Israël en guerre - Jour 477

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Netanyahu et Herzog appellent au « calme » après les émeutes à Beit Lid et Sde Teiman

Les politiciens de droite sont furieux après l'arrestation par la police militaire de 9 soldats soupçonnés d'avoir infligé de graves sévices à un terroriste détenu à Sde Teiman

Les hommes politiques de droite ont réagi avec fureur et indignation, et certains se sont joints à une émeute menée par des militants nationalistes, tandis que d’autres ont lancé un appel au calme, après que neuf soldats de l’armée israélienne ont été arrêtés par des enquêteurs de la police militaire sur la base de Sde Teiman lundi, dans le cadre d’une enquête sur des allégations de graves sévices à l’encontre d’un détenu terroriste palestinien.

Un groupe d’activistes d’extrême droite a provoqué une émeute devant la base de Tsahal de Sde Teiman, dans le sud du pays, et des dizaines de personnes – dont le ministre du Patrimoine Amichay Eliyahu (Otzma Yehudit) et le député Zvi Sukkot (HaTzionout HaDatit) – se sont introduites dans l’installation, qui est utilisée comme centre de détention pour les Palestiniens soupçonnés de terrorisme. Des policiers sont arrivés plus tard sur place pour évacuer les manifestants. Le nombre de participants et les éventuelles arrestations n’ont pas été précisés pour le moment.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a publié une déclaration appelant à « un apaisement immédiat des passions dans la base de Sde Teiman ». Il a également déclaré qu’il « condamnait fermement » l’intrusion dans la base de Tsahal où sont détenus les terroristes présumés du Hamas.

Le ministre de la Défense, Yoav Gallant, a également critiqué l’effraction, déclarant que « même dans les moments de colère, la loi s’applique à tous ».

« Les forces israéliennes continueront d’agir conformément à la loi », a déclaré Gallant dans un communiqué. « Nous devons permettre aux autorités compétentes de mener les enquêtes nécessaires tout en préservant la dignité de nos soldats. »

Des troubles ont éclaté lorsque des enquêteurs de la police militaire se sont présentés à Sde Teiman lundi pour arrêter des soldats soupçonnés de « sévices graves sur un détenu » de la base, selon l’armée. L’enquête a été lancée après qu’un suspect de terrorisme a été transporté de la base à l’hôpital et présentait des signes de sévices graves, notamment à l’anus.

Des soldats israéliens et d’autres activistes participent à une manifestation à l’entrée de la base militaire de Sde Teiman près de Beer Sheva, en soutien à un groupe de soldats de la base qui sont interrogés sur les allégations de sévices graves infligés à un Palestinien soupçonné de terrorisme et détenu dans la base, le 29 juillet 2024. (Crédit : AP/Tsafrir Abayov)

Une vive dispute a éclaté entre les enquêteurs de la police militaire et les soldats de la base, et un groupe de législateurs et d’activistes d’extrême droite – sous la houlette du ministre ultra-nationaliste de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir – s’est dirigé vers Sde Teiman pour se joindre à la bagarre, indigné par l’interpellation des soldats. Certaines des personnes rassemblées à l’extérieur ont ensuite pénétré dans la base elle-même.

Un certain nombre de manifestants se sont ensuite rassemblés devant la base militaire de Beit Lid, dans le centre d’Israël, où les neuf soldats sont interrogés sur leur implication présumée dans ces abus présumés.

Shanna Orlik, du mouvement militant Hitorerut, a déposé une plainte auprès de la police contre Sukkot pour s’être introduit dans Sde Teiman, ce qui, a-t-elle souligné, constitue un délit pénal passible d’une peine de prison.

Le député Zvi Sukkot (HaTzionout HaDatit) photographié après s’être introduit dans le centre de détention de Sde Teiman de Tsahal, 29 juillet 2024. (Capture d’écran X, utilisée conformément à la clause 27a de la loi sur les droits d’auteur)

Le chef d’état-major de l’armée israélienne, le lieutenant-général Herzi Halevi, a vivement condamné ceux qui se sont introduits dans la base.

« L’intrusion dans la base de Sde Teiman est extrêmement grave et contraire à la loi. S’introduire dans une base militaire et y perturber l’ordre est un comportement grave qui n’est en aucune façon acceptable », a déclaré Halevi dans un communiqué publié par l’armée israélienne. « Nous sommes en guerre et de telles actions mettent en danger la sécurité du pays. »

Halevi a déclaré qu’il soutenait l’enquête menée par l’avocate générale des armées, la général de division Yifat Tomer-Yerushalmi, et la police militaire sur les abus présumés : « Ce sont précisément ces enquêtes qui protègent nos soldats en Israël et dans le monde et qui préservent les valeurs de Tsahal ».

Le président Isaac Herzog a également déclaré que « l’intrusion de civils dans une base militaire, et certainement lorsque cela se fait avec l’encouragement et l’implication d’élus, est un acte grave, dangereux, illégal et irresponsable, qui nous nuit avant tout en tant que peuple et en tant que pays ».

Herzog a appelé les élus à « faire preuve de leadership, à se détendre et à se calmer ». Il s’est dit convaincu que les enquêtes permettront de révéler la vérité, et a exprimé sa confiance en « notre armée, ses commandants et ses soldats pour agir en conséquence ».

Des soldats israéliens participent à une manifestation à l’entrée de la base militaire de Sde Teiman, près de Beer Sheva, en soutien aux soldats interrogés pour abus de détenus, le 29 juillet 2024. (Crédit : AP/Tsafrir Abayov)

Le ministre de la Justice, Yariv Levin, a rejeté la responsabilité de l’arrestation des soldats sur la Haute Cour de justice, qu’il critique fréquemment, affirmant que cette décision justifie la relance de son projet de réforme judiciaire, actuellement suspendu.

« J’ai été choqué de voir les images difficiles de soldats arrêtés à Sde Teiman comme on arrête de dangereux criminels », a déclaré Levin, affirmant que les soldats en question s’étaient engagés dans un « travail sacré » et que leur arrestation était le résultat d’une « distorsion morale qui part du sommet, des jugements et des décisions de la Haute Cour ».

« Aujourd’hui, de nombreuses voix s’élèvent pour réclamer un changement fondamental de la situation », a-t-il déclaré. « Le moment est venu pour ce cri public justifié de trouver une oreille attentive parmi les membres de la Knesset qui, par le passé, se sont abstenus de soutenir la mise en œuvre des changements nécessaires. »

La procureure générale Gali Baharav-Miara a défendu les forces de l’ordre qui ont ordonné et effectué l’arrestation des soldats, et a rappelé que l’armée doit agir conformément à la loi.

« J’apporte tout mon soutien à l’avocate générale des armées, aux forces de l’ordre de Tsahal et à la police israélienne », a-t-elle déclaré.

« Les forces de l’ordre sont tenues d’examiner les soupçons d’activité criminelle », a-t-elle ajouté.

Une discussion animée éclate entre des soldats au centre de détention de Sde Teiman, dans le sud d’Israël, après que des enquêteurs de la police militaire sont arrivés pour détenir des suspects pour interrogatoire, le 29 juillet 2024. (Capture d’écran : X, utilisée conformément à l’article 27a de la loi sur le droit d’auteur)

Le détenu palestinien qui aurait fait l’objet de sévices à Sde Teiman a été arrêté par les forces israéliennes dans la bande de Gaza il y a plusieurs semaines.

Selon un reportage de la radio de l’armée, l’abus lui-même a eu lieu il y a environ trois semaines à Sde Teiman, et le terroriste présumé a été trouvé à la base militaire dans un état critique et transporté à l’hôpital pour y être soigné et opéré. Son pronostic vital n’est plus engagé.

Le chef de l’opposition, Yair Lapid, a également condamné ceux qui se sont introduits dans Sde Teiman. Il a estimé que leurs actes relevaient d’une « criminalité méprisable et dangereuse » qui ne servait qu’à affaiblir Tsahal et à « éroder les fondements de notre pouvoir de l’intérieur ».

« Les hommes politiques qui ont abandonné les otages, abandonné la sécurité et détruit la société israélienne détruisent à présent la chaîne de commandement », a déclaré Lapid. « Le pays est en danger existentiel si ces personnes ne quittent pas le pouvoir. »

« Nous ne sommes pas au bord de l’abîme, nous sommes dans l’abîme », a-t-il déclaré après que des manifestants ultra-nationalistes et des élus ont envahi deux bases militaires.

« Toutes les lignes rouges ont été franchies aujourd’hui. Les députés et les ministres qui ont participé à l’invasion de milices violentes dans des bases militaires envoient un message à l’État d’Israël : ils en ont fini avec la démocratie, ils en ont fini avec l’État de droit », a-t-il déclaré dans un communiqué.

« Un dangereux groupe fasciste menace l’existence de l’État d’Israël. Ils sont la meilleure chose qui soit arrivée à [Yahya] Sinwar, dirigeant de Gaza, et à [Hassan] Nasrallah, chef du Hezbollah. Si nous ne leur tenons pas tête, le pays s’effondrera. Si Netanyahu ne renvoie pas les ministres qui ont participé à ces raids violents aujourd’hui, il n’est pas apte à représenter l’État d’Israël », peut-on lire dans la déclaration du chef de l’opposition.

De nombreux membres du gouvernement de droite de Netanyahu ont exprimé leur indignation quant à l’arrestation des soldats lundi.

Un débat vif et animé entre les soldats du centre de détention de Sde Teiman, dans le sud d’Israël, après l’arrivée d’enquêteurs de la police militaire qui ont arrêté des suspects en vue d’un interrogatoire, le 29 juillet 2024. (Capture d’écran : X, used in accordance with Clause 27a of the Copyright Law)

Ben Gvir a déclaré qu’il était « honteux » qu’Israël arrête « nos meilleurs héros », tandis que le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, a déclaré que « les soldats de Tsahal méritent le respect » et ne doivent pas être traités comme des « criminels ».

Dans une vidéo filmée sur la base, Sukkot a déclaré que « nous ne pouvons pas enquêter sur les soldats tant que nous n’avons pas enquêté sur ceux qui n’ont pas réussi » à empêcher le 7 octobre. Au moyen d’un mégaphone, il a déclaré à l’adresse des manifestants, il s’est exclamé : « nous n’avons pas d’autre armée, c’est une manifestation importante, sortons et ne nous battons pas contre les soldats ».

Le président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset, Yuli Edelstein, a annoncé, face au tollé, qu’il convoquerait une réunion urgente mardi pour discuter de la situation.

« Je ne prêterai pas main forte à des scènes comme celle qui s’est déroulée aujourd’hui sur la base de Sde Teiman », a déclaré Edelstein. « Une situation dans laquelle des policiers militaires masqués font une descente dans une base de Tsahal n’est pas acceptable pour moi, et je ne permettrai pas que cela se reproduise. Nos soldats ne sont pas des criminels et cette poursuite méprisable de nos soldats est inacceptable pour moi ».

L’Association des droits civils en Israël (ACRI) a déposé une requête auprès de la Haute Cour de justice pour qu’elle ordonne à l’État de fermer le site Sde Teiman, après que des rapports ont fait état, ces derniers mois, de mauvais traitements dans l’établissement.

Cette photo non datée prise à l’hiver 2023 et fournie par Breaking the Silence montre des Palestiniens aux yeux bandés capturés dans la bande de Gaza dans un centre de détention de la base militaire de Sde Teiman, dans le sud d’Israël. (Crédit : Breaking The Silence via AP)

Les rapports font état d’abus généralisés à l’encontre des prisonniers, notamment d’un recours extrême à la contention physique, de passages à tabac, de négligence des problèmes médicaux, de punitions arbitraires, etc.

Au début du mois, Netanyahu a déclaré à la Haute Cour que Sde Teiman ne devait être utilisé que pour des détentions de courte durée et l’interrogatoire des Palestiniens détenus pour des raisons de sécurité et capturés à Gaza.

Les terroristes et autres suspects sont généralement détenus dans un premier temps dans les centres de détention des bases de Tsahal de Sde Teiman, Anatot et Ofer, avant d’être remis à l’administration pénitentiaire israélienne. Les détenus sont légalement autorisés à rester en détention pendant 45 jours avant d’être soit libérés, soit confiés à l’administration pénitentiaire.

L’armée israélienne a annoncé en mai qu’elle enquêtait sur des cas d’abus et de torture de détenus à Sde Teiman, à la suite d’informations selon lesquelles les prisonniers étaient gravement maltraités. Tomer-Yerushalmi, l’avocate générale de l’armée, a déclaré qu’à la fin du mois de mai, l’armée avait ouvert 70 enquêtes qu’elle traitait « très sérieusement ».

Suite aux allégations d’abus et de torture et à la requête de l’ACRI auprès de la Haute Cour, l’État a annoncé que l’armée cesserait progressivement d’utiliser le site de Sde Teiman, et les transferts de prisonniers ont commencé immédiatement.

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