Nouvelles sanctions américaines contre des extrémistes israéliens en Cisjordanie
Le département d'État sanctionne également quatre avant-postes illégaux, "utilisés comme bases pour des actions violentes visant à déplacer des Palestiniens"
Les États-Unis ont annoncé jeudi de nouvelles sanctions visant des extrémistes israéliens accusés d’attiser les violences contre les Palestiniens en Cisjordanie.
« Aujourd’hui, nous imposons des sanctions à trois personnes et cinq entités israéliennes liées à des actes de violence contre des civils en Cisjordanie », a indiqué le département d’État dans un communiqué, précisant notamment avoir ciblé l’organisation Lehava dirigée par Ben Zion Gopstein.
Sont également concernés Reut Ben Haim et Aviad Shlomo Sarid, les codirigeants du groupe Tzav 9, qui fait déjà l’objet de sanctions. Ce groupe d’extrême droite a mené des attaques contre des convois d’aide humanitaire en route vers Gaza en Israël et en Cisjordanie. Reut Ben Haim est ainsi la première femme visée par le décret que le président américain Joe Biden a signé en février après avoir exhorté Israël, pendant trois ans, à réprimer les violences commises par des éléments extrémistes.
Peu après l’annonce des États-Unis, la chaîne publique Kan a révélé que le département du Trésor avait confondu Sarid avec un Israélien non impliqué nommé « Aviad Shlomo Sarid », en mentionnant le numéro d’identification et la date de naissance de ce dernier, au lieu des informations concernant Aviad Sarid qui dirige Tzav 9.
Premier soutien d’Israël, Washington accuse notamment cette organisation extrémiste d’avoir été « impliquée dans des actes de violence répétés à l’encontre des Palestiniens ».
Le département d’État sanctionne également quatre avant-postes illégaux, « utilisés comme bases pour des actions violentes visant à déplacer des Palestiniens ».
Les avant-postes visés sont la ferme Meitarim, dirigée par Yinon Levi, déjà sanctionné, la ferme HaMahoch et la ferme Neria, dirigées par Neri Ben Pazi, déjà sanctionné, et la ferme Manne, dirigée par Issachar Manne, qui fait partie des trois personnes sanctionnées dans la dernière série de mesures.
« Les avant-postes de ce type ont été utilisés pour perturber les pâturages, limiter l’accès aux puits et lancer des attaques violentes contre les Palestiniens voisins », selon le département d’Etat.
La communauté internationale considère toutes les implantations comme illégales, mais Israël fait le distinguo entre les logements construits avec l’autorisation du ministère de la Défense sur des terres appartenant à l’État, et les avant-postes illégaux construits sans autorisation et souvent sur des terres palestiniennes privées.
De taille très variable, les avant-postes peuvent aller de quelques tentes à des préfabriqués reliés aux réseaux d’eau et d’électricité.
« Les États-Unis restent profondément préoccupés par la violence extrémiste et l’instabilité en Cisjordanie, qui compromettent la sécurité d’Israël » et « encouragent le gouvernement israélien à prendre des mesures immédiates pour que ces personnes et entités rendent des comptes », a ajouté le département d’État.
En juin, plusieurs ONG avaient accusé l’armée israélienne de soutenir activement la violence de certains extrémistes juifs, enhardis par des ministres d’extrême droite.
Les sanctions américaines, largement symboliques, gèlent les avoirs éventuels de ces personnes ou entités aux États-Unis et interdisent toute transaction financière avec eux.
La Cisjordanie est sous contrôle militaire israélienne depuis la guerre des Six Jours de 1967, tandis que l’Autorité palestinienne contrôle certaines parties du territoire depuis 1994. Environ 490 000 Israéliens vivent parmi quelque trois millions de Palestiniens en Cisjordanie dans des implantations qui sont considérées comme illégales au regard du droit international.
L’ONU réclame depuis des années à Israël, sans succès, de « geler toutes ses activités de peuplement » en Cisjordanie.