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Nucléaire: « avec ou sans accord, Israël conservera sa liberté d’action, » dit Bennett

Un accord "va retarder temporairement les activités d'enrichissement mais chacun de nous, dans la région, devra en payer le prix lourd," a déclaré le Premier ministre

Le Premier ministre Naftali Bennett en conférence de presse au bureau du Premier ministre à Jérusalem, le 2 janvier 2022. (Crédit : Kobi Gideon/GPO)
Le Premier ministre Naftali Bennett en conférence de presse au bureau du Premier ministre à Jérusalem, le 2 janvier 2022. (Crédit : Kobi Gideon/GPO)

Le Premier ministre Naftali Bennett a laissé entendre, dimanche, que l’État juif pourrait effectuer une frappe militaire sur l’Iran même si la république islamique et les grandes puissances parvenaient à redonner vie à l’accord sur le nucléaire de 2015.

« La plus grande menace qui plane sur l’État d’Israël, c’est l’Iran », a dit Bennett lors de la réunion hebdomadaire du cabinet, à Jérusalem. « En tant que gouvernement, nous avons la responsabilité de prendre en charge le problème du programme nucléaire iranien et, bien sûr, nous surveillons de très près les négociations de Vienne ».

« Notre positionnement », a-t-il ajouté, « est bien connu et il est clair : c’est qu’un accord – selon ce que semblent être ses dispositions – nuira à la capacité de s’attaquer au programme nucléaire. Ceux qui pensent qu’un accord renforcera la stabilité se trompent », a-t-il ajouté, selon un compte-rendu de son bureau. « Il va retarder temporairement les activités d’enrichissement mais chacun de nous, dans la région, devra en payer le prix lourd, un prix disproportionné ».

Bennett a ensuite accusé l’Iran d’avoir renforcé ses activités guerrières ces dernières semaines – paraissant faire allusion à une série d’attaques commises par les rebelles Houthis, soutenus par Téhéran – et ce, malgré les pourparlers en cours sur l’accord sur le nucléaire, un accord connu sous le nom de JCPOA.

Des combattants Houthis chiites portant l’uniforme de l’armée dans un pick-up pendant une manifestation à Saana, au Yémen, avec un panneau disant « Mort à Israël, maudits soient les Juifs », le 23 janvier 2015. (Crédit : AP/Hani Mohammed)

« C’est comme ça qu’on mène des négociations à Téhéran », a-t-il dit.

« Nous sommes en train de combler nos failles et de renforcer les outils militaires israéliens pour les années à venir, voire pour les prochaines décennies », a continué le Premier ministre.

« Quoi qu’il arrive, avec ou sans accord, Israël conservera sa liberté d’action », a-t-il poursuivi.

Les négociations sur le programme nucléaire civil de l’Iran, qui entrent dans leur dernière ligne droite, n’ont pas permis d’aboutir jusqu’à présent à des engagements équilibrés entre Washington et Téheran, a estimé dimanche un haut responsable iranien.

Les négociations portent sur quatre dossiers : la levée des sanctions, la question du nucléaire, la vérification et l’obtention de garanties.

« Malgré des progrès limités dans les #ViennaTalks (pourparlers de Vienne), nous sommes encore loin d’avoir atteint l’équilibre nécessaire dans les engagements des parties », a écrit sur Twitter Ali Shamkhani, secrétaire du Conseil suprême de sécurité nationale, plus haute instance politique, militaire et sécuritaire du pays.

« L’équilibre dans les engagements dépend des décisions politiques de Washington pour arriver à un bon accord », a-t-il ajouté.

Vendredi, Washington a annoncé le rétablissement des dérogations-clés protégeant de la menace des sanctions américaines les pays et entreprises étrangères impliqués dans des projets nucléaires non militaires.

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, avant sa rencontre avec son homologue russe à Moscou, le 6 octobre 2021. (Crédit : Kirill Kudryavtsev/Pool/AFP)

Les Etats-Unis ont assuré qu’il « ne s’agissait pas d’une concession à l’Iran », ni d’un « signal indiquant que le point pour parvenir à une entente est proche ». « Nous n’avons pas accordé d’allègement des sanctions à l’Iran et nous ne le ferons pas tant que Téhéran ne respectera pas ses engagements dans le cadre du JCPOA (acronyme anglais de l’accord, ndlr) », a tweeté plus tard le porte-parole du département d’Etat, Ned Price.

En 2018, le président d’alors, Donald Trump, avait retiré les Etats-Unis de l’accord et rétabli l’essentiel des sanctions économiques américaines contre Téhéran.

Et en mai 2020, alors que M. Trump ne parvenait pas à faire plier la République islamique pour obtenir un « meilleur accord », son administration avait fini par supprimer aussi d’autres dérogations concernant notamment le réacteur de Téhéran destiné à la recherche, et celui d’Arak, modifié sous le contrôle de la communauté internationale de manière à rendre impossible la production de plutonium à usage militaire.

Shamkhani n’a de son côté accordé que peu de crédit à l’annonce américaine. « On ne considère pas ce ‘show’ de lever des sanctions comme un geste constructif », a-t-il dit dans un tweet. « Des avantages économiques réels, efficaces et vérifiables pour l’Iran sont une condition nécessaire pour la conclusion d’un accord », a-t-il ajouté, alors que les sanctions américaines ont plongé l’Iran dans une crise économique et sociale.

Si les Américains souhaitent montrer leur « bonne volonté », cela reste cependant « insuffisant », selon le chef de la diplomatie iranienne, Hossein Amir-Abdollahian.

Le chef de la politique étrangère de l’Union européenne, Josep Borrell, s’exprime lors d’une conférence de presse à Bruxelles, le lundi 22 mars 2021. (Crédit : Aris Oikonomou, Pool via AP)

Ce dernier s’est entretenu samedi soir avec son homologue européen Josep Borrell, selon un communiqué du ministère iranien des Affaires étrangères.

M. Borrell a déclaré s’attendre à ce que « toutes les parties viennent à Vienne avec un programme clair pour parvenir à un accord et être prêtes à prendre des décisions politiques ».

« Des développements positifs ont eu lieu depuis les pourparlers précédents, mais ils ne répondent toujours pas à nos attentes », a dit pour sa part Hossein Amir-Abdollahian. « Nous recherchons avec détermination un bon accord, mais en même temps, nous mettons l’accent sur la préservation de nos lignes rouges et de nos intérêts nationaux », a-t-il ajouté.

Le négociateur russe, Mikhaïl Oulianov, a salué samedi sur Twitter la décision américaine comme « un pas dans la bonne direction ».

Elle permettra selon lui « d’accélérer » le rétablissement de l’accord de 2015 conclu à Vienne entre Téhéran et les membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie) plus l’Allemagne, et pourrait indiquer que les pourparlers « sont entrés dans leur phase finale ».

L’Allemagne, la France et le Royaume-Uni (E3) ont également salué dans un communiqué la décision américaine. « Cela devrait faciliter les discussions techniques nécessaires pour soutenir les discussions » à Vienne, indiquent-ils, exhortant l’Iran à « saisir rapidement cette opportunité ».

Dans la capitale autrichienne, les discussions ont été suspendues la semaine dernière et doivent reprendre dans les prochains jours. L’heure est aux « décisions politiques » pour parvenir à un accord, ont prévenu plusieurs négociateurs, soulignant qu’il ne restait plus qu’une poignée de semaines pour éviter un échec de la diplomatie et une escalade des tensions.

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