Nouvel allègement des restrictions sur les événements publics
Le cabinet coronavirus a approuvé l'augmentation de l'affluence dans les lieux culturels et dans les stades ; des règles devraient être établies pour Pessah et pour le Ramadan
Les ministres ont approuvé, jeudi soir, un nouvel allègement des mesures de confinement induites par l’épidémie de coronavirus en augmentant le nombre de personnes autorisées à venir assister aux événements culturels et sportifs et en ouvrant d’autres activités publiques.
Lors d’un vote par téléphone, les ministres appartenant au cabinet coronavirus – un panel qui établit les politiques dans la prise en charge de la lutte contre la COVID-19 – ont aussi approuvé l’ouverture des salons organisés en plein air et des attractions touristiques, ont fait savoir le Bureau du Premier ministre et le ministère de la Santé dans un communiqué commun.
« C’est une réussite significative pour le monde de la culture et pour le monde du sport israélien », a commenté le ministre de la Culture et des Sports Chili Tropper.
Parmi d’autres changements, accorder aux entreprises qui exploitent le « passeport vert » le droit de laisser entrer les personnes non-vaccinées qui effectuent un test rapide lors de leur arrivée dans leurs locaux.
Le « passeport vert » permet d’identifier les Israéliens qui ont reçu les deux doses de vaccin ou qui ont guéri du coronavirus, ce qui leur permet d’accéder aux lieux publics par ailleurs fermés aux non-vaccinés.
Le communiqué a remarqué que l’option du test rapide n’enlevait rien au cadre existant qui autorise les mineurs, qui ne sont pas éligibles à la vaccination, à fréquenter les hôtels s’ils montrent un résultat négatif obtenu lors d’un test réalisé dans les 48 heures ayant précédé leur arrivée. De la même manière, les salles événementielles pourront accueillir 5 % maximum de personnes non-vaccinées si ces dernières sont en mesure de présenter à l’entrée un test négatif réalisé au cours des dernières 48 heures.
Pendant la fête de Pessah, qui va durer une semaine, les hôtels et les salles événementielles pourront être accessibles aux personnes non-vaccinées s’étant faites dépister dans les 72 heures précédentes, a poursuivi le communiqué.
Dans ce qui sera la quatrième phase de levée du confinement, les ministres ont aussi approuvé la levée de certaines restrictions dans le système de l’éducation israélien en revoyant à la hausse le nombre d’élèves autorisés à participer à des événements extérieurs organisés par les crèches et par les écoles. Ce nombre passe de 20 à 50 élèves.
Le personnel enseignant et les professeurs extérieurs ayant présenté leur « passeport vert » au directeur d’établissement pourront travailler sans limite imposée sur le nombre de groupes d’élèves différents qu’ils sont amenés à prendre en charge.
Les voyages organisés par des mouvements de jeunesse, et notamment les séjours impliquant un hébergement, seront accessibles aux Israéliens âgés de 16 ans et plus à la condition qu’au moins 90 % des participants soient détenteurs d’un « passeport vert ».
Le système dit « de capsules », qui limite le nombre d’élèves qui travaillent ensemble, devrait être annulé pour les CE2. Les classes pourront se retrouver dans leur intégralité, comme c’est déjà le cas des CP et des CE1. Toutefois, les élèves de toutes les classes de CE2 ne pourront pas encore être regroupés lors des activités extrascolaires.
Dans les secteurs où les écoles fonctionnent sans qu’il y ait eu de changements – grâce à des taux d’infection encore acceptables dans le cadre du plan dit « de signalisation » du gouvernement – les camps de vacances des enfants pourront avoir lieu à Pessah s’ils se conforment aux directives existantes, a poursuivi le communiqué.
Les salons en espace clos et les événements sportifs pourront reprendre sous réserve du respect des règles du « passeport vert ».
Les événements importants sont divisés en deux catégories : ceux assis où aucune alimentation n’est servie, comme c’est le cas des événements sportifs et culturels ; et les regroupements debout, comme les fêtes, les célébrations et autres compétitions sportives.
En ce qui concerne la première catégorie, les lieux pouvant accueillir jusqu’à 5 000 personnes pourront être remplis jusqu’à 75 % mais sans dépasser pour autant les 1 000 personnes.
Les lieux présentant plus de 5 000 places assises pourront accueillir jusqu’à 30 % de leur capacité mais pas plus de 3 000 personnes.
Aux événements où les participants ne sont pas assis et où de l’alimentation est servie, les locaux pourront être remplis à 50 % mais avec pas plus de 500 personnes s’ils se déroulent à l’extérieur et à 300 personnes s’ils se déroulent à l’intérieur.
Des salons pourront être organisés dans les centres commerciaux, avec des stands respectant les règles de distanciation sociale ou séparés par des écrans. Seuls des produits alimentaires sous emballage pourront être vendus. Les événements culturels en plein air pourront être autorisés sans nécessité de séparer les participants.
Par ailleurs, les saunas vont rouvrir dans les clubs de gym et dans les piscines. Les structures sportives rouvriront pour les athlètes professionnels, notamment pour ceux qui n’ont pas pris part à une compétition au cours des deux dernières années – ce qui marque un changement de règle.
Les attractions touristiques pourront ouvrir si elles adhèrent aux directives du « passeport vert ». Elles devront obligatoirement respecter un espace de 15 mètres-carrés par personne. Les sites ayant une capacité de 1 500 personnes pourront accueillir jusqu’à 1 000 visiteurs, et les sites plus importants pourront faire entrer un maximum de 2 500 personnes. Les nouvelles mesures permettent de rouvrir notamment les parcs aquatiques, a noté le communiqué.
Les lieux de culte de plus de 5 000 places assises pourront ouvrir à une capacité de 30 % sans accueillir par ailleurs plus de 3 000 personnes.
Les lieux de culte plus petits – avec moins de 5 000 sièges – pourront fonctionner à une capacité de 50 %, avec un maximum de 1 000 personnes.
Dans les espaces ouverts avec plus de 10 000 places assises, le taux d’occupation pourra être de 30 % et de 5 000 personnes maximum. Les lieux plus petits – avec moins de 10 000 sièges – pourront fonctionner à 50 %, sans accueillir malgré tout plus de 3 000 personnes.
Le bureau du Premier ministre a noté que ces règles, applicables dès vendredi, resteraient en place jusqu’au 4 avril.
Les ministres devraient établir aussi les directives qui régiront la fête de Pessah qui commencera par le Seder, repas festif au cours duquel, selon la tradition, les familles se rassemblent massivement.
Le directeur-général du ministère de la Santé, Chezy Levy, a déclaré lors d’une conférence de presse, avant la réunion du cabinet, que jusqu’à 20 personnes seraient autorisées à se retrouver en espace clos contre 50 personnes à l’extérieur.
En plus des règles à mettre en place pour Pessah, les ministres devraient aussi décider des mesures qui seront mises en œuvre pendant le mois du Ramadan qui, cette année, débutera le 18 avril.
La question des régulations qui seront applicables à Pessah sont largement débattues actuellement alors que la fête se rapproche. L’année dernière, au beau milieu d’une vague croissante d’infections, le pays avait imposé un confinement strict, y-compris un couvre-feu pendant la nuit du Seder pour éviter les déplacements des Israéliens.
Même si les ministres se sont rencontrés alors que les taux d’infection au coronavirus continuent de baisser, de telles réunions consacrées aux politiques de confinement ont occasionnellement échoué à imposer des décisions finales – ces dernières n’étant prises qu’à quelques heures seulement de la mise en œuvre des directives finalement décidées.
Jeudi matin, Yuli Edelstein, ministre de la Santé, s’en est pris à la Haute cour de justice qui a rejeté dans un jugement émis mercredi la légitimité des restrictions placées à l’entrée des citoyens dans le pays à une semaine des élections nationales.
« Le jugement de la Haute cour est irresponsable et il va à l’encontre de l’intérêt général », a estimé Edelstein pendant une cérémonie tenue en l’honneur des personnels soignants au sein de l’hôpital Ichilov de Tel Aviv.
« Je commence vraiment à croire que la crise est dorénavant derrière nous mais cela ne vaut pas la peine pour autant de laisser croire que tout serait terminé », a-t-il ajouté.
Toutefois, Levy, le directeur-général, a pris ses distances faces à des critiques faites par un responsable du ministère qui, sous couvert d’anonymat, avait déclaré la veille au site Ynet que le jugement était « idiot » et que les magistrats « nous ont donné un coup de poignard dans le dos ».
« Nous respectons totalement la décision de la Haute cour », a dit Levy pendant une conférence de presse. Il a promis de mettre en œuvre la décision tout en avertissant qu’elle pourrait faciliter l’entrée de nouveaux variants de la COVID-19 au sein de l’État juif.
Le vice-ministre de la Santé Yoav Kisch et le responsable national de la lutte contre le coronavirus dans le pays Nachman Ash ont tous deux condamné le jugement, avertissant de l’arrivée possible de nouvelles souches variantes du virus sur le territoire israélien.