Israël en guerre - Jour 433

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Nouvel accord de peine pour un soldat qui a violenté des suspects palestiniens

Alors que l'un de ses camarades a accepté hier de plaider coupable et de purger une peine de six mois et demi de prison, un deuxième soldat a consenti à un arrangement judiciaire

Judah Ari Gross est le correspondant du Times of Israël pour les sujets religieux et les affaires de la Diaspora.

lllustration : Un soldat de l'armée israélienne dans un tribunal militaire. (Crédit : Tsafrir Abayov/Flash90)
lllustration : Un soldat de l'armée israélienne dans un tribunal militaire. (Crédit : Tsafrir Abayov/Flash90)

Un soldat de l’armée israélienne – qui fait partie d’un groupe de cinq militaires qui ont été accusés d’avoir frappé deux prisonniers palestiniens, le mois dernier – a accepté de souscrire à une négociation de peine avec les procureurs de l’armée israélienne dans la journée de lundi. L’un de ses camarades avait consenti à un tel arrangement hier, a fait savoir l’armée.

Les soldats – issus du bataillon religieux Netzah Yehuda de la brigade Kfir – avaient été arrêtés et accusés d’avoir utilisé la violence à l’égard de suspects palestiniens qui auraient aidé un terroriste qui avait tué deux de leurs camarades dans une fusillade survenue à un arrêt de bus.

Sous les termes de l’accord, les deux soldats vont plaider coupable de violences aggravées et ils purgeront une peine de six mois et demi de prison, tout en évitant le chef d’inculpation plus grave d’agression aggravée, a indiqué un responsable de Tsahal.

Ils écoperont également d’une mise à l’épreuve et seront rétrogradés au rang de simples soldats.

Un des cinq soldats israéliens de la brigade Kfir (G), arrêtés pour avoir prétendument battu deux suspects palestiniens sous leur placés sous leur surveillance, arrive à une audience au tribunal militaire de Jaffa le 10 janvier 2019. (Crédit : Flash90)

Des négociations sont en cours auprès des trois autres soldats impliqués dans ces violences présumées pour les persuader d’accepter un arrangement, a ajouté le responsable militaire.

Les cinq soldats avaient été mis en examen pour agression aggravée et pour violences aggravées. Deux d’entre eux doivent également répondre d’obstruction à la justice pour avoir tenté de coordonner de faux témoignages en amont de leur interrogatoire.

Selon l’acte d’inculpation, les militaires auraient roué de coups deux prisonniers menottés et qui avaient les yeux bandés – un père et son fils qui ont depuis été accusés d’avoir apporté leur aide au terroriste – et ils s’étaient filmés avec leur smartphone. L’un des prisonniers avait été si grièvement blessé qu’il avait été hospitalisé et qu’il n’avait pas pu, pendant plusieurs jours, être interrogé par les forces israéliennes de sécurité.

L’officier qui commandait les soldats, un lieutenant, a également été accusé d’avoir échoué à prévenir l’agression même s’il savait qu’elle était en train de se dérouler.

Depuis l’émission des actes d’inculpation, les procureurs militaires ont tenté de convaincre les militaires de plaider coupable afin d’éviter un procès.

Les cinq soldats ont été accusés d’avoir « frappé les Palestiniens en leur donnant des gifles, des coups de poing et des coups de matraque alors que les suspects avaient les yeux bandés et qu’ils étaient menottés, les blessant gravement », avait indiqué un communiqué émis le mois dernier par l’armée israélienne.

Selon l’acte d’inculpation contre les soldats, durant l’agression, les troupes ont ôté le bandeau qui recouvrait les yeux du fils « de manière à ce qu’il puisse voir comment ils frappaient » son père.

L’un des militaires avait filmé la scène avec son téléphone cellulaire tandis que les autres « poussaient des cris de joie et de fierté – tout cela devant la caméra », selon l’acte.

« Les soldats sont accusés d’avoir frappé le père à la tête, au visage, au bras droit, au dos, aux côtes et aux jambes et d’avoir blessé le fils à la tête, au visage, à la poitrine, à l’estomac, aux jambes et aux testicules », précise le document judiciaire, ajoutant que « l’un des suspects a même arraché des cheveux au fils ».

Le fils a eu des blessures significatives à la tête ainsi qu’un « oedème important » au visage », poursuit l’acte. Le père a eu plusieurs côtes cassées et plusieurs « graves » fractures au nez ainsi qu’une hémorragie interne à l’estomac. Il a été hospitalisé pendant trois jours suite aux violences.

Le lieutenant qui a été inculpé la semaine dernière n’est pas soupçonné d’avoir personnellement pris part aux violences exercées contre les prisonniers mais d’avoir été dans l’incapacité d’empêcher ses hommes de les commettre. Il est accusé d’avoir échoué à prévenir un crime, d’agression par négligence et de conduite inappropriée de la part d’un officier, a fait savoir Tsahal.

Selon l’armée, « le lieutenant a vu que ses soldats agissaient avec une très grande violence envers des prisonniers palestiniens menottés et dont les yeux étaient bandés mais il a échoué à les empêcher de continuer à frapper les prisonniers ».

Il a été suspendu, a ajouté l’armée.

Les soldats du bataillon Netzah Yehuda, qui sont déployés en Cisjordanie, sont au centre de plusieurs controverses liées aux extrémistes de droite et aux Palestiniens.

Bezalel Smotrich, député du parti HaBayit HaYehudi, pendant la conférence de l’Union nationale à Jérusalem, le 12 septembre 2017. (Crédit : Hillel Meir et Or Alexenberg)

Au mois de décembre, deux de ses membres ont été démis de leurs fonction après qu’ils ont affronté un groupe d’agents de la police des frontières qui avaient arrêté des civils qu’ils connaissaient pour avoir jeté des pierres sur des habitations palestiniennes à Ramallah.

Au mois de décembre également, la police militaire avait ouvert une enquête sur les actions de soldats issus de Netzah Yehuda qui avaient tué par balles un homme originaire de Jérusalem Est qui, selon eux, avait lancé son véhicule en leur direction à un checkpoint de Cisjordanie. Une enquête initiale sur l’incident avait conclu qu’il n’y avait pas eu de tentative d’attaque à la voiture-bélier.

En 2016, un militaire du bataillon avait été condamné à 21 jours d’incarcération dans une prison de l’armée pour participer à ce qui avait été appelé le « mariage de la haine », au cours duquel des extrémistes avaient fêté le meurtre d’un nouveau-né palestinien survenu quelques mois auparavant.

Les soldats du bataillon ont aussi été condamnés dans le passé pour tortures et violences à l’encontre de prisonniers palestiniens.

Le bataillon a été créé pour que les soldats ultra-orthodoxes et religieux puissent servir sans avoir le sentiment de faire des compromis avec leurs croyances. Ils n’interagissent pas avec les femmes intégrées dans l’armée autant que les autres et du temps leur est octroyé pour la prière et les études.

Michael Bachner a contribué à cet article.

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