Netanyahu met en garde avant des discussions cruciales sur Gaza
Une délégation israélienne était attendue dimanche matin en Egypte pour reprendre les négociations indirectes
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a prévenu dimanche qu’Israël ne se contenterait pas d’une réponse vague à ses exigences, au moment où devaient reprendre des discussions très indécises sur le maintien d’un cessez-le-feu précaire observé dans la bande de Gaza.
« Nous n’accepterons d’accord sur un cessez-le-feu que s’il y a une réponse concrète à nos besoins sécuritaires », a déclaré Netanyahu à l’ouverture de la réunion hebdomadaire du gouvernement.
« Si le Hamas pense qu’il peut transformer ses pertes militaires en victoire politique il se trompe », a ajouté le premier ministre israélien, faisant référence au mouvement palestinien qui contrôle la bande de Gaza.
Netanyahu a prévenu que « tant que le calme ne sera pas revenu, le Hamas va continuer à souffrir, s’il pense que le temps joue en sa faveur il se trompe, s’il pense que nous ne sommes pas assez déterminés il se trompe ».
Israël veut la « démilitarisation de Gaza », dont ne veulent pas entendre parler les Palestiniens, qui exigent eux en priorité, la levée du blocus imposé depuis plusieurs années à l’enclave palestinienne et qui asphyxie l’économie de la bande de Gaza.
Les discussions se poursuivent au Caire avec la médiation de l’Egypte pour tenter de parvenir à un cessez-le-feu durable entre Israël et les Palestiniens dans la bande de Gaza.
Un cessez-le-feu provisoire a été instauré lundi et reconduit jeudi pour cinq jours.
Une délégation israélienne était attendue dimanche matin en Egypte pour reprendre les négociations indirectes en vue de la signature d’un accord de cessez-le-feu durable.
Israël aurait ainsi décidé dimanche soir de formellement rejeter une proposition de cessez-le-feu permanent telle qu’elle lui était soumise par l’Egypte, rapportait Maariv, l’un des principaux quotidiens israéliens, en citant des sources gouvernementales.
« Celui qui a vaincu aux frontières de Gaza (les terroristes palestiniens), qui a interdit aux soldats de l’occupation (les Israéliens) de les franchir et les a forcés à se retirer avant même le cessez-le-feu n’acceptera aucune des conditions de l’occupant », écrit sur sa page Facebook Moussa Abou Marzouk, numéro deux du bureau politique du Hamas.
Un échec des négociations ne signifierait pas nécessairement une reprise immédiate des hostilités, avec l’intensité qui a dévasté le territoire enfermé, exigu et surpeuplé. L’idée d’une cessation de fait des combats sans accord de cessez-le-feu est dans l’air depuis quelque temps en Israël.
Un cessez-le-feu unilatéral « serait une bonne solution si nous voyons que sur le plan sécuritaire, l’accord proposé n’est pas satisfaisant, qu’il menace directement notre sécurité », a dit le ministre de la Communication Gilad Erdan, membre du cabinet de sécurité, à la radio publique.
L’absence d’accord laisserait les deux camps faire le décompte de leurs gains et de leurs pertes. Israël revendique d’avoir considérablement réduit les capacités de nuisance du Hamas. Mais il est critiqué à l’extérieur à cause du bilan humain causé, et pourrait l’être plus vivement à l’intérieur parce qu’il n’en aurait pas fini avec le Hamas.
Le soutien à la guerre est ultra-majoritaire en Israël. Mais des milliers d’Israéliens ont manifesté samedi soir à Tel Aviv pour presser leur gouvernement de reprendre des négociations globales en vue d’une résolution du conflit israélo-palestinien. C’était la plus importante manifestation du « camp de la paix » depuis le début de l’opération israélienne.