A Gaza, l’armée retrouve le corps sans vie d’un soldat kidnappé le 7 octobre
Deux militaires ont par ailleurs été tués alors qu'ils se battaient dans la bande, faisant passer le bilan humain, du côté de Tsahal, à 342 ; un tunnel de 3 kilomètres a été détruit par Tsahal
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
Le corps sans vie d’un soldat qui avait été tué le 7 octobre et dont la dépouille avait été enlevée par le Hamas a été retrouvé par l’armée dans le sud de la bande de Gaza au cours d’un raid nocturne, ont fait savoir les militaires dans la journée de mercredi.
Par ailleurs, deux militaires ont perdu la vie pendant les combats à Gaza au cours des dernières vingt-quatre heures, ont-ils annoncé.
La famille du soldat dont la dépouille a été rapatriée en Israël a demandé à ce que les médias ne soient pas autorisés à publier son identité pour le moment.
L’opération qui a permis de retrouver le corps sans vie du militaire a été menée par la 162e Division, qui a agi en collaboration avec l’agence de sécurité du Shin Bet.
Tsahal a indiqué que cela faisait des mois qu’elle cherchait à établir la localisation exacte de la dépouille. Le Shin Bet était finalement parvenu à avoir des informations à ce sujet lors de l’interrogatoire, par le Shin Bet, d’un terroriste présumé qui avait été capturé au sein de l’enclave côtière, a confié une source.
D’autres sources ont noté que le corps sans vie n’avait pas été trouvé dans un tunnel et que le raid lancé dans le sud de Gaza n’avait pas été lié au sauvetage de l’otage Farhan al-Qadi, secouru dans un souterrain du Hamas, sous la bande, dans la matinée de mardi. Il était en vie.
Suite à ce raid mené dans la nuit de mardi à mercredi, 103 des 251 otages enlevés par les terroristes du Hamas, le 7 octobre, se trouvent encore à Gaza. La mort de 33 d’entre eux a été confirmée par l’armée.
Le Hamas avait libéré 105 civils au cours d’une trêve d’une semaine, à la fin du mois de novembre, et quatre otages avaient été relâchés auparavant. Sept otages ont été sauvés vivants par les troupes – et les corps sans vie de 30 otages ont également été récupérés, dont trois qui ont été accidentellement tués par l’armée alors qu’ils tentaient d’échapper à leurs ravisseurs.
Le Hamas détient également deux civils israéliens entrés dans la bande de Gaza en 2014 et 2015, ainsi que les corps de deux soldats de Tsahal tués en 2014.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a fait part de ses condoléances à la famille du soldat assassiné. Il a remercié les forces de sécurité qui ont pris part à cette opération.
« Israël continuera à faire tout ce qui est possible pour permettre aux otages de revenir chez eux – qu’il s’agisse de ceux qui sont toujours vivants et de ceux qui ont perdu la vie », a indiqué le Premier ministre.
Dans un post publié sur X, le ministre de la Défense Yoav Gallant a lui aussi salué les forces de sécurité.
« Ce soldat était tombé au combat pendant le pogrom du Hamas, le 7 octobre. Ce raid reflète notre engagement qui est de ramener à la maison tous les otages », a-t-il écrit.
Le Forum des Familles d’otages et de portés-disparus s’est réjoui de la découverte de la dépouille du militaire, soulignant qu’un accord était néanmoins nécessaire pour garantir la remise en liberté de tous les otages qui sont encore dans les geôles du Hamas.
« Au cours des derniers jours, le nombre de captifs a chuté en passant de 115 à 107. Ne nous y trompons pas, les otages n’ont plus le temps d’attendre d’être sauvés ! Le retour immédiat des 107 otages qui restent ne sera possible qu’avec un accord ! », a-t-il commenté.
Dans la matinée de mercredi, l’armée a aussi fait savoir que deux militaires avaient perdu la vie dans les combats qui déchirent actuellement la bande.
Le sergent-chef (réserviste) Yohay Hay Glam, 32 ans, qui se battait dans les rangs du 6310e bataillon de la Brigade de Jérusalem et qui était originaire de Netanya, a été tué dans le centre de l’enclave côtière, mercredi. Le sergent-chef Amit Friedman, Amit Friedman, 19 ans, qui appartenait au 932e bataillon de la brigade Nahal et qui habitait Or Yehuda, a perdu la vie dans le sud de la bande, mardi.
Avec ces deux nouveaux décès, ce sont dorénavant 342 militaires qui ont été tués dans le cadre de l’offensive terrestre contre le groupe terroriste palestinien du Hamas, au sein de l’enclave côtière, et dans les opérations militaires menées le long de la frontière avec la bande de Gaza.
Mercredi également, Tsahal a déclaré qu’un tunnel du groupe terroriste palestinien du Hamas, qui courait sur trois kilomètres de long et qui était situé dans la zone du couloir Netzarim, dans le centre de la bande de Gaza, a été récemment démoli par des ingénieurs de combat issus de ses unités.
Le tunnel a été localisé puis démoli par l’unité d’élite du Corps du génie militaire Yahalom, avec l’aide de réservistes appartenant à la brigade de Jérusalem, une brigade qui est actuellement stationnée dans le corridor.
Selon l’armée, qui a diffusé des images de l’explosion du tunnel, une partie de ce dernier avait été détruite pendant la guerre de Gaza de 2014. Elle a précisé que le Hamas s’était efforcé de le reconstruire au fil des ans.
Le tunnel ne pénétrait pas sur le territoire israélien, a-t-elle précisé.
Par ailleurs, dans la bande, l’État juif aurait donné son feu vert à des pauses humanitaires de manière à faciliter la vaccination des résidents contre la polio.
Selon un reportage qui a été diffusé par la Treizième chaîne israélienne, cette décision a été prise en réponse à une demande qui avait été soumise par le secrétaire d’État américain Antony Blinken au cours de son déplacement, la semaine dernière. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu et les chefs de la sécurité auraient approuvé cette initiative sans en informer les ministres du cabinet.
Si le Bureau du Premier ministre a nié avoir autorisé cette trêve, il a confirmé avoir donné son accord « concernant certains secteurs de la bande ». Il a affirmé que l’initiative avait été présentée devant le cabinet de sécurité, qui lui a apporté son soutien.
Cela fait longtemps que les Nations unies se plaignent des obstacles rencontrés par les aides humanitaires lors de leur entrée à Gaza,et lors de leur distribution, déplorant « un climat d’anarchie totale ».
Pour tenter de remédier à la situation, l’armée a annoncé mercredi avoir créé un nouveau poste au sein du bureau du Coordinateur des Activités gouvernementales dans les territoires, le COGAT, qui dépend du ministère de la Défense. Ce poste visera à faire le lien entre le Bureau et les activités humanitaires dans la bande de Gaza.
Le colonel Elad Goren, qui travaille déjà au COGAT à un poste à responsabilité, va devenir « le premier officiel en charge des efforts humanitaires en direction des civils dans la bande de Gaza » et il sera promu au rang de général de brigade.
Ce nouveau rôle permettra de prendre en charge « l’intégration sur le terrain et la mise en œuvre des efforts humanitaires livrés dans la bande de Gaza, en coordination avec la communauté internationale, ce qui ouvrira la porte au bon déroulement des initiatives humanitaires dans le respect des intérêts sécuritaires qui sont ceux de l’État d’Israël », a dit Tsahal.
« L’armée accorde une grande importance au travail humanitaire en cours dans la bande de Gaza de façon à ce que les combats contre le groupe terroriste du Hamas puissent continuer dans le cadre qui est défini par nos objectifs de guerre », a ajouté l’armée.
Elle a noté que le chef d’état-major, le généra Herzi Halevi, avait été autorisé par le ministre de la Défense, Yoav Gallant, à créer ce nouveau poste.
Israël avait lancé son offensive contre le Hamas à Gaza suite au pogrom commis par le groupe terroriste, le 7 octobre – lorsque des milliers de terroristes placés sous la direction du Hamas avaient franchi la frontière séparant Israël de Gazan massacrant près de 1 200 personnes, des civils en majorité, et kidnappant 521 personnes. Ils s’étaient livrés à des atrocités et ils avaient commis des violences sexuelles à grande échelle.
103 otages se trouvent encore dans les geôles du Hamas.
Le ministère de la Santé de Gaza, qui est placé sous l’autorité du Hamas, affirme que plus de 40 000 personnes ont été tuées ou sont présumées mortes dans les combats jusqu’à présent. Ce bilan ne peut être vérifié et ne fait pas la distinction entre terroristes et civils. Israël, de son côté, déclarait, au début du mois d’août, avoir tué environ 17 000 hommes armés au sein de l’enclave côtière en plus d’un millier sur le territoire israélien, le 7 octobre.