Nechama Grossman, doyenne des survivants de la Shoah en Israël, décède le jour de Yom HaShoah
Son fils a demandé que l'on "se souvienne d'elle afin que son passé ne soit jamais notre avenir" ; une autre survivante de la Shoah, l'enseignante Eve Kugler, est morte le même jour

La doyenne des survivants de la Shoah en Israël, Nechama Grossman, est décédée jeudi à l’âge de 110 ans, le jour-même où le pays commémorait la Shoah.
Ses funérailles ont eu lieu vendredi à Arad, où elle a vécu la plus grande partie de sa vie.
Née en 1915 dans une Europe qu’elle a dû fuir, elle s’est installée dans cette ville du sud d’Israël où elle a fondé une famille.
Selon la chaîne publique Kan, elle laisse derrière elle deux enfants, quatre petits-enfants, huit arrière-petits-enfants et deux arrière-arrière-petits-enfants.
Son fils, Vladimir Schwatz, a parlé d’elle lors d’un événement organisé dans le cadre des commémorations de la Shoah, en milieu de semaine, très peu de temps avant sa mort.
« Ma mère est l’une des doyennes des survivants de la Shoah dans le monde », avait-il alors déclaré. « Elle a vécu le pire et y a survécu. Souvenons-nous tous de ce qu’elle a vécu à cause de la Shoah, pour faire en sorte que son passé ne soit jamais notre avenir. »
Jeudi également, Eve Kugler, une autre survivante de la Shoah, est décédée à l’âge de 94 ans à Londres. Elle avait prévu de participer à la Marche des Vivants, qui a eu lieu à Auschwitz jeudi, mais n’avait finalement pas effectué le déplacement jusqu’en Pologne.
Elle avait participé à plusieurs éditions de la Marche des Vivants jusqu’à l’année dernière.
We are saddened by the passing of Holocaust survivor and educator Eve Kugler BEM.
Eve dedicated her life to sharing her powerful testimony and educating generations about the horrors of the Holocaust. Her courage, resilience, and unwavering commitment to remembrance left an… pic.twitter.com/PL8wP9zw2z
— European Jewish Congress (@eurojewcong) April 24, 2025
Née en 1931 en Allemagne, elle avait été témoin de la Nuit de Cristal à l’âge de 7 ans, avant que la famille ne parte se réfugier en France en 1939.
En 1941, elle a été autorisée à passer aux États-Unis à bord d’un navire et a vécu à New York dans des familles d’accueil, avec ses frères et sœurs, jusqu’à ce que le reste de sa famille puisse les rejoindre en 1946, une fois la guerre finie.
Diplômée de l’université de Pennsylvanie, elle avait travaillé comme photojournaliste. Plus tard, elle était partie s’installer à Londres, où elle était devenue une enseignante reconnue de la Shoah et des atrocités du régime nazi, prononçant régulièrement des discours et assistant à des événements en l’honneur de ceux qui ont perdu la vie dans le génocide.