Près de 50 % des adolescents israéliens confrontés à de la violence sur Internet
Les filles sont plus susceptibles que les garçons de faire face à des contenus perturbants

Le Bureau israélien de protection de l’enfance sur Internet a publié de nouveaux chiffres mercredi, au sujet de la violence sur Internet et des comportements inappropriés sur les médias sociaux auxquels font face les adolescents israéliens. Les conclusions sont alarmantes.
Le sondage, mené sur un échantillon de 1 000 adolescents âgés de 12 à 18 ans et 900 parents d’enfants âgés de 10 à 18 ans, indique que la majorité des participants ont souffert de cyber-harcèlement, quelle qu’en soit la forme.
Selon les chiffres, plus de la moitié des adolescents israéliens (52 %) ont eu affaire en ligne à des contenus perturbants, tandis que 28 % d’entre eux ont reçu des vidéos embarrassantes, d’eux-mêmes ou d’autres personnes, 16 % d’entre eux admettant avoir partagé ces contenus.
Au total, plus de 11 700 appels ont été passés à la hotline de protection de l’enfance sur internet (105) en 2021, 22 % d’entre eux étant liés à des infractions sexuelles, 15 % au partage de photos ou vidéos embarrassantes, harcèlement ou diffamation, tandis que 13 % des appels relevaient de cas d’urgence.
Les données établissent que les jeunes filles sont plus susceptibles que les garçons d’être confrontées à du contenu perturbant sur internet – à 55 % contre 46 %. Les jeunes garçons et jeunes hommes toutefois sont plus susceptibles de commettre des infractions en ligne, 77 % de l’ensemble des infractions rapportées étant le fait de jeunes hommes ou de jeunes garçons contre 23 % pour les jeunes filles.
À peine plus du tiers (35 %) de l’ensemble des appels passés à la hotline l’ont été par des parents, un tiers des appelants se déclarant eux-mêmes victimes de cyber-harcèlement et 13 % se déclarant témoins d’infractions. Vingt-trois pour cent des infractions se sont déroulées sur l’application de messagerie WhatsApp et 20 % sur Instagram.

En outre, le risque d’être exposé au cyber-harcèlement augmente avec l’âge, alors même que le nombre d’adolescents partageant leurs difficultés avec leurs parents passe de 28 % entre 14 et 15 ans à seulement 19 % entre 16 et 18 ans.
En déplacement auprès des délégations du Bureau national de protection de la jeunesse sur internet ce mardi, le ministre de la Sécurité intérieure Omer Barlev a indiqué que le bureau était un service intergouvernemental unique, opéré conjointement par une administration civile et la police israélienne. Il a souligné l’importance d’une telle institution.
« À côté de tous les bénéfices offerts par la technologie et Internet, il y a également du danger, principalement pour les adolescents et nous avons le devoir de les protéger », a indiqué Barlev, relevant que les chiffres publiés par le Bureau avaient une valeur sociale, éducative et culturelle.
Le directeur général du ministère de la Sécurité publique, Tomer Lotan, a ajouté que « le bureau national allait continuer de travailler avec l’ensemble de ses partenaires pour créer un environnement sûr pour nos enfants, tout en respectant leur intimité ». Il a par ailleurs invité les parents à établir, avec leurs enfants, des règles pour une utilisation sûre d’Internet, rappelant l’existence du 105 pour signaler toute forme de violence en ligne.
La pandémie de COVID-19 et l’exposition longue aux écrans imposée aux jeunes dans le cadre scolaire à distance a manifestement catalysé les phénomènes mis en évidence par le Bureau national de protection de l’enfance sur Internet.
Salon un rapport publié le mois dernier par le Conseil national israélien pour l’enfance, le cyber-harcèlement et les tendances suicidaires dans la population adolescente et enfantine ont augmenté depuis le début de la pandémie. Quatorze pour cent des étudiants israéliens ayant pris part au sondage ont rapporté avoir été victimes de cyber-harcèlement en 2021, plus que les 11 % signalés en 2019.
Le Bureau national de protection de l’enfance sur Internet, également dénommé Unité 105, est une unité opérationnelle ayant pour fonction d’enquêter sur les crimes contre les mineurs perpétrés sur Internet et de faire appliquer la loi israélienne dans le cyber-espace. Il fait partie de l’unité de la police israélienne Lahav 433, qui prend en charge les crimes de niveau national et international.