Ouganda: Un média met en doute la culture de cannabis d’une firme israélienne
L'Autorité ougandaise chargée des investissements nationaux et la police ont dit au quotidien national New Vision qu'ils n'avaient eu connaissance d'aucun plan
L’Autorité chargée des investissements en Ouganda et la police locale ont indiqué au journal ougandais New Vision qu’elles ne savaient rien de l’établissement par une firme israélienne d’une structure de culture du cannabis en Ouganda, et qu’elles réprouveraient de toute manière un tel projet.
Au début du mois, la firme israélienne Together Pharma Ltd, dont les actions sont commercialisées à la bourse de Tel Aviv, avait fait savoir qu’elle avait commandé des graines de cannabis pour une structure qu’elle implanterait « dans les prochains jours » en Ouganda, et qu’elle prévoyait de commencer à vendre ses produits au mois de janvier 2019.
Dans un reportage qui a été publié mardi, l’Autorité des investissements ougandaise a déclaré à New Vision, un quotidien anglophone, qu’elle n’avait pas octroyé de permis pour la culture de la marijuana à des investisseurs.
New Vision a interrogé l’Autorité sur la déclaration faite par le groupe israélien Together Pharma Ltd. concernant son projet.
« C’est un domaine dont nous ne nous occupons absolument pas. C’est illégal. Peut-être le ministère de la Santé et l’Autorité chargée des drogues (NDA) savent quelque chose. Nous ne donnons même pas d’autorisation aux entreprises qui cultivent de la marijuana à des fins médicales », a précisé le directeur de l’Autorité des investissements ougandaise, Basil Ajer, selon New Vision.
« Dans la mesure où toutes les terres dans le pays n’appartiennent pas au gouvernement, une telle entreprise peut également établir un partenariat avec un particulier pour faire pousser ses récoltes sur ses terrains », a ajouté Ajer. Mais l’Autorité des médicaments ne s’étend pas à la culture du cannabis, a-t-il ajouté.
Une source proche de cette Autorité a confié à New Vision que la culture du cannabis, en Ouganda, est placée sous le contrôle de la police. La NDA ne surveille que le contenu des narcotiques dans les drogues importés, a ajouté la source, conseillant au journaliste de se rendre auprès de la police ougandaise qui contrôle les plantations de cannabis pour obtenir davantage de renseignements.
Emilian Kayima, porte-parole de la police, a indiqué à New Vision que cette dernière n’avait jamais été approchée par un investisseur dans le secteur de la marijuana, ajoutant que les forces de l’ordre ne seraient pas favorables à une telle initiative.
« Il est impossible que la police donne une telle approbation », aurait dit Kayima, selon New Vision.
« Nous avons d’ores et déjà de graves problèmes. Peu importe l’objectif de sa culture. On ne peut pas garantir que ces plantations ne seront pas mal utilisées. Nous serions condamnés si le pays choisissait une telle direction ».
Selon la loi ougandaise – la loi portant sur les drogues narcotiques et les substances psychotropes – les personnes impliquées dans la fabrication, la production, la vente ou la distribution de narcotiques ou de substances psychotropes commettent un délit et sont passibles d’une amende ou d’une peine de prison allant jusqu’à cinq ans, a précisé le reportage de New Vision.
La loi interdit également la culture de toute plante, notamment du cannabis, dont des drogues narcotiques et des substances psychotropes peuvent être extraites sans permission préalable du ministre de la Santé, a dit New Vision.
Un porte-parole de Together Pharma a refusé de commenter l’article. Toutefois, dans une déclaration faite le 9 juillet à la bourse de Tel Aviv, la compagnie a indiqué que ses partenaires dans le projet sont en contact avec des régulateurs et des avocats locaux ainsi qu’avec d’autres entités gouvernementales.
La compagnie a également fait savoir dans la déclaration qu’elle avait trouvé un accord qui permettrait d’établir une structure de 30 000 mètres-carrés pour cultiver du cannabis médical et que, de ce qu’elle en savait, elle était autorisée à cultiver du cannabis dans le pays.
La déclaration a également annoncé que les partenaires locaux dans ce pays africain avaient obtenu l’autorisation du gouvernement pour faire pousser du cannabis médical et qu’une telle culture avait déjà eu lieu dans le passé dans le cadre d’une expérience sur une petite partie de l’exploitation. L’exportation de cannabis médical est soumise à des autorisations gouvernementales, a ajouté la déclaration.