Netanyahu critique les médias et la gauche à propos du viol en réunion d’une juive handicapée
Le Premier ministre regrette l’absence de condamnation “totale” de l’agression par 3 arabes ; Yachimovich dit qu’il exploite l’incident pour inciter à la haine
Judah Ari Gross est le correspondant du Times of Israël pour les sujets religieux et les affaires de la Diaspora.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a utilisé un récent viol en réunion d’une femme juive handicapée, dont les auteurs seraient trois hommes arabes, et qui est, selon la police, une attaque à motif nationaliste, pour critiquer les médias israéliens et la gauche politique pour leur silence présumé sur la violence palestinienne.
La police a révélé mercredi qu’un homme et un adolescent palestiniens avaient été arrêtés pour le viol d’une Israélienne, handicapée mentalement et physiquement, à Jaffa ce mois-ci.
Un troisième homme, citoyen israélien, serait également impliqué dans l’agression sexuelle et est toujours en fuite. Selon des informations, l’un des suspects aurait filmé l’attaque.
Dans un post publié jeudi soir sur Facebook, Netanyahu a déclaré que le « crime horrifiant » méritait une « condamnation totale », condamnation qui ne venait « pas des médias et pas de tout le spectre politique ».
Posté avec une capture d’écran du reportage de la Deuxième chaîne sur l’incident, Netanyahu a ajouté : « Nous ne pouvons qu’imaginer ce qu’il serait arrivé si les rôles avaient été inversés », suggérant que le scandale aurait été plus fort si un homme juif avait violé une Palestinienne handicapée.
Le Premier ministre a promis que les auteurs du crime seraient identifiés et condamnés dans toute la mesure de la loi.
Jeudi, avant la publication du post de Netanyahu, la présidente du parti Meretz, Zehava Gal-on, avait écrit sur Facebook que l’incident était « si horrible, qu’il est même difficile de lire à ce propos, et impossible d’imaginer ce que la victime traversait à présent ».
Galon a également déclaré que le viol était un « crime de haine » et un exemple de la manière dont les hommes utilisent le viol pour mener des attaques de revanche politique contre les femmes. Elle a ajouté que c’était « effrayant et rageant » de voir ce type d’attaque en Israël.
Mercredi, le jour où la police a révélé l’incident, la députée Michal Rozin (Meretz) avait écrit une lettre au ministre de la Sécurité intérieure, Gilad Erdan (Likud), lui demandant pourquoi cet « acte de violence sexuelle sévère » n’avait pas été révélé plus tôt, et avait critiqué la « pratique de dissimulation » de la part de la police.
Rozin s’est également interrogée sur les autres aspects de la gestion de l’incident par la police.
En réponse à Netanyahu, la députée du Parti travailliste Shelly Yachimovich a déclaré que le Premier ministre devrait « avoir honte de lui » pour n’avoir « aucune empathie pour les victimes de viol tant qu’il n’y a pas d’opportunité pour inciter » à la haine entre les juifs et les arabes.
Yachimovich a accusé le Premier ministre d’avoir jusqu’à présent ignoré le sujet des violences sexuelles.
« Nous n’avons jamais entendu un mot de votre part dans le cas du violeur Katsav [le 8e président israélien, qui purge en ce moment une peine de sept ans de prison pour viol], aucune déclaration morale sur l’enquête horrifiante [sur les accusations d’agressions contre le général et politicien de droite décédé Rehavam] ‘Gandhi’ [Zeevi], aucun commentaire sur le destin des femmes violées, harcelées ou persécutées chaque jour et chaque heure… ou sur le harcèlement sexuel dans l’armée israélienne », a-t-elle accusé.
« Tout d’un coup vous vous intéressez à la victime de viol ?, a-t-elle demandé. Quand les violeurs sont Palestiniens. Et quand il y a une opportunité pour exploiter le viol afin d’inciter » à la haine.
Les hommes suspectés d’être impliqués auraient violé la jeune femme handicapée et abusé d’elle, lui aurait uriné et craché dessus, et crié des injures raciales pendant l’attaque. L’un des suspects, Imad Aldin Draghmah, aurait filmé la brutale agression, a annoncé le site d’informations Walla.
Les deux Palestiniens arrêtés sont originaires de Cisjordanie mais louaient un appartement à Tel Aviv, a déclaré mercredi un porte-parole de la police au Times of Israel.
L’homme palestinien avait un permis pour vivre légalement à Tel Aviv, mais le mineur était en situation illégale, ont annoncé les autorités.
En raison des handicaps physiques et mentaux de la victime, la police a déclaré gérer l’affaire avec une sensibilité accrue et « précaution ».
L’homme palestinien restera en prison au moins jusqu’à lundi, selon un ordre de la cour de Tel Aviv.
Le deuxième suspect est mineur, son dossier sera donc transmis au tribunal pour enfants de Tel Aviv. Il sera également détenu jusqu’à lundi, a annoncé la police.