Pour Natan Eshel, les gens sont responsables du regain de l’épidémie, pas l’État
Alors que Netanyahu est sous le feu des critiques pour la deuxième vague, son conseiller accuse les propriétaires d'entreprises en difficulté de ne pas respecter les directives
Alors que les critiques publiques sur la gestion de la pandémie de coronavirus par le gouvernement se multiplient, un proche du Premier ministre Benjamin Netanyahu a, mercredi, rejeté l’entière faute sur la population.
Les dernières semaines ont vu le renversement de nombreux progrès réalisés dans la lutte contre le coronavirus au cours des derniers mois. Les nouveaux cas quotidiens, qui étaient tombés à deux chiffres pendant la majeure partie du mois de mai, sont passés à plus d’un millier par jour.
L’augmentation actuelle des infections hebdomadaires en Israël est l’une des plus élevées au monde, selon un graphique publié lundi après-midi par le ministère de la Santé.
Natan Eshel, l’un des principaux collaborateurs du Premier ministre, a écrit dans une déclaration que « la responsabilité de la situation incombe à un pourcentage élevé de la population qui ne respecte pas les instructions, ne porte pas de masque, fait la fête dans des clubs et sur les toits, à la plage et dans d’autres lieux publics ».
En mai, le gouvernement a ouvert tous ces lieux au public, et a été largement accusé de ne pas prendre suffisamment de mesures pour faire respecter les règles de distanciation et sanctionner les contrevenants, et de ne pas avoir pris de mesures pendant des semaines alors que les infections se multipliaient.
Le gouvernement a adopté lundi une série de restrictions pour contenir la nouvelle épidémie, notamment en limitant la capacité d’accueil des restaurants et des synagogues, en réduisant le nombre de passagers dans les transports publics, en augmentant les amendes pour le non-port de masques et en fermant les salles d’événements, les lieux culturels, les piscines, les gymnases, les bars et les boîtes de nuit.
Israël est « à un pas d’un confinement complet », aurait déclaré le Premier ministre Benjamin Netanyahu aux membres du cabinet lors d’une réunion spéciale. Bien qu’elles n’entraînent pas la fermeture du pays comme au début de l’année, les nouvelles mesures constituent un recul important par rapport à la réouverture de l’économie en mai.
La crise du coronavirus a fait monter en flèche le taux de chômage en Israël, et Netanyahu est de plus en plus critiqué par les propriétaires d’entreprises et les membres du secteur culturel pour sa gestion des problèmes économiques actuels.
Le chômage à son paroxysme a atteint plus de 25 %, avec un million d’Israéliens sans travail ; plus de 800 000 sont toujours sans emploi.
D’innombrables secteurs ont manifesté une colère généralisée, affirmant que le gouvernement ne fait pas assez pour les aider à traverser cette période difficile, et se sont indignés de la mauvaise orientation présumée de l’aide financière et de la complexité bureaucratique de l’obtention de cette aide.
Mais Eshel a lancé une accusation générale à l’encontre de tous les propriétaires d’entreprises : « Le gouvernement voulait aider, mais il n’a pas respecté les règles, et maintenant nous allons tous en payer le prix financier et personnel. »
Cet ancien chef de cabinet de Netanyahu qui a démissionné en 2012 à la suite d’allégations selon lesquelles il aurait utilisé une caméra placée subrepticement pour filmer sous la jupe d’une collègue, continue de travailler aux côtés du Premier ministre, dirigeant les négociations de coalition qui ont suivi les trois élections à la Knesset depuis avril 2019.
Eshel a déjà été sous le feu des critiques après des remarques embarrassantes dénigrant les Israéliens séfarades et des commentaires irrespectueux à l’encontre d’un rabbin sioniste religieux de haut-rang.
Ces commentaires sont survenus alors que les critiques sur l’action de Netanyahu face à la pandémie se faisaient de plus en plus nombreuses. Selon un sondage de la Douzième chaîne révélé lundi, la cote de popularité du Premier ministre est tombée si bas que le nombre de personnes se disant maintenant insatisfaites de sa gestion de l’épidémie a dépassé celui de celles qui l’approuvent.