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Polémique à Marseille autour d’une lecture de la Torah par des femmes

Suite à la lecture de la Torah par des femmes samedi 24 juin dernier, le Grand rabbinat de Marseille a fait connaître officiellement sa désapprobation

Des rouleaux de Torah Karaïtes stockés dans le style oriental. Ils sont rangés dans des contenants rigides.  (Crédit : David A.M. Wilensky via JTA)
Des rouleaux de Torah Karaïtes stockés dans le style oriental. Ils sont rangés dans des contenants rigides. (Crédit : David A.M. Wilensky via JTA)

La communauté juive de Marseille connaît quelques tensions depuis l’annonce d’un office de Shabbat dirigé par des hommes au cours duquel des femmes ont lu la Torah, au Centre Edmond Fleg.

De son côté, le Centre,cible de multiples recriminations,s’est publiquement plaint « des insultes de menaces et des agressions de tous genres » que subissent « un groupe de femmes participant à une activité au Centre Fleg ».

Dans les faits cette lecture vient conclure un cycle d’études intitulé  » « Femmes et judaïsme » qui s’est déroulé tout le long de l’année sous la direction de Liliane Vana, » explique Raymond Arouch, président du centre et Martine Yana, sa directrice. Ils ont décidé de maintenir cet événement malgré les pressions, notamment du Grand rabbinat de Marseille.

Dans un communiqué, le dayan (juge religieux) Shmouel Melloul, le Grand rabbin Réouven Ohana, et le rav Avraham Meimoun se sont très fortement opposés à la lecture de la Torah par une femme, arguant que cela « n’est pas autorisé par la halakha » mais aussi « tout simplement [que cela] ne se fait pas ».

De son côté, le Centre Fleg se défend, et fait valoir qu’en son sein les différentes tendances du judaïsme, orthodoxe, libérale et modern-orthodoxe ont toujours pu cohabiter.

Le courant ‘Modern-orthodox’ duquel se réclame Liliane Vana, à l’origine de cet office féminin, prône une filiation directe avec la pensée du rav Soloveitchik, et affirme son attachement stricte à la loi juive, tout en assumant de se confronter à la modernité.

Dans le cadre de la lecture de la Torah par des femmes, ce mouvement s’appuie entre autre sur une décision du commentateur Maïmonide (XIIe siècle), reprise dans le Choulkan Arouch, une compilation des lois juives faisant référence dans le monde orthodoxe, par Yossef Karo (XVe-XVIe siècle) stipulant qu’une femme peut porter et lire la Torah.

Contrairement aux Etats-Unis et à Israël, les lectures de la Torah par des femmes suscite régulièrement de vives réactions en France.

Cette polémique se produit alors que le gouvernement israélien a gelé lundi la mise en place d’une zone de prière mixte au mur Occidental.

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