Israël en guerre - Jour 423

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Netanyahu : Bennett « joue avec nos vies » en soutenant son partenariat avec Raam

"L'État d'Israël est unique et complexe, c'est la vérité. Mais j'ai été convaincu par le désir sincère d'Abbas d'emprunter une voie différente", a déclaré Bennett

À gauche, l'ancien Premier ministre Benjamin Netanyahu, et l'actuel Premier ministre Naftali Bennett (Crédit : Menahem Kahana/AFP ; Yonatan Sindel/Flash90)
À gauche, l'ancien Premier ministre Benjamin Netanyahu, et l'actuel Premier ministre Naftali Bennett (Crédit : Menahem Kahana/AFP ; Yonatan Sindel/Flash90)

Après que les législateurs ont signé une lettre le convoquant à assister à une session plénière de la Knesset, le Premier ministre Naftali Bennett est monté à la tribune lundi et a critiqué l’opposition qui cherche à pousser à tout prix à la tenue de nouvelles élections.

La session de la Knesset, parfois appelée « discussion des 40 signatures », a été convoquée après qu’au moins 40 députés de l’opposition ont demandé un débat avec le Premier ministre.

Officiellement, elle a été convoquée pour aborder une récente augmentation de l’activité criminelle ciblant les fermes et les entités criminelles demandant de l’argent pour la protection des agriculteurs et des propriétaires d’entreprises à travers le pays. Cependant, la discussion a rapidement déraillé en accusations mutuelles entre Bennett et les députés de l’opposition, notamment de la part du président du Likud Benjamin Netanyahu.

S’adressant au plénum, le fragile Premier ministre a évoqué le partenariat politique qu’il a créé avec Mansour Abbas, chef du parti islamiste Raam, qui a tenu en haleine la politique israélienne pendant trois semaines en gelant sa participation à la coalition.

Bennett a raconté avoir rencontré Abbas avant de former la coalition : « Je ne connaissais pas Abbas, j’avais seulement entendu dire que Bibi l’avait rencontré secrètement à plusieurs reprises à [la résidence du Premier ministre, rue] Balfour. Personnellement, je ne le rencontrerais pas en cachette. Ce n’est pas ma maîtresse ».

Netanyahu a longtemps nié les fameuses négociations qu’il aurait menées avec Abbas pour entrer dans une coalition dirigée par le Likud après les élections d’avril 2020. Ces pourparlers ont échoué en raison de l’opposition du président du parti Sionisme religieux, Bezalel Smotrich, ce qui a ouvert la voie à la formation d’une coalition de huit partis dirigée par Bennett et le président de Yesh Atid, Yair Lapid, qui comprenait également Raam. La semaine dernière, Abbas a réfuté l’affirmation de Netanyahu selon laquelle les parties n’avaient pas discuté de l’entrée de Raam dans un gouvernement de droite, affirmant qu’il avait enregistré des appels téléphoniques avec Netanyahu pour prouver les méthodes de l’ancien Premier ministre et d’autres responsables du Likud.

S’adressant au plénum lundi, Bennett a décrit sa première rencontre avec Abbas.

« Je l’ai écouté. Sa vision était la suivante : comment pouvons-nous – nous, citoyens israéliens – nous entendre et présenter une vision de coopération et non une vision de cris et de disputes. »

Le Premier ministre Naftali Bennett à gauche, parle au leader du parti Raam, le député Mansour Abbas, à la Knesset, le 4 novembre 2021. (Crédit: Yonatan Sindel/Flash90)

« L’État d’Israël est unique et complexe, c’est la vérité. Mais j’ai été convaincu par le désir sincère d’Abbas d’emprunter une voie différente », a déclaré Bennett. « Les personnes décentes parmi vous [les membres de l’opposition] savent que c’est vrai. Nous faisons des efforts. Nous essayons d’améliorer l’éducation, nous essayons de résoudre la situation dans le Neguev. »

« L’idée était de renforcer plusieurs communautés légales et de transformer progressivement les villes illégales en villes légales, une par une », a déclaré Bennett à propos du plan quinquennal de son gouvernement visant à investir dans les communautés bédouines israéliennes du sud d’Israël, où Raam bénéficie d’un soutien important.

« Je suis fier de cela. C’est bon pour eux et bon pour nous », a-t-il dit, avant d’être accueilli par des cris de la part des députés de l’opposition.

« Qu’est-ce qui ne va pas ? », a demandé Bennett à un plénum agité. « Ceux qui doivent se tenir ici et s’excuser sont ceux qui n’ont rien fait pendant 20 ans », s’est-il exclamé, ajoutant que « l’objectif de l’opposition sont les élections. L’objectif de ce gouvernement est d’avancer. »

Le premier ministre israélien Naftali Bennett participe à une séance plénière dans la salle d’assemblée du parlement israélien, le 16 mai 2022. (Crédit: Olivier Fitoussi/FLASH90)

S’exprimant après Bennett, Netanyahu a accusé le Premier ministre et son « faible gouvernement » de « jouer » avec des vies humaines.

Netanyahu a abordé la crise politique à laquelle la coalition de Bennett est confrontée, en disant que « ceux qui contrôlent complètement ce gouvernement sont des membres du Conseil de la Choura. Vous avez déjà promis à Raam 50 milliards de shekels, mais cela ne semble pas les rassasier ».

Netanyahu faisait référence au Conseil de la Choura du Mouvement islamique, qui guide Raam et a été considéré comme un élément critique dans sa décision de suspendre puis de rétablir sa participation à la coalition.

« La série d’incidents honteux survenus récemment dans le pays n’est pas accidentelle », a accusé l’ancien Premier ministre, faisant apparemment référence à la gestion par le gouvernement de la récente vague de terreur. « Elle découle de la faiblesse de ce gouvernement. »

« Nos ennemis n’ont soudainement plus peur, ils sentent votre faiblesse et votre futilité », a ajouté Netanyahu. « Lorsque vous avez établi ce gouvernement, vous avez dit : ‘Nous allons faire une expérience’, mais je vous dis que la vie des gens n’est pas une expérience. Toute personne saine d’esprit comprend que l’expérience a échoué – totalement échoué. Vous jouez avec nos vies à tous, et nous en payons tous le prix. Tel un joueur obsessionnel, vous ne savez pas quand vous arrêter. »

« Un gouvernement qui dépend de ceux qui rejetteraient l’existence de l’État juif, un tel gouvernement ne survivra pas… Finito la commedia ! » a conclu Netanyahu.

En décembre, Abbas a prononcé un discours suggérant le contraire – que le statut d’Israël en tant qu’État juif ne pouvait être modifié et que les Arabes israéliens feraient mieux de suivre son approche pragmatique plutôt que d’essayer de remettre en question l’identité du pays.

L’ancien premier ministre israélien Benjamin Netanyahu assiste à une séance plénière dans la salle d’assemblée du parlement israélien, le 16 mai 2022. (Crédit: Olivier Fitoussi/FLASH90)

Le Likud a essayé de convaincre d’autres membres de la fragile coalition de faire défection après que la cheffe de la coalition de l’époque et membre de Yamina, Idit Silman, a annoncé qu’elle quittait la coalition, privant la majorité d’un siège et la plaçant à une égalité de 60 sièges avec l’opposition.

Abbas, qui a annoncé la semaine dernière que son parti resterait dans la coalition, pour le moment, a mis en garde contre de nouvelles élections qui pourraient ramener Netanyahu au pouvoir.

Le retour au pouvoir de Netanyahu, a-t-il affirmé, « détruirait nos réalisations pour la société arabe. »

Le parti Raam a déclaré dimanche qu’il était parvenu à un nouvel accord avec le reste de la coalition concernant les communautés non reconnues dans la région du Neguev, dans le sud du pays, qui permettrait à certaines constructions illégales de ne pas être détruites ni pénalisées.

Tout ceci a eu lieu alors que le parti Raam a mis fin au gel de trois semaines de sa participation au Parlement et à la coalition en raison des tensions à Jérusalem, la semaine dernière.

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