Mort de deux enfants français à Gaza fin 2023: Israël visé à Paris par une plainte pour génocide
La mère des enfants, visée par un mandat d'arrêt, avait été condamnée en 2019 à Paris pour financement du terrorisme pour avoir distribué de l'argent à des membres du Jihad islamique et du Hamas en 2012 et 2013

Une plainte contre X pour meurtre et génocide est déposée vendredi en France par une grand-mère accusant les autorités israéliennes d’être responsables de la mort de ses deux petits-enfants français à Gaza en octobre 2023, a annoncé vendredi à l’AFP l’avocat Arié Alimi.
Cette plainte avec une constitution partie civile vise à obtenir la désignation d’un juge d’instruction, et la Ligue des droits de l’Homme compte s’y joindre.
La nationalité française des victimes pourrait déclencher la compétence directe de la justice française et l’amener à devoir se prononcer sur ces accusations de « génocide », catégoriquement rejetées par Israël comme « scandaleuses », alors qu’à ce stade, les initiatives juridiques en ce sens n’ont pas prospéré.
La plainte de 48 pages concerne la mort de Janna et Abderrahim Abudaher, âgés de 6 et 9 ans, le 24 octobre 2023, soit 17 jours après l’attaque sans précédent du groupe terroriste islamiste palestinien du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien.
Elle est déposée par Jacqueline Rivault, la grand-mère maternelle des enfants qui habite en France, pour meurtre et tentative, crime contre l’humanité, génocide et complicité de ces deux crimes.
Selon la plainte, la « violence extrême » et les « bombardements réguliers » de l’armée israélienne sur Gaza après le 7 octobre ont amené la famille à se réfugier dans une maison du nord de la bande de Gaza qui a été visée par « deux missiles de F16 tirés par l’armée israélienne ».
La mère des enfants, Yasmine Z., blessée comme son troisième enfant et vivant toujours à Gaza, a été condamnée en 2019 en son absence par le tribunal correctionnel de Paris pour financement du terrorisme pour avoir distribué de l’argent à Gaza à des membres du Jihad islamique et du Hamas entre 2012 et 2013. Un mandat d’arrêt a été émis.
D’après la plainte, ce bombardement fait partie d’un projet visant à « éliminer la population palestinienne et la soumettre à des conditions d’existence de nature à entraîner la destruction de leur groupe ».
La plainte est déposée contre X mais vise nommément le Premier ministre Benjamin Netanyahu ainsi que les membres du gouvernement israélien, ainsi que Tsahal.
Israël fait face à une pression internationale croissante pour mettre fin à la guerre qui ravage Gaza, déclenchée par l’attaque du 7 octobre, qui a couté la vie à plus de 1 200 personnes, principalement des civils et au cours de laquelle 251 personnes ont été prises en otage.
Israël a réagi à cette attaque en lançant une campagne militaire dont l’objectif vise à détruire le Hamas, à l’écarter du pouvoir à Gaza et à libérer les otages.
Le ministère de la santé de Gaza, contrôlé par le Hamas, affirme que plus de 50 000 personnes ont été tuées ou sont présumées mortes dans les combats jusqu’à présent. Ce bilan, qui ne peut être vérifié et qui ne fait pas la distinction entre terroristes et civils, inclut les quelque 20 000 terroristes qu’Israël affirme avoir tués au combat et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza.
Israël affirme s’efforcer de minimiser les pertes civiles et souligne que le Hamas utilise les Gazaouis comme boucliers humains, en menant ses combats depuis des zones civiles, notamment des maisons, des hôpitaux, des écoles et des mosquées.