Netanyahu prévient Harris qu’il empêchera l’Iran d’obtenir des armes nucléaires
La vice-présidente américaine condamne la décision de la CPI d'enquêter sur Israël pour crimes de guerre et félicite le Premier ministre pour sa campagne de vaccination

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu s’est entretenu jeudi avec la vice-présidente américaine Kamala Harris. Leur conversation a porté sur la pandémie, le programme nucléaire iranien et la décision de la Cour pénale internationale d’ouvrir une enquête sur Israël pour présomption de crimes de guerre, a indiqué le bureau du Premier ministre.
Il s’agissait de la première conversation téléphonique entre Harris et Netanyahu depuis l’inauguration de la nouvelle administration américaine. Elle est intervenue au lendemain de l’annonce par la Cour pénale internationale de l’ouverture d’une enquête pour crimes de guerre présumés par Israël et les groupes terroristes palestiniens, et dans le contexte du potentiel retour de l’administration Biden à l’accord nucléaire iranien.
Le bureau de Netanyahu a déclaré que Harris « a exprimé l’opposition totale de l’administration américaine à la décision du procureur de la Cour pénale internationale de La Haye ».
Le département d’État américain a condamné la décision de la CPI et a soutenu qu’il ne faisait pas partie des prérogatives de la Cour de lancer une telle enquête.

« Le Premier ministre a déclaré que nous continuerions à renforcer notre coopération en matière de renseignement et de sécurité, et qu’en tant que Premier ministre d’Israël, il était absolument déterminé à empêcher l’Iran de développer des armes nucléaires destinées à notre destruction », selon le bureau du Premier ministre.
Le bureau de Harris a indiqué que les deux dirigeants avaient convenu de continuer à coopérer sur la question nucléaire iranienne « et la politique régionale dangereuse du régime ».
Le président américain Joe Biden a déclaré qu’il avait l’intention de réintégrer le Plan d’action global commun de 2015 avec l’Iran, ce qui le place en position de déclencher une possible confrontation avec Netanyahu. À l’époque, le Premier ministre s’était fermement opposé à la conclusion de cet accord, et avait salué la décision de l’ancien président Donald Trump de le quitter en 2018.
I spoke with Prime Minister @Netanyahu of Israel. @POTUS and I are unwavering in our commitment to Israel’s security. We discussed COVID-19, coordination on Iran, Israel’s warming relations with Arab countries, and advancing peace and prosperity for Israelis and Palestinians. pic.twitter.com/z2III4ZpW4
— Vice President Kamala Harris (@VP) March 5, 2021
Harris a également félicité Netanyahu pour le succès du programme de vaccination d’Israël, a déclaré le bureau du Premier ministre, et les deux dirigeants ont convenu de renforcer la coopération entre les États-Unis et Israël sur le coronavirus, l’eau, l’énergie propre et d’autres initiatives.
Jeudi soir, près de 4,9 millions d’Israéliens avaient reçu la première dose du vaccin COVID-19 et plus de 3,6 millions avaient déjà reçu les deux vaccins.

Le communiqué de Harris ne fait aucune mention des mots échangés quant au programme de vaccination, mais affirme que la vice-présidente « a souligné l’engagement de l’administration Biden-Harris dans le partenariat entre les États-Unis et Israël [ainsi que] l’attachement inébranlable des États-Unis à la sécurité d’Israël ».
Une autre divergence dans les communiqués concerne le processus de paix régional. Comme Biden, Harris a mentionné l’importance de la paix israélo-palestinienne. Mais aucun des deux communiqués du bureau du Premier ministre suite à cette conversation ne mentionne les Palestiniens.
Biden a téléphoné à Netanyahu mi-février pour la première fois depuis son entrée en fonction.
Netanyahu a été le premier dirigeant du Moyen-Orient, mais le 12e du monde, à recevoir un appel de Biden. Ces longues semaines de silence depuis la prise de fonction de Biden ont conduit à se demander si la Maison Blanche snobait son allié de longue date, à cause des relations glaciales de Netanyahu avec l’ancien président démocrate Barack Obama et de ses liens extrêmement chaleureux avec le président sortant Donald Trump.