Prison à vie pour l’octogénaire qui avait brûlé vif une infirmière en 2017
Asher Faraj devra également verser 258 000 shekels à la famille de Tova Kararo qu'il avait aspergé de liquide inflammable dans une clinique avant de mettre le feu

La cour de district de Tel Aviv a condamné jeudi un octogénaire à la prison à vie pour le meurtre d’une infirmière dans la clinique dans laquelle elle travaillait. Elle avait été brûlée vive.
Le tribunal a aussi ordonné à Asher Faraj de verser 258 000 shekels à la famille de la victime, Tova Kararo. Il avait été condamné pour son meurtre au mois de mars, cette année, après une expertise psychiatrique qui avait déterminé qu’il était apte à passer devant les magistrats.
Les filles de Kararo, Nofer et Rinat, qui se trouvaient elles aussi à l’audience, ont salué cette condamnation en disant dans un communiqué que « ces années remplies de tristesse et de douleur ont été compliquées et intenses et il est indubitable que [cette sentence] nous apporte un très grand sentiment de soulagement ».
« Rien ne nous ramènera notre mère et aucune sanction ne nous semblera suffisamment sévère mais nous saluons le fait que la cour ait choisi de le condamner à la peine maximale », a continué le communiqué.
La famille a appelé les ministères de la Santé et de l’Education, ainsi que le Premier ministre, à faire davantage pour prévenir les violences dans la société.

Le 14 mars 2017, Faraj était entré dans une salle d’examen d’une clinique locale de la ville de Holon, en possession de liquide inflammable et de deux briquets. Il avait aspergé Kararo, 55 ans, de liquide avant de mettre le feu. La mort de la quinquagénaire avait été prononcée sur les lieux de la tragédie par les services d’urgence.
Selon les documents du tribunal, Faraj avait été mis en colère par un vaccin contre la grippe que lui avait fait Kararo, une semaine auparavant, qui l’avait fait se sentir faible et souffrant.
Les membres du personnel avaient expliqué que Faraj était revenu à la clinique tous les jours après son vaccin pour exprimer sa fureur au personnel et refusé de les croire quand ils lui avaient expliqué qu’il subissait des effets secondaires habituels de l’inoculation.
Faraj « rendait fréquemment visite à Karao pour des affaires médicales variées et il connaissait donc tout le personnel de la clinique et la défunte en particulier », avaient noté les procureurs.

Faraj s’était fait prescrire un examen sanguin et il était arrivé à la clinique avec une bouteille de liquide inflammable et deux briquets, selon l’acte d’inculpation. Il avait attendu son tour et après être entré dans la salle de soins, il avait délibérément aspergé Karao de liquide inflammable avant d’y mettre le feu.
Faraj avait fui les lieux à l’aide de sa voiture mais il avait été rattrapé par la police après une course-poursuite.
Cet incident avait entraîné un débrayage de deux heures, le lendemain de l’attaque, des personnels des secteurs de la santé, de l’éducation et des services sociaux, en signe de protestation contre les actes de violences.
Les responsables de la Santé disent que les violences contre les médecins et autres personnels médicaux de la part de patients mécontents et des membres de leurs familles sont un problème chronique en Israël.
Faraj est né en Irak mais touche des allocations de la part des autorités israéliennes en tant que survivant de la Shoah en raison de l’antisémitisme qu’il avait subi dans sa jeunesse, selon le Yedioth Ahronoth.