Négociation de peine pour Arnon Giladi dans l’affaire liée au député David Bitan
L'accusation d'avoir accepté des pots-de-vin a été abandonnée, mais l'ancien maire adjoint de Tel Aviv sera condamné pour abus de confiance et turpitude morale
Arnon Giladi, un ancien maire adjoint et conseiller municipal de Tel Aviv, a accepté une négociation de peine dans une affaire de corruption massive liée au député Likud, David Bitan, ont déclaré les procureurs mercredi. Selon l’accord, il purgera huit mois de prison.
Dans le cadre de l’accord, Giladi admettra deux chefs d’accusation d’abus de confiance tandis que les accusations d’acceptation de pots-de-vin, de blanchiment d’argent et d’entrave à la justice seront abandonnées. Il sera également reconnu coupable de turpitude morale, ce qui le contraint à démissionner de toute fonction publique et à ne plus en occuper pendant plusieurs années.
Le membre du Likud a également été condamné à une peine supplémentaire avec sursis et à une amende de 35 000 shekels.
Selon le chef d’accusation, Giladi, en tant que membre du conseil municipal de Tel Aviv – qui avait siégé au Conseil local pour la planification et la Construction – a profité de sa position au sein de la municipalité en 2011, et de 2015 à 2017, pour faire avancer et résoudre des problèmes concernant trois projets immobiliers dans les limites de la ville. La police avait déclaré qu’une partie de l’argent du pot-de-vin avait été transférée à Bitan au moyen de fausses factures.
Les procureurs affirment qu’il a agi à la demande de Bitan et d’un témoin d’État que Bitan essayait d’aider. Il a également été établi que Giladi a agi dans un grave conflit d’intérêts au sein du Likud en raison d’intérêts communs avec Bitan.
À la fin de 2017, Giladi a reçu 30 000 shekels de trois promoteurs immobiliers différents, selon les procureurs. L’argent était destiné à divers événements et activités visant à cultiver l’image publique de Giladi et à promouvoir sa candidature aux élections municipales en 2018. En retour, il a aidé les développeurs à remporter un appel d’offres municipal pour la construction d’une station-service à la périphérie de la ville, ainsi que l’approbation d’un autre projet de construction à l’extérieur de Jérusalem, sur la Route 38.
Les avocats de Giladi ont déclaré dans un communiqué qu’ils avaient travaillé pour que le chef d’accusation de corruption soit retiré, après quoi « les termes de la négociation de peine ont été établis – négociation dans laquelle Giladi a assumé la responsabilité de certaines failles dans sa conduite, qui, en la matière, s’apparentaient à un léger abus de confiance ».
Bitan est le principal suspect dans cette affaire et a été mis en examen l’année dernière pour de multiples chefs d’accusations de corruption après avoir refusé de demander l’immunité parlementaire.
Il a été inculpé en août pour corruption, fraude et abus de confiance, ainsi que blanchiment d’argent et d’infractions fiscales, pour avoir empoché environ 715 000 shekels en pots-de-vin alors qu’il occupait une fonction publique.
Bitan est accusé d’avoir reçu des pots-de-vin de son associé Moshe Yosef et de l’homme d’affaires Dror Glazer, alors qu’il était adjoint au maire de la quatrième plus grande ville d’Israël, Rishon Lezion, puis membre de la Knesset. Les deux hommes ont témoigné contre lui.
Les accusations remontent à l’époque où Bitan – ancien chef de la coalition et proche de l’entourage du Premier ministre désigné Benjamin Netanyahu était adjoint au maire de Rishon Lezion, avant d’être élu à la Knesset en 2013, mais les accusations incluent également la période de son mandat en tant que député.
Le maire de Rishon Lezion de l’époque, Dov Zur, est également suspecté d’avoir touché des pots-de-vin entre 2011 et 2017.
En septembre, une femme a été condamnée à sept mois et demi de travaux d’intérêt général pour avoir soudoyé Bitan, en 2014.
En mars, l’ancien joueur de football israélien, Haim Revivo, a été condamné dans le cadre d’une négociation de peine, pour avoir participé à un système de corruption immobilière présumée.