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Où Ploughshares a-t-il trouvé l’argent pour vendre l’accord iranien ?

Le groupe anti-nucléaire qui a payé J Street et NPR reçoit ses financements de fondations plus importantes et d’Hollywood

Eric Cortellessa couvre la politique américaine pour le Times of Israël

Catherine Ashton (au centre à gauche), chef de la diplomatie européenne, et le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif (au centre à droite), le premier jour de la reprise des négociations avec les P5+1 à Vienne, le  18 mars 2014. (Crédit : AFP/DIETER NAGL)
Catherine Ashton (au centre à gauche), chef de la diplomatie européenne, et le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif (au centre à droite), le premier jour de la reprise des négociations avec les P5+1 à Vienne, le 18 mars 2014. (Crédit : AFP/DIETER NAGL)

WASHINGTON – Trois semaines après la publication par le New York Times Magazine d’un portrait du conseiller adjoint à la sécurité nationale, Ben Rhodes, dans lequel il décrit comment il a créé une « chambre d’écho » d’organisations non gouvernementales, d’experts en prolifération nucléaire et de journalistes pour vendre l’accord nucléaire iranien, il a été révélé qu’une organisation qu’il a citée comme disséminant le narratif de l’administration avait donné de l’argent à des médias pour qu’ils parlent de l’accord, ainsi qu’à d’autres groupes de soutien en sa faveur.

Le Fonds Ploughshares, une fondation attribuant des financements et dédiée à la prévention de la prolifération des armes nucléaires, a donné 576 000 dollars au lobby juif libéral J Street pour promouvoir l’accord et 100 000 dollars à NPR [la radio publique américaine nationale, National Public Radio] pour annoncer la signature de l’initiative de politique étrangère par le président américain Barack Obama et d’autres sujets liés.

Mais où l’organisation fondée il y a 35 ans a-t-elle obtenu le trésor de guerre pour soutenir une couverture des négociations par des médias majeurs et contribuer si généreusement à l’une des campagnes de promotion de l’accord les plus importantes ?

Principalement via d’autres fondations plus importantes et des organisations philanthropes, dont les plus grandes du monde, comme la Fondation John D. et Catherine T. MacArthur, la Fondation Hewlett, la Fondation Open Society et le Fonds des frères Rockefeller, dont chacune a donné plus de 100 000 dollars à Ploughshares en 2015, selon son dernier rapport financier.

Logo du Fonds Ploughshares
Logo du Fonds Ploughshares

Le fonds Craigslist Charitable, de la compagnie du site internet de petites annonces, a donné entre 25 000 et 99 000 dollars.

Ces fondations, et d’autres qui ont soutenu financièrement Ploughshares, ont généralement des objectifs affichés de soutien aux individus et aux organisations travaillant pour faire avancer des solutions pacifiques aux problèmes du monde.

La Fondation MacArthur est probablement plus connue pour son « financement des génies » annuel ; la Fondation Hewlett, qui a été lancée par le cofondateur de Hewlett-Packard William Redongton Hewlett, est connue pour attribuer des financements aux causes libérales ; et les Fonds des frères Rockefeller ont été créés en 1940 par des membres de la fameuse dynastie américaine de magnats du pétrole.

L'acteur et producteur Michael Douglas, à un groupe de discussion sur sa carrière à la Cinémathèque, en juin 2015. (Crédit : Johana Garon / Flash 90)
L’acteur et producteur Michael Douglas, à un groupe de discussion sur sa carrière à la Cinémathèque, en juin 2015. (Crédit : Johana Garon / Flash 90)

Ploughshares a également reçu le soutien de la communauté hollywoodienne, particulièrement de ses membres juifs. Il a reçu une donation de 10 000 à 24 999 dollars de l’acteur Michael Douglas, et entre 5 000 et 9 999 dollars de la Fondation Streisand, qui a été fondée par l’actrice et chanteuse juive Barbara Streisand.

Au total, Ploughshares a reçu l’année dernière 6 980 384 dollars l’année dernière, dont la plupart ont été alloués à la défense de l’accord nucléaire, qui a été conclu entre les puissances mondiales P5+1 et l’Iran en juillet dernier, et a ensuite vaincu l’examen du Congrès américain. En septembre, un projet de loi pour rejeter l’accord a finalement échoué à recevoir le soutien nécessaire pour surmonter le pouvoir de veto du président Obama.

Dans les jours précédents le vote au Congrès, J Street a lancé une campagne complète pour soutenir le pacte historique, et a acheté en juillet 2015 une pleine page de publicité dans le New York Times exhortant le Congrès à ne pas « saboter » l’accord nucléaire.

Extrait de la page complète achetée dans le New York Times par l'organisation juive américaine libérale J Street, le 23 juillet 2015. (Crédit : capture d'écran)
Extrait de la page complète achetée dans le New York Times par l’organisation juive américaine libérale J Street, le 23 juillet 2015. (Crédit : capture d’écran)

J Street a aussi diffusé des publicités télévisées et créé un site internet pour promouvoir l’accord.

La campagne de l’organisation s’est directement opposée aux pressions de Jérusalem et d’autres groupes pro-Israël, comme l’AIPAC, qui tentaient de convaincre le Congrès de contrecarrer l’accord.

Ce type de soutien caractérise l’action de Ploughshares depuis sa création. La militante juive pour le désarmement nucléaire Sally Lilienthal a fondé l’organisation en 1981, alors que la Guerre Froide entraînait une peur croissante de prolifération rapide d’armes nucléaires. La fondation a été conçue pour fournir un soutien financier aux individus et organisations défendant des moyens pacifiques de résolution de conflit et l’élimination des armes nucléaires et chimiques.

Ces activités ont pris une nouvelle connotation à la suite de l’article controversé du New York Times qui présentait Rhodes décrivant comment l’administration avait travaillé avec des experts indépendants et des journalistes amicaux pour construire le soutien à l’accord.

Ben Rhodes, conseiller adjoint de la Maison Blanche pour la sécurité nationale  (Crédit : capture d'écran / CNN)
Ben Rhodes, conseiller adjoint de la Maison Blanche pour la sécurité nationale (Crédit : capture d’écran / CNN)

« Nous avons créé une chambre d’écho, était cité Rhodes. Ils [les experts indépendants et les journalistes] disaient des choses qui validaient ce que nous leur avions donné à dire. » Il a également été cité déclarant que « des groupes extérieurs comme Ploughshares » avaient aidé à porter efficacement le message de l’administration.

L’article avait ravivé les critiques républicaines de l’accord iranien. Les Républicains ont suggéré qu’il s’agissait d’une preuve d’une machination de la Maison Blanche pour tromper le peuple américain. L’administration a répliqué en disant qu’elle avait toujours cru à l’accord, et a accusé ses opposants d’essayer de plaider à nouveau après avoir échoué à le combattre.

Dans son rapport, Ploughshares s’est enorgueilli de son rôle dans la sécurisation du vote de l’accord. Reconnaissant que son succès avait été « mené par le leadership intrépide de l’administration Obama et de ses soutiens au Congrès », la présidente du directoire Mary Lloyd Estrie a également noté que « le rôle absolument critique que la société civile a joué en faisant pencher la balance vers cette extraordinaire victoire politique est moins connu ».

A la suite de la controverse qui a surgi quand l’agence de presse Associated Press a révélé les donations de Ploughshares, le président du groupe, Joseph Cirincione, a défendu son rôle pendant la période où l’accord subissait l’examen du Congrès.

« C’est une pratique habituelle pour les fondations de financer la couverture médiatique d’informations sous rapportées et de leurs perspectives. Pour certaines, cela peut être la santé mondiale, la pauvreté et l’impact d’un conflit sur les civils. Pour le Fonds Ploughshares, cela signifie apporter une attention plus que nécessaire sur le danger des armes nucléaires, a-t-il écrit dans le Huffington Post. Notre soutien aux médias indépendants comme NPR […] n’influence en aucun cas le contenu éditorial de leur couverture, et nous ne le voudrions pas. »

Cirincione a continué en attaquant le portrait de Rhodes publié par le Times et sa caractérisation de la coopération de la Maison Blanche par des groupes indépendants comme étant trompeuse, et a suggéré qu’il avait donné des arguments aux détracteurs de l’accord. « Il est logique que les opposants de l’accord nucléaire avec l’Iran veuillent voir leur échec comme le résultat de maîtres tacticiens diaboliques », a-t-il déclaré.

L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.

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