Najat Vallaud-Belkacem alerte sur le recul du devoir de mémoire au mémorial de Rivesaltes
La présidente de France Terre d’Asile souligne l’importance de la transmission de la mémoire

Invitée d’Ici Roussillon, Najat Vallaud-Belkacem, ancienne ministre de l’Éducation nationale, alerte sur la « déshumanisation de pans entiers de populations ».
Présente dans les Pyrénées-Orientales pour les dix ans de l’inauguration du mémorial de Rivesaltes – ancien camp d’internement et de transit vers Auschwitz pendant la Seconde Guerre mondiale – la présidente de France Terre d’Asile souligne l’importance de tels lieux de mémoire qui documentent « une mécanique du mal à l’œuvre, notamment avec la Shoah, et qui se reproduit à chaque fois ».
Malgré cela, l’ancienne ministre déplore un recul du devoir de mémoire : « Nous n’y sommes plus, j’ai peur que collectivement nous perdions la mémoire ».
Pour Najat Vallaud-Belkacem, l’éducation est la clé de voûte de cette transmission : « Il faut qu’auprès des jeunes générations mais aussi des adultes, cela soit raconté. Pour cela, des lieux comme le mémorial du camp de Rivesaltes sont indispensables. »
Enceinte militaire de 600 hectares, le camp de Rivesaltes est transformé à partir de 1941 en camp d’internement accueillant des milliers de républicains espagnols fuyant la dictature de Franco. Il renferme ensuite près de 5 000 Juifs, dont la moitié seront déportés en Allemagne, ainsi que des Tsiganes, puis des collaborateurs et prisonniers de guerre. Vingt ans plus tard, plus de 20 000 harkis, auxiliaires de l’armée française pendant la guerre d’Algérie, y sont également internés. L’historien Serge Klarsfeld avait qualifié ce camp de « Drancy de la zone libre ».