Meurtre de Dvir Sorek : la chasse à l’homme se renforce au deuxième jour
Craignant la propagation du terrorisme et des violences, Tsahal augmente ses effectifs, avec des raids dans les villes près du site où Dvir Sorek a été retrouvé poignardé à mort
Judah Ari Gross est le correspondant du Times of Israël pour les sujets religieux et les affaires de la Diaspora.
Vendredi soir, les forces de sécurité ont intensifié leurs efforts de recherche pour trouver les terroristes qui sont à l’origine d’une attaque meurtrière à l’arme blanche en Cisjordanie, alors que la chasse à l’homme entamait sa deuxième journée.
L’armée craint que les assaillants, qui ont fui les lieux après avoir poignardé à mort Dvir Sorek, un étudiant de yeshiva dans le Gush Etzion, puissent tenter de mener des attaques supplémentaires ou servir de modèle à d’autres terroristes en herbe. Ces préoccupations ont été particulièrement exacerbées à la lumière de la fête musulmane de l’Aïd al-Adha (ou l’Aïd el-Kebir) et du jeûne juif de Tisha BeAv de dimanche.
Les responsables israéliens de la sécurité font référence à cette tendance des activités terroristes à se produire par vagues comme « une attaque terroriste engendre une attaque terroriste », ou en hébreu pigou’a rodef pigou’a. C’est ce qui s’est produit tout récemment, à la fin de l’année dernière, lorsqu’une cellule terroriste a commis deux attentats meurtriers en quelques jours dans le nord de la Cisjordanie, avant que ses membres soient arrêtés ou tués par les forces israéliennes.
Afin de localiser les terroristes qui ont perpétré l’attentat de mercredi soir à l’extérieur de l’implantation Migdal Oz, le service de sécurité du Shin Bet, assisté par l’armée israélienne, a lancé jeudi matin dans les environs une vaste opération de chasse à l’homme et déployés des soldats supplémentaires dans cette zone de Cisjordanie.
Dans un premier temps, les recherches se sont concentrées sur le village palestinien de Beit Fajjar, près de Bethléem, qui est adjacent à Migdal Oz. Les médias palestiniens ont rapporté que des soldats ont confisqué des images de caméras de surveillance dans des commerces de la ville dans le but apparent de retracer l’itinéraire de fuite des assaillants.
Jeudi soir et tôt vendredi matin, les forces de sécurité ont étendu leurs opérations à la ville palestinienne de Halhul, au nord d’Hébron, selon les médias palestiniens.
Les forces de sécurité auraient également craint que la cellule terroriste à l’origine de l’attentat meurtrier n’ait pu se séparer, ce qui aurait rendu les recherches plus difficiles. On pense que le groupe reçoit de l’aide pour échapper à son arrestation.
Le corps sans vie de Dvir Sorek, qui aurait eu 19 ans la semaine prochaine, a été retrouvé couvert de coups de couteau près la yeshiva Machanayim, dans l’implantation Migdal Oz, à Bethléem, où il étudiait dans le cadre d’un programme militaire appelé hesder, en hébreu.
Mercredi soir, la famille de Sorek et des membres de la yeshiva ont dit aux autorités qu’ils avaient perdu contact avec lui après son déplacement à Jérusalem, où il avait acheté plusieurs livres comme cadeaux de fin d’année pour ses rabbins, notamment un roman récent de David Grossman.
Les enquêteurs ont établi que Sorek est revenu de Jérusalem peu après 20h mercredi et qu’il est rentré à pied de son arrêt d’autobus près de l’implantation de Efrat vers l’entrée arrière de Migdal Oz.
Alors qu’il marchait sur le chemin, un assaillant est sorti d’une voiture et a attaqué Sorek. Son corps a été retrouvé non loin du lieu de l’agression, sur le bord de la route – et à quelque 200 mètres de sa yeshiva – vers 3 heures du matin jeudi. Il n’a pas été emmené dans le véhicule, comme on le soupçonnait initialement.
Les funérailles de Sorek ont eu lieu dans le cimetière de l’implantation d’Ofra tard jeudi soir, attirant des milliers de personnes, où son père Yoav a fait son éloge, en disant qu’il était « un cadeau qui répand la joie et la bonté au sein de sa famille et hors de celle-ci ».
Jeudi soir, les forces de sécurité israéliennes ont écarté leurs soupçons initiaux selon lesquels l’attaque meurtrière à l’arme blanche était une tentative d’enlèvement qui avait échoué, pour la qualifier d’assassinat avec préméditation.
On ignore, à l’heure actuelle, si l’attentat a été perpétré par des membres d’un groupe terroriste ou par des terroristes isolés.
Bien qu’une seule personne semble avoir donné les coups de couteau, un nombre encore inconnu de personnes se trouvaient dans la voiture et ont participé à l’attaque.
L’armée israélienne a refusé de commenter publiquement les détails de l’affaire parce qu’elle fait toujours l’objet d’une enquête. Un tribunal a également imposé un embargo sur de nombreux détails de l’attaque.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le chef d’état-major de Tsahal Aviv Kohavi se sont rendus sur les lieux de l’attaque jeudi et se sont entretenus avec les commandants qui dirigent les opérations de recherche.