Netanyahu à Mogherini : traitez Israël comme les pays arabes modérés nous traitent
Netanyahu a critiqué le 'double standard' européen et a dit qu'il y a plus de Suédois que d'Arabes israéliens qui ont rejoint l'EI

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré jeudi à la chef de la politique étrangère de l’Union européenne, composée de 28 nations, que l’UE devrait adopter les politiques des Etats arabes modérés concernant Israël.
Lors d’une réunion au Forum économique mondial de Davos, en Suisse, le Premier ministre israélien a également déclaré que de meilleurs liens entre Jérusalem et les Etats arabes modérés permettraient d’améliorer les relations d’Israël avec les Palestiniens, selon un communiqué du bureau de Netanyahu.
Il a suggéré aux pays européens qui traitent avec l’Etat juif d’agir comme les pays arabes modérés, mais n’a pas donné davantage de détails.
La Jordanie et l’Egypte sont les seuls pays arabes ayant des relations diplomatiques formelles avec Israël.
Cependant, les responsables israéliens ont déclaré au cours des dernières années que les intérêts communs avec les pays arabes sunnites, qui se sont également opposés aux ambitions nucléaires de l’Iran pourrait, ont ouvert la porte à la création de nouveaux liens.
Netanyahu a déclaré à Federica Mogherini que l’Union européenne a un « double standard » quand il s’agit d’Israël. Ce commentaire a été fait plusieurs jours après que l’UE a réaffirmé dans une résolution qu’elle continuerait de différencier entre Israël à proprement dit et les implantations.
Mogherini, en réponse, a maintenu que l’Union européenne ne boycottait pas Israël.
Au cours d’une série de réunions en Suisse jeudi, dont un entretien avec le vice-président américain Joe Biden et le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, Netanyahu a également lancé une pique à la Suède, une semaine après que sa ministre des Affaires étrangères a exhorté à l’ouverture d’une enquête approfondie sur ce qu’elle a prétendu être « les exécutions extrajudiciaires » des terroristes palestiniens.
« Il y a probablement plus de Suédois chez l’EI que d’Arabes israéliens », a déclaré Netanyahu.
Dans une interview au Forum économique mondial tôt jeudi, le Premier ministre a déclaré que battre l’Etat islamique était « faisable » et a maintenu que les liens entre les Etats-Unis et Israël étaient forts.
« Je pense que c’est une chose faisable. Je pense que l’ISIS [un acronyme pour l’EI] peut être vaincu. ISIS est une idée, avec un territoire et du pétrole. Il est possible de lui retirer le pétrole, ce qui enlèverait la moitié de leurs revenus. Il est possible d’atteindre les centres nerveux de leurs idées, qui sont concentrées essentiellement en deux endroits : Raqqa [en Syrie] et Mossoul [en Irak] ; cela ne nécessite pas de s’occuper de toute la Syrie et l’Irak. Et nous avons eu ces discussions avec les États-Unis et d’autres [Etats qui s’attellent à] cette tâche ».
Netanyahu a reconnu les années d’acrimonie avec l’administration Obama sur l’accord nucléaire iranien, qui a récemment été mis en œuvre, et les pourparlers de paix avec les Palestiniens.
« Nous pouvons avoir nos désaccords. Nous en avons. Ils les publient toujours comme si c’était très dramatique. Mais », a-t-il ajouté, « l’alliance entre les Etats-Unis et Israël est si forte et si puissante que la seule chose qui s’est effondrée est le discours sur l’imminent effondrement américano-israélien. Il est très clair que ça ne va pas se produire, et que ce partenariat est solide comme un roc, et le restera ».

La Maison Blanche a dit plus tard dans un communiqué que lors de la réunion avec Joe Biden, celui-ci « a réaffirmé l’inébranlable engagement des États-Unis envers la sécurité d’Israël et les deux dirigeants ont discuté des moyens d’approfondir la coopération en matière de sécurité pour faire face aux menaces régionales communes ».
Selon la déclaration, Biden et Netanyahu « ont également discuté des développements régionaux, dont la Syrie, la campagne contre l’ISIL [un autre acronyme pour l’EI], la mise en œuvre du Plan global d’action conjoint pour empêcher l’Iran d’acquérir des armes nucléaires, des mesures pour contrer les activités de déstabilisation de l’Iran, et les possibilités pour Israël de développer des partenariats énergétiques avec les pays orientaux de la Méditerranée pour améliorer la prospérité et la coopération régionale ».