidor/Times of Israel)

À la question de savoir si lui et son groupe n’avaient pas provoqué un massacre inutile et gratuit sur des innocents des deux côtés de la frontière, Meshaal a répondu : « Nous connaissons très bien les conséquences de notre opération du 7 octobre. »

« Les nations ne se libèrent pas facilement », a-t-il ajouté, rappelant les millions de morts en Russie pendant la Seconde Guerre mondiale, au Vietnam pendant la guerre du Vietnam, en Afghanistan au cours des décennies de guerres contre les Soviétiques et les Américains. « La nation palestinienne est comme n’importe quelle autre nation. Aucune nation n’est libérée sans sacrifices. »

« Israël nous tuera, que nous lui résistions ou non », a-t-il ajouté.

Meshaal a épousé la vision d’un État israélien en ruine (bien que le pays semble être plus uni que jamais face à l’adversité).

« Israël s’est affaibli, les soldats ont refusé de servir. Cette armée n’est plus ce qu’elle était », a-t-il déclaré. « Cette entité est vaincue, sa stratégie s’est effondrée (…) notre peuple sait être patient. »

Soldats israéliens dans une zone de rassemblement non loin de la frontière entre Israël et la bande de Gaza, le 19 octobre 2023. (Crédit : Chaïm Goldberg/Flash90)

Bien qu’Israël ait jusqu’à présent montré peu d’empressement à négocier avec le groupe terroriste palestinien au sujet des otages, alors qu’il pilonne les cibles du Hamas à Gaza et se prépare à une incursion terrestre majeure, Meshaal est convaincu que le Hamas détenait suffisamment d’Israéliens pour obtenir la libération de tous les prisonniers palestiniens détenus par Israël. « Nous avons obtenu quelque 1 000 prisonniers avec [Gilad] Shalit, nous avons une douzaines de soldats et Israël détient 10 000 prisonniers »

Il a également affirmé que le Hamas était prêt à livrer des otages civils et qu’il n’avait l’intention que de négocier la libération des membres du personnel de sécurité – des localités – capturés.

Meshaal a rejeté les appels à l’évacuation du nord de la bande de Gaza ou à la recherche d’un refuge en dehors du territoire. « Nous refusons de quitter Gaza. Le déplacement de la population de Gaza, s’il a lieu, nuira à l’Égypte et à la Jordanie », a-t-il déclaré.

À la question de savoir où les civils palestiniens devraient se rendre en cas d’incursion israélienne, Meshaal a répondu que « Allah les protégera ».

Un panache de fumée apparaissant à la suite d’une frappe israélienne à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 19 octobre 2023. (Crédit : Saïd Khatib/AFP)

Il a également déclaré que le Hamas tendait la main au parti du dirigeant de l’Autorité palestinienne (AP), le Fatah, basé en Cisjordanie, et à toutes les factions palestiniennes pour qu’elles parviennent à la cohésion afin de faire face à Israël.

Quant aux critiques concernant les dirigeants du Hamas qui jouissent d’une vie confortable à l’étranger alors que les habitants de Gaza souffrent, Meshaal – qui n’a pas vécu dans la bande de Gaza depuis des décennies et réside actuellement au Qatar – s’est exprimé. « Nous sommes au cœur du champ de bataille. Personne ne reste les bras croisés. Les dirigeants du Hamas à Gaza et à l’étranger mènent cette guerre ensemble. »

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