« Ne perdez pas espoir » hurlent des familles d’otages à leurs proches depuis la frontière de Gaza
L'oncle d'Elkana Bohbot qualifie la vidéo du Hamas de son neveu "d'obscène" ; Yehuda Cohen, dont le fils Nimrod est retenu en captivité, appelle Donald Trump à "forcer Benjamin Netanyahu à mettre fin à cette guerre sanglante"

Des membres des familles d’otages se sont rassemblés dimanche matin à la frontière de Gaza pour crier à travers des haut-parleurs, dans l’espoir que leurs proches détenus captifs par le groupe terroriste palestinien du Hamas dans la bande de Gaza puissent entendre leurs messages de soutien et réclamer un accord pour leur retour.
Parmi les personnes présentes à la frontière, à proximité du kibboutz Nir Oz, figurait Menashe Harush, l’oncle de l’otage Elkana Bohbot, qui a été vu samedi dans une autre vidéo de propagande publiée par le Hamas.
Harush a qualifié cette vidéo, montrant son neveu au visage décharné s’adressant à son épouse et à son fils dans une fausse conversation téléphonique, « d’obscène ».
Cet oncle désemparé a demandé à ce que tous les otages soient libérés instamment par le biais d’un accord global, plutôt que par étapes.
« Nous n’avons pas le temps d’attendre. Ils doivent sortir de là », a souligné Harush.
« Nous avons le sentiment que la situation n’est pas bonne. Nous sommes inquiets. Chaque jour est un jour dangereux. »

Depuis une scène érigée pour ce rassemblement, Yehuda Cohen, père du soldat captif Nimrod Cohen, a adressé des critiques cinglantes au Premier ministre Benjamin Netanyahu et à son gouvernement.
« Nous savons qu’il n’y a aucune chance que tu nous entendes à 40 mètres sous terre », a-t-il lancé à son fils captif.
« Mais je transmets ces mots directement à celui qui est responsable de ta présence ici, l’accusé criminel et le bailleur de fonds du Hamas », a-t-il ajouté en référence à Netanyahu.
« Il [Netanyahu] continue à faire la guerre aux dépens des otages … de ton sang, pour survivre. Démissionnez, Netanyahu ! Vous avez échoué, et c’est un euphémisme », a-t-il poursuivi, déclarant que « celui qui nous sauvera » est le président américain Donald Trump.

S’exprimant en anglais, Cohen a appelé Trump à « forcer Netanyahu à mettre fin à cette guerre sanglante […] pour que nous puissions ramener nos proches à la maison ».
À ce moment-là, Vicky, la mère de Nimrod, a appelé son fils : « Nimrod, mon enfant chéri, c’est maman. Tu nous manques terriblement. Ta chambre et tes amis t’attendent. Ne perds pas espoir, nous te ramènerons à la maison. »
Lishay Lavi-Miran, dont l’époux Omri Miran est toujours retenu en captivité, a évoqué les conséquences de son absence sur leurs deux jeunes filles.
« Chaque matin, Roni et Alma se réveillent et demandent : ‘Quand papa va-t-il revenir de Gaza ?’ Je n’ai pas de réponse. Certains ont peut-être une réponse, mais ils ne nous la donnent pas », a-t-elle déclaré.

« Nous t’attendons et je te promets que tu entendras à nouveau le mot ‘papa’. Tu verras Roni et Alma courir vers toi pour te serrer dans leurs bras, avec moi, et pas seulement dans un rêve. Je sais que tu tiens bon. Tu es fort, encore un petit effort. Encore un petit effort et tu seras là », a-t-elle poursuivi.
« La nuit dernière, Roni était heureuse. Elle s’est réveillée et m’a dit : ‘Maman, j’avais l’impression que papa était vraiment là. Papa m’a serrée dans ses bras’ », a raconté Lavi-Miran à propos de sa plus jeune fille.
Varda Ben Baruch, la grand-mère du soldat américano-israélien captif Edan Alexander, a appelé à la fin des hostilités à Gaza et a déclaré que même si la famille avait reçu un signe de vie de sa part lors de la première nuit de Pessah, « rien n’allait ».
« Même si je suis fatiguée, je n’abandonne pas. Une grand-mère n’abandonne pas son petit-fils ! », a-t-elle déclaré, exhortant son petit-fils à tenir bon « encore un peu ».

L’ex-otage Ilana Gritzewsky, dont le petit ami Matan Zangauker est toujours retenu captif par le Hamas, a hurlé, les larmes aux yeux, un message en hébreu et en arabe à l’intention de son compagnon.
« Je suis fatiguée de me réveiller dans un lit vide, j’ai besoin de toi à mes côtés », a-t-elle déploré en hébreu.
« Mon corps est ici, [mais] mon âme est avec toi dans le tunnel. »
Elle a poursuivi en arabe en promettant à Matan qu’il rentrerait à la maison afin qu’ils puissent « être à nouveau réunis, se marier et fonder une famille dans notre pays ».

« Habibi, mon beau chevelu bouclé. Ne perds pas ta lumière, ne perds pas ta force ni ton sourire … Je t’aime, et tu reviendras, je te le promets », a-t-elle dit.