Où en est la représentation des femmes au gouvernement israélien ?
Voici le deuxième d'une série d'articles et de vidéos préparées pour expliquer et préparer la période électorale de l'Institut israélien de la Démocratie avant le 9 avril
La hausse constante du pourcentage de femmes au sein du Parlement israélien n’a pas été accompagnée par une augmentation semblable dans la représentation du cabinet.
Au mois de février 1969, Golda Meir avait été désignée quatrième Première ministre de l’Etat d’Israël, devenant ainsi l’une des toutes premières femmes dans le monde démocratique à servir à cette haute fonction. Malgré cet accomplissement, toutefois, l’inclusion des femmes dans les cabinets israéliens est loin d’être impressionnante.
Depuis la fondation de l’Etat, en 1948, et jusqu’en 1974, il n’y a eu qu’une seule femme ministre du cabinet — Golda Meir. Dans la période qui a suivi, il y a bien eu Shulamit Aloni (1974), Sara Doron (1983), Shoshana Arbeli (1986) et Ora Namir (1992) mais jusqu’en 1995, seules sept femmes ont servi au sein du cabinet de l’Etat juif. Il y a eu une légère amélioration depuis 1996 : 13 femmes de plus ont été nommées à des postes de ministre. Et au mois de janvier 2019, il apparaît que sur 246 ministres, seulement 18 – soit seulement 7 % – étaient des femmes.
Quels portefeuilles sont-ils confiés aux femmes ?
Trois des plus importants ministères, ceux dits du « premier tiers » – Finances, Défense et Intérieur – n’ont jamais eu une femme à leur tête. Le seul ministère éminent jamais dirigé par une femme a été le ministère des Affaires étrangères. Golda Meir a assumé cette fonction de 1956 à 1996 et Tizpi Livni a détenu ce portefeuille de 2006 à 2009.
Tandis que les femmes ont habituellement été absentes des postes les plus prestigieux du cabinet, elles ont été largement présentes à la barre du ministère de l’Education – une sphère souvent étiquetée de « féminine ». Trois femmes ont occupé cette fonction : Shulamit Aloni (1992–1993), Limor Livnat (2001–2006), et Yuli Tamir (2006–2009). Dans d’autres ministères dit du « second tiers », des femmes ont été ministres de la Santé (Shoshana Arbeli, Yael German), de la Justice (Tzipi Livni, Ayelet Shaked), et des Communications (Shulamit Aloni, Limor Livnat, et Dalia Itzik). D’autres portefeuilles du cabinet habituellement considérés comme plus mineurs – comme la Culture – ont été plus largement confiés à des femmes.
Une autre analyse qui démontre la marginalité du deuxième sexe au sein du gouvernement israélien s’intéresse au nombre de femmes présentes au cabinet à un moment donné. Par exemple, au moment de son investiture (mai 2015), le quatrième gouvernement de Netanyahu n’incluait que trois femmes sur 22 ministres. En fait, pas plus de quatre femmes n’ont servi au cabinet israélien en même temps.

Dans le gouvernement actuel, au mois de janvier 2019, seuls quatre des 21 ministres actuels sont des femmes. Ce qui représente un taux de pourcentage très bas en comparaison avec celui d’autres pays démocratiques. Le rapport annuel sur les écarts entre les sexes dans le monde, qui est publié par le Forum économique mondial, comprend des données portant sur la représentation des femmes aux postes ministériels. Sur le dernier, établi en 2018, Israël est à la 74ème place sur 149 pays.
Le nouveau gouvernement qui sera formé au sein de l’Etat juif à l’issue du scrutin du mois d’avril offre une opportunité en or au Premier ministre et aux autres leaders de la coalition d’améliorer la présence des femmes au cabinet. Après 70 ans d’indépendance, il est temps que les gouvernements israéliens de battent en faveur de l’égalité réelle et qu’ils reflètent un plus grand équilibre entre hommes et femmes.