Présidentielle : La Sorbonne toujours partiellement occupée
Plusieurs centaines d'étudiants se sont rassemblés place de la Sorbonne, dans l'objectif de participer à une assemblée avec les étudiants à l'intérieur, mais sont restés bloqués
Plusieurs centaines d’étudiants se sont rassemblés jeudi devant la Sorbonne à Paris, toujours partiellement occupée, pour faire entendre leur voix dans l’entre-deux-tours de l’élection présidentielle, et environ 150 autres ont bloqué l’accès à Sciences Po Paris, avant d’être chassés par des militants d’extrême-droite.
À la Sorbonne, où plusieurs centaines d’étudiants ont participé mercredi à une assemblée générale, le bâtiment « était toujours partiellement occupé » jeudi, selon la direction de la communication de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
Les cours sont « maintenus en distanciel » jusqu’au « samedi 16 avril inclus » et l’ensemble des sites (une dizaine, dont celui de Tolbiac) sont « fermés aux étudiants mais ouverts aux personnels », a-t-elle ajouté.
Plusieurs centaines d’étudiants (400 selon la préfecture de police) se sont rassemblés à la mi-journée place de la Sorbonne, dans l’objectif de participer à une assemblée générale avec les étudiants à l’intérieur, mais sont restés bloqués par un cordon de CRS. Les CRS ont repoussé les étudiants sur la place, entraînant un mouvement de foule et des jets de gaz lacrymogènes, sans faire de blessés.
À l’intérieur, une assemblée générale s’est tenue dans l’après-midi, au cours de laquelle les étudiants « se sont organisés pour les perspectives à donner » au mouvement, a indiqué à l’AFP Baptiste, étudiant de Paris 1 et militant Unef, présent dans les locaux avec « une petite centaine » d’étudiants, selon lui.
Ils ont appelé notamment à la mobilisation dans la région parisienne et à un nouveau rassemblement vendredi à 13h devant la Sorbonne, a-t-il indiqué.
« Faux choix »
En début de soirée, l’ambiance était très calme sur la place de la Sorbonne, a constaté une journaliste de l’AFP.
Quelques étudiants discutaient assis en écoutant de la musique, parmi lesquels Mailia, 21 ans, étudiante à la Sorbonne. Elle a expliqué que ses camarades à l’intérieur avaient « encore de quoi manger parce qu’il y a eu une grosse solidarité. Mais c’est plus les médicaments qui manquent ».
Depuis mercredi, des centaines d’étudiants se mobilisent à Paris, Nancy ou Reims, pour protester contre le résultat du premier tour de l’élection présidentielle et alerter sur les questions écologiques et sociales.
À Sciences Po Paris, quelque 150 étudiants ont bloqué l’entrée de l’école au 27 rue Saint-Guillaume (VIIe). Des banderoles indiquaient : « Pas de quartier pour les fachos, pas de fachos dans nos quartiers » ou « Non à l’extrême droite ».
« Les cours prévus aujourd’hui sur ce site ont été basculés en distanciel. Les autres sites de Sciences Po restent ouverts et fonctionnent normalement », a indiqué Sciences Po à l’AFP.
« Nous on est là principalement pour combattre l’extrême droite, parce qu’aujourd’hui on est effrayé par le pourcentage de votes qu’a fait Marine Le Pen à l’élection », a expliqué à l’AFP Sarah Bonvalet-Younès, présidente de l’Unef Sciences Po.
« La jeunesse est face à un faux choix, deux options qui dans les deux cas lui sont néfastes », a renchéri Baptiste, 22 ans, étudiant en 3e année syndiqué à Solidaires Sciences Po.
Vers 15H30, 30 à 40 militants d’extrême droite munis « de manches de pioche, de parapluies et de gazeuses à main », ont attaqué les étudiants encore présents, qui sont partis en courant sans qu’il y ait de blessés, a-t-il indiqué.
« Le blocus de Sciences Po vient d’être évacué par nos soins », a tweeté plus tard la Cocarde Etudiante, montrant dans une vidéo des jeunes en train d’enlever banderoles et barricades.