Pour la première fois depuis avril, 300 cas de COVID confirmés
Le nombre de cas graves passe à 29 ; plus de 16 000 doses de vaccin ont été administrées mercredi dans le cadre de la course à la vaccination des enfants et des adolescents
Israël a confirmé plus de 300 nouveaux cas de coronavirus mercredi, le taux quotidien le plus élevé depuis avril, dans un contexte de résurgence de la COVID-19 dans ce pays fortement vacciné.
Le ministère de la Santé a enregistré 307 nouvelles infections mercredi, portant le nombre de cas actifs à 1 990. Le nombre de cas graves, qui était de 22 mardi, est passé à 29, dont 17 sous respirateur, selon les données publiées jeudi.
Plus de 59 000 tests ont été effectués mercredi, avec un taux de positivité de 0,6 %.
Le pic de cas, imputé au variant Delta ultra-infectieux, survient alors qu’Israël s’empresse de vacciner ses pré-adolescents et adolescents âgés de 12 à 15 ans, avec plus de 16 000 premières vaccinations administrées mercredi.
Le ministère de la Santé s’attend à ce que le nombre de diagnostics quotidiens de coronavirus, qui se situe actuellement autour de 300, passe à 500-600 la semaine prochaine, en raison de la propagation du variant Delta, selon plusieurs médias mercredi.
Selon Haaretz, les autorités envisagent de rétablir le système du « Passeport vert », qui différencie les citoyens vaccinés et non vaccinés dans l’accès à certains lieux et activités.
Ce système, qui a été levé le 1er juin, consistait à n’autoriser que les personnes vaccinées à dîner à l’intérieur des restaurants et à assister à la plupart des événements culturels.
Selon le quotidien, les autorités sanitaires envisagent également de rétablir le système du « badge violet », qui impose certaines conditions aux entreprises pour leur permettre de fonctionner.
Le variant Delta du virus, identifié pour la première fois en Inde, est plus contagieux que les autres variants et pourrait mieux contourner les vaccins, mais il ne provoquerait pas d’infection grave chez les personnes vaccinées. Selon l’agence de santé publique du Royaume-Uni, le variant serait environ 40 % plus contagieux que la souche originale. L’efficacité de deux doses de vaccin pour la protection contre l’hospitalisation est de 96 %, selon l’agence.
La ministre de l’Intérieur Ayelet Shaked a déclaré mercredi que les vols à destination et en provenance d’Israël pourraient être interrompus une nouvelle fois si le nombre de nouveaux cas de COVID continuait à augmenter.
« La situation à l’aéroport Ben Gurion est la préoccupation centrale », a déclaré Shaked aux journalistes depuis le principal aéroport d’Israël. « La solution la plus simple serait de fermer l’aéroport. Mais la situation aujourd’hui est différente de ce qu’elle était, et nous essayons de garder l’aéroport ouvert. Mais si la morbidité augmente, les vols s’arrêteront. »
Shaked s’exprimait après que la Douzième chaîne a rapporté que le plan annoncé par le ministère de la Santé pour séparer les personnes arrivant de pays « interdits » des autres voyageurs à l’aéroport rencontrait déjà des difficultés.
Face à l’augmentation du nombre de cas, Israël a pour l’instant réimposé l’obligation de porter des masques à l’intérieur et a pris des mesures contre les voyageurs arrivant de pays où le taux d’infection est élevé et contre ceux qui ne respectent pas la quarantaine. Mais le pays a cherché à éviter un retour aux restrictions dont il s’est largement détaché au cours des deux derniers mois.
Le Premier ministre Naftali Bennett a appelé dimanche les jeunes adolescents à se faire vacciner afin d’éviter de nouvelles restrictions, et a déclaré : « Nous ne voulons imposer aucune limite – ni sur les fêtes, ni sur les voyages, ni sur quoi que ce soit. »
Depuis que les autorités ont lancé la semaine dernière une nouvelle campagne de vaccination pour les adolescents âgés de 12 à 15 ans, le nombre de vaccins distribués quotidiennement a dépassé les 10 000 pour la première fois depuis début avril, date à laquelle la campagne de vaccination israélienne, la plus importante au monde, s’était arrêtée après avoir permis la vaccination de près de 5 millions de personnes, soit presque toute la population éligible à l’époque.
Israël dispose de 1,4 million de doses dont la date d’expiration est fixée à la fin du mois de juillet et Bennett espère en utiliser le plus possible en faisant vacciner 300 000 enfants d’ici le 9 juillet, ce qui laisserait suffisamment de temps pour administrer une deuxième dose provenant d’un lot dont la date d’expiration est fixée à fin juillet.
Selon un reportage de la Douzième chaîne diffusé mercredi soir, pour éviter que les vaccins ne soient jetés, Israël est en pourparlers avancés avec le Royaume-Uni pour lui fournir des millions de vaccins Pfizer dans les jours qui viennent, en échange de quoi le pays européen lui fournirait ultérieurement l’une de ses futures livraisons de Pfizer.
Israël a acheté des millions de vaccins à Pfizer et a été parmi les premiers pays à les recevoir, pour un montant non divulgué. Bien qu’il dispose de millions de doses inutilisées, le pays a conclu en avril, sous la direction de l’ancien premier ministre Benjamin Netanyahu, un accord portant sur 18 millions de doses supplémentaires, au cas où elles seraient nécessaires pour des injections de rappel.