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Netanyahu décidera si Omar et Tlaib, partisanes du BDS, peuvent entrer en Israël

Les élues démocrates américaines pourraient se voir refuser l'entrée dans le pays selon la loi de boycott de 2017, mais Netanyahu peut décider de faire une exception

La représentante Ilhan Omar, démocrate du Minnesota, (à gauche), et la représentante Rashida Tlaib, éue démocrate du Michigan, (à droite), écoutent le discours de l'Etat de l'Union du président Donald Trump au Capitole, à  Washington, le 5 février 2019 (Crédit : AP Photo/J. Scott Applewhite)
La représentante Ilhan Omar, démocrate du Minnesota, (à gauche), et la représentante Rashida Tlaib, éue démocrate du Michigan, (à droite), écoutent le discours de l'Etat de l'Union du président Donald Trump au Capitole, à Washington, le 5 février 2019 (Crédit : AP Photo/J. Scott Applewhite)

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu va décider si les élues Omar Ilan et Rashida Tlaib pourront entrer en Israël et en Cisjordanie le mois prochain, a annoncé mercredi le journal Haaretz.

Mercredi, Ilhan a déclaré au Jewsih Insider qu’elle et Tlaib avaient l’intention d’aller en Israël et en Cisjordanie dans « quelques semaines », mais le voyage pourrait être bloqué par Jérusalem, à cause de leur soutien au mouvement de boycott anti-Israël conduit par les Palestiniens.

A la fois Omar, une élue du Minnesota née en Somalie, et Tlaib, la première femme américano-palestinienne à être élue au Congrès, ont été accusées de nourrir un sentiment antisémite, du fait de leur soutien au mouvement BDS.

Mardi, Omar a présenté une résolution, co-sponsorisée par Tlaib, qui vise à rejeter des lois cherchant à limiter les boycotts d’Israël. La résolution, qui ne mentionne pas explicitement Israël ou le mouvement pro-palestinien BDS, affirme le droit des Américains à participer aux boycotts comme une application de la liberté d’expression garantie par le premier Amendement, citant les mouvements de boycott contre l’Allemagne nazie, l’URSS et l’Afrique du Sud de l’Apartheid.

Omar, Tlaib et d’autres soutiens du BDS affirment qu’en appelant les entreprises, les artistes et les universités à couper les liens avec Israël, ils utilisent des moyens non-violents pour s’opposer aux politiques injustices envers les Palestiniens. Israël a avancé que le mouvement cachait ses intentions de délégitimer ou de détruire l’Etat juif.

Des groupes palestiniens et juifs de gauche organisent une manifestation allant de Times Square vers le bâtiment des Nations unies à New York, le 15 septembre 2011, appelant à mettre un terme à l’aide américaine vers Israël et à soutenir le mouvement BDS contre Israël. (AP Photo/David Karp)

En 2017, Israël a mis en application une loi polémique interdisant l’entrée de tout étranger qui « publie sciemment un appel public au boycott d’Israël ».

Depuis lors, les ministères de l’Intérieur et des Affaires stratégiques ont utilisé cette législation pour interdire l’entrée à une poignée d’étudiants, d’activistes et d’artistes à leur arrivée en Israël.

Le ministère des Affaires étrangères peut recommander qu’il soit fait exception à la loi pour des politiciens en visite ou des officiels gouvernementaux pour des raisons diplomatiques. Pourtant, en raison de la nature sensible et du calendrier pour la visite d’Omar et Tlaib, le quotidien Haaretz a annoncé mercredi que la décision finale serait prise par Netanyahu.

Omar a été accusée d’antisémitisme plus tôt cette année, après qu’elle a affirmé que le soutien américain à Israël était contrôlé par l’argent d’un groupe de lobbys pro-Israël.

Des accusations similaires d’antisémitisme ont été portées contre Tlaib en mai, quand elle a affirmé que des Palestiniens étaient impliqués dans la création d’un « havre de sécurité pour des Juifs » après la Shoah.

Omar a exprimé son soutien pour la solution à deux Etats au conflit israélo-palestinien, alors que Tlaib a dit qu’elle soutenait la formule à un seul Etat.

Omar et Tlaib, les seules femmes musulmanes au Congrès, ont été sous le feu des projecteurs cette semaine. Elles sont deux des quatre élues ciblées par le président américain Donald Trump dans des commentaires racistes. Dans une série de tweets incendiaires, le président a appelé Omar, Tlaib, Alexandria Ocasio-Cortez et Ayanna Pressley à « retourner » dans leurs pays d’origine. Toutes sont citoyennes américaines et sauf Omar, qui est d’origine somalienne, sont nées aux Etats-Unis.

Le président américain Donald Trump fait un signe à la foule alors qu’il arrive pour s’exprimer lors d’un meeting de campagne à Willaism Arena de Greenville en Caroline du Nord, le 17 juillet 2019. (Carolyn Kaster/AP)

Malgré la vive réaction, le président a clairement fait comprendre qu’il n’avait aucun scrupule à exploiter les divisions raciales pour sa campagne de ré-élection, et il est resté constant dans ses attaques contre ces femmes, les accusant d’être « antisémites » et « anti-américaines ».

Lundi, il s’en est pris à Omar, l’accusant d’avoir la « haine » d’Israël et d’exprimer de « l’amour » pour des « ennemis comme al-Qaeda ».

« Ce sont des gens qui, de mon point de vue, haïssent notre pays », a-t-il dit au sujet des élues.

Ensuite, il a accusé les Démocrates de défendre un programme politique radical et anti-Israël à l’approche des élections de 2020.

« Les Démocrates essaient de prendre leurs distances des quatre ‘progressistes’, mais maintenant ils sont forcés de les soutenir, a tweeté Trump lundi après-midi. Cela signifie qu’ils soutiennent le socialisme, la haine d’Israël et des Etats-Unis ! Pas bon pour les Démocrates ! »

Mercredi, Trump a, devant une foule de partisans lors d’un meeting de campagne en Caroline du Nord, réitéré ses appels à « renvoyer chez elle » Omar Ilan.

« La manière dont elles parlent si mal de notre pays… », a déclaré Trump à ses militants, qui arboraient les couleurs du drapeau national et des casquettes « Make America Great Again ». « Elles veulent démolir notre Constitution. Eliminer les valeurs qui ont construit ce magnifique pays. »

Des agences ont contribué à cet article.

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