« Mon coeur s’est brisé » : le désarroi des familles des otages du Hamas
Des dizaines d'Israéliens et d'étrangers seraient détenus en otages dans la bande de Gaza, après l'offensive meurtrière du groupe terroriste islamiste palestinien

Des dizaines d’Israéliens et d’étrangers seraient détenus en otages par les combattants du Hamas dans la bande de Gaza, après l’offensive surprise et meurtrière du groupe terroriste islamiste palestinien.
Voici quelques témoignages de leurs familles, qui doivent faire face à une terrible période d’attente, marquée par l’incertitude et la douleur.
« Chaque minute compte »
Ricarda Louk est plongée dans le désarroi, après avoir visionné une vidéo insoutenable de l’enlèvement présumé de sa fille, une Germano-israélienne de 22 ans, Shani Louk.

Mardi, Mme Louk a déclaré avoir reçu des nouvelles selon lesquelles la jeune femme serait en vie, dans la bande de Gaza.
Elle souffrirait « d’une grave blessure à la tête » et se trouve « dans une situation critique », a dit Ricarda Louk – Allemande installée en Israël depuis trois décennies – dans une vidéo diffusée sur le site d’information « Tagesschau » de la télévision publique allemande.
« Chaque minute compte, et nous demandons au gouvernement allemand d’agir vite », a exhorté mardi Mme Louk.
Le cas de Shani Louk avait été médiatisé dès ce week-end lorsque sa mère avait dit avoir identifié sa fille dans une vidéo brutale circulant sur les réseaux sociaux.
On y voit une jeune femme inconsciente et à moitié dénudée, allongée visage contre terre à l’arrière d’un pick-up. Assis autour d’elle, des hommes armés paradent à travers les rues et la brutalisent. L’un lui tire les cheveux, un jeune homme à côté du véhicule crache sur sa tête ensanglantée.
Shani Louk se trouvait avec des amis dans le sud d’Israël, pour participer à la rave party attaquée par des terroristes du Hamas.
Ricarda Louk a expliqué avoir reconnu sa fille sur la vidéo en raison de tatouages très distinctifs et de longs dreadlocks noires teintes en blond à la pointe.
« Je lui ferais un câlin »
Kanyarat Suriyasri, vivant en Thaïlande dans une province pauvre proche du Cambodge, a le « cœur brisé » par la soudaine nouvelle de la prise en otage de son mari.
« Quand j’ai entendu que mon mari faisait partie des onze otages retenus par le Hamas, mon cœur s’est brisé », a t-elle raconté à l’AFP.
« J’espère de bonnes nouvelles », a poursuivi cette femme qui habite Si Saket (Est), une province rurale proche du Cambodge.
Son époux Owat Suriyasri, âgé de 40 ans, a déménagé en 2021 en Israël, en quête d’un meilleur salaire pour soutenir sa femme et leurs deux enfants. « Nous avons beaucoup de dettes, et un travail à l’étranger paye mieux qu’en Thaïlande », a expliqué Kanyarat Suriyasri.
Si elle pouvait revoir son mari, « je lui ferais un câlin », a-t-elle lâché.
Dix-huit Thaïlandais ont péri dans l’offensive du Hamas en territoire israélien, un bilan lourd pour le royaume d’Asie du Sud-Est habitué à se tenir à l’écart des principaux conflits mondiaux.
Ít nhất 18 công nhân nhập cư Thái Lan đã bị phiến quân Hamas tàn sát trong các cuộc tấn công khủng bố ở miền nam Israel. 11 công dân Thái Lan được cho là đã bị bắt làm con tin. pic.twitter.com/RykqW2wwUD
— Lullaby (@dungxdang) October 11, 2023
Ils avaient fui la violence en Colombie
« Papa, c’est la guerre ! »: samedi à 07H00 du matin, Ivonne appelle son père Julio Rubio, alors qu’elle participait avec son compagnon à un festival de musique techno près du kibboutz de Reim, proche de la frontière avec la bande de Gaza.
Des commandos du Hamas viennent d’attaquer les jeunes festivaliers. Le massacre a fait au moins 250 morts. D’autres participants ont été pris en otages.
« Je n’ai pas compris tout de suite ce qu’elle me disait », a confié lundi à la radio colombienne Radio Caracol M. Rubio.
Ivonne lui lance: « Je vais essayer de chercher un abri ! ». L’appel prend fin brutalement. « Je lui ai parlé 50 secondes, et je n’ai plus eu aucune nouvelles depuis », lâche ce père de famille.

Ivonne Rubio, âgée de 26 ans et mère d’un petit garçon, ainsi que son petit ami Antonio Mesías Montaño, également Colombien et père d’une fille, vivent ensemble en Israël, a précisé M. Rubio à Radio Caracol.
Il y a 32 ans, Julio Rubio et sa famille se sont installés en Israël « pour fuir la violence en Colombie ».
« C’était le temps de Pablo Escobar, de toutes les explosions ». Julio raconte être venu en Israël « pour trouver un peu de paix » pour sa famille. « Et voilà ce qui nous arrive ici maintenant », lâche-t-il.