Mur Occidental: Netanyahu presse la diaspora à venir prier dans la zone mixte
L'unité du peuple juif "n'est pas toujours favorable à la politique du quotidien", a affirmé le Premier ministre au Forum global de l'AJC , qui a confirmé le gel de l'accord
Raphael Ahren est le correspondant diplomatique du Times of Israël

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a vivement recommandé dimanche soir aux Juifs de la diaspora de visiter la plate-forme de prière pluraliste au mur Occidental, même s’il a clairement établi que le gouvernement allait maintenir la suspension d’une décision prise en 2016 qui garantissait aux Juifs non-orthodoxes un accès permanent à la prière pluraliste dans le lieu saint.
« Avant toute autre chose, Israël est le foyer de tous les Juifs. Tous les Juifs doivent se sentir chez eux en Israël. C’est notre objectif. C’est notre politique », a-t-il déclaré lors de la session d’ouverture du Forum global de l’AJC qui a lieu cette semaine à Jérusalem.
« C’est pour cela que j’espère que vous vous rendrez à l’espace de prière pluraliste au mur Occidental. Vous devriez le visiter. Nous sommes en train de l’élargir. Nous sommes en train de le rendre accessible, de manière à ce que tout un chacun puisse prier au mur Occidental », a-t-il déclaré sous les applaudissements considérables de centaines de participants qui venaient des communautés de la diaspora du monde entier, dans le centre de conférences international de la capitale.
Dans le cadre d’un accord signé au mois de janvier 2016, que le cabinet avait approuvé après quatre ans de négociations, le gouvernement s’était engagé à rénover la plateforme de prière « Ezrat Yisrael ». Toutefois, l’accord comprenait également la construction d’une entrée commune au mur Occidental pour trois zones de prière – la section des hommes et la section des femmes orthodoxes et la place « Ezrat Yisrael », où hommes et femmes peuvent se recueillir ensemble – et spécifiait que les représentants des courants non-orthodoxes du judaïsme pourraient partager le contrôle conjoint de la zone de prière pluraliste.

Au mois de juin de cette année-là, après que des critiques de l’accord ont été formulées sur des sites internet ultra-orthodoxes, le cabinet avait voté sa suspension, un mouvement qui avait été considéré comme un éloignement d’une certaine reconnaissance des courants non orthodoxes du judaïsme.
Le gel gouvernemental de l’accord avait amené empoisonné les liens entre Israël et la diaspora, de nombreux représentants des Juifs du monde entier affirmant avoir eu le sentiment d’avoir été « trahis ».
Mais dimanche soir, Netanyahu a été désireux de convaincre les délégués de l’AJC qu’ils ne devaient pas nourrir de la colère à l’égard de son gouvernement.
« L’unité de notre peuple est quelque chose d’important qui transcende la politique du quotidien. Elle n’est pas toujours favorable à la politique du quotidien mais elle est dans nos coeurs. Elle est dans mon coeur. Je sais que nous ne formons qu’un seul peuple. Je sais que nous partageons un chemin, une destinée commune » a-t-il déclaré.
Il a insisté sur ce point à plusieurs reprises pendant son discours. « Tout le monde est le bienvenu ici. Bienvenue. N’hésitez pas à venir ici. N’hésitez pas à prier », a-t-il indiqué. « Lorsque vous touchez le mur, vous devez connaître cette réalité : C’est votre foyer. Et cela sera toujours le foyer de tous les Juifs, a-t-il ajouté ».
Comparaison entre l’Iran et la Corée du nord
Au cours de son allocution de 23 minutes, Netanyahu a également évoqué la menace nucléaire iranienne, établissant un parallèle entre le pacte que six puissances mondiales avaient conclu avec l’Iran en 2015 et le prochain sommet entre le président américain Donald Trump et le dictateur nord-coréen Kim Jong Un.
« Nous savons que dans deux jours, le président Trump va rencontrer Kim Jong Un. Je pense que le monde entier, comme c’est le cas pour nous, prie pour la réussite de cette initiative », a-t-il dit.
« Maintenant, imaginons que le président Trump revienne avec un accord et que le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne l’applaudissent, et que la Corée du sud et le Japon disent qu’il met en danger leur existence. Vous pensez qu’il nous écouterait, non ? », a-t-il interrogé.
C’est la même chose qui est arrivée avec l’accord iranien sur le nucléaire, a affirmé Netanyahu.
« Cet accord a été applaudi par un grand nombre au sein de la communauté internationale, chez ceux qui ne sont pas à la portée des missiles de l’Iran. Mais Israël et l’Arabie saoudite et d’autres ont dit : Ce pacte offrira en fin de compte un arsenal nucléaire à l’Iran et Téhéran l’utilisera en premier lieu contre nous, puis, avec les missiles à longue portée qu’ils sont en train de fabriquer, et que cet accord n’interdit pas de produire, contre tous les autres », a-t-il ajouté.
« Je pense, comme je l’ai dit à mes amis en Europe, cette semaine, que lorsque les Israéliens et les Arabes s’accordent sur quelque chose – Faites attention ! C’est qu’ils savent quelque chose ! », s’est-il exclamé.
Jérusalem s’engage à empêcher l’Iran d’acquérir l’arme nucléaire et à repousser l’agression de la république islamique dans la région, a poursuivi Netanyahu.
« Nous ne laisserons pas l’Iran s’enraciner militairement en Syrie pour menacer Israël, comme ils disent ouvertement qu’ils vont le faire », a-t-il expliqué. « Nous agissons dans un contexte d’auto-défense mais, en faisant cela, nous protégeons également le monde entier des agressions de l’Iran et nous continuerons à le faire ».