Nucléaire iranien: Blinken ne voit pas de « perspectives à court terme » pour l’accord
Le secrétaire d'Etat accuse Téhéran de "tenter d'injecter des sujets externes dans les discussions sur le JCPOA, qui sont dans l'impasse"
Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a réaffirmé mercredi avoir peu d’espoir de relancer l’accord de 2015 sur le nucléaire iranien, invoquant les conditions préalables exigées par Téhéran.
« A l’heure actuelle, je ne vois aucune perspective d’avancée là-dessus », a déclaré M. Blinken en référence à l’accord dit JCPOA conclu en 2015 entre les grandes puissances et Téhéran.
« Pourquoi ? Parce que les Iraniens vont continuer à essayer d’injecter des sujets externes dans les discussions sur le JCPOA, qui sont dans l’impasse », a ajouté le secrétaire d’Etat américain au cours d’une conférence à Bloomberg News.
Cet accord visant à empêcher l’Iran de se doter de l’arme atomique en échange d’une levée des sanctions internationales, est en déliquescence depuis le retrait unilatéral en 2018 des Etats-Unis de Donald Trump, qui a entraîné l’affranchissement progressif par Téhéran de ses obligations.
M. Blinken a assuré que les Etats-Unis empêcheraient l’Iran de développer une arme nucléaire. « Nous continuons à penser que la diplomatie est la meilleure et la plus efficace façon de le faire », a-t-il ajouté.
Le président iranien, Ebrahim Raïssi, a accusé mardi les Etats-Unis de « traîner les pieds » au lieu de prendre une décision pour relancer l’accord.
Le président américain Joe Biden espérait pouvoir relancer l’accord à son arrivée à la Maison Blanche l’an dernier mais les Etats-Unis ont rejeté plusieurs demandes de Téhéran, notamment la clôture de l’enquête de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), le gendarme de l’ONU sur le nucléaire, sur les sites nucléaires iraniens.
L’accord de Vienne offre à l’Iran un allègement des sanctions internationale en échange d’une limitation drastique de ses activités nucléaires, sous le contrôle de l’AIEA.
Les espoirs de relancer le JCPOA apparaissent de plus en plus réduits, au moment où l’Iran est secoué par une contestation populaire inédite depuis plusieurs années après la mort le 16 septembre d’une jeune femme de 22 ans, Mahsa Amini, décédée après son arrestation par la police des mœurs.
« Je pense que ce à quoi nous assistons dans tout l’Iran est une expression tout à fait remarquable de frustration, de colère contre certaines politiques du régime. Et nous voyons que c’est spontané », a ajouté M. Blinken. « Nous l’observons dans plusieurs régions du pays, cela apparaît vraiment venir de la base. »
Washington a annoncé mercredi des sanctions économiques visant des responsables iraniens et des entreprises, pour leur répression violente des manifestations.