Propos sur un bébé israélien brûlé dans un four : La mannequin parisienne n’a pas encore été placée en garde à vue
Contrairement à ce que cette femme dit, elle n’a à ce jour pas été placée en garde à vue, ni été entendue après avoir tenu des propos s'apparentant à de l'apologie du terrorisme
Jeudi dernier, dans une story postée sur Instagram sous le pseudonyme « Haneia Nakei », une mannequin parisienne, Warda Anwar, se moquait du bébé israélien qui a été retrouvé brûlé dans le four d’un kibboutz, selon un secouriste volontaire de Zaka qui opérait dans le sud d’Israël le 7 octobre. « Dans une maison se trouvaient les corps de parents, tués de manière particulièrement atroce. Et dans le four de la cuisine se trouvait le corps d’un bébé. Les terroristes l’avaient fait cuire vivant », a expliqué le secouriste israélien. « Son corps était tout gonflé et un élément du four s’était greffé à sa peau. »
Dans sa vidéo, Warda Anwar déclarait alors : « Je me pose la question s’ils ont mis du sel et du poivre (…) C’était quoi l’accompagnement (…) Ils l’ont fait revenir à quoi ? » Quelques secondes plus tard, une voix enfantine en dehors du champ disait : « L’accompagnement avec ce gigot de bébé était une assiette de frites avec une sauce ketchup et mayonnaise. On l’a mariné avec du sel, du thym et une sauce barbecue. » Et la principale protagoniste concluait : « Pas mal, je trouve que c’est un menu plutôt pas mal. »
De nombreuses condamnations ont alors été publiées sur les réseaux sociaux, face à l’inhumanité de cette femme, qui serait à la tête d’une entreprise de commerce en ligne basée à Paris.
« Des êtres vivants dans un four, ça s’appelle du nazisme », a déclaré plein d’émotions l’éditorialiste Éric Naulleau sur CNews au sujet du témoignage du secouriste.
#massacre / #hamas
L'horreur absolue.
Asher Moskowitz, secouriste au sein de l’organisation Zaka chargée d’identifier les corps, confirme que « les terroristes du Hamas ont mis un bébé dans le four de la cuisine et l'ont fait cuire vivant » lors des massacres du 7 octobre. pic.twitter.com/poUe9yrfBa— Association France-Israël, Alliance Général Koenig (@FranceIsraelA) November 2, 2023
L’ambassade d’Israël en France a elle dénoncé vendredi « l’immonde story » dans laquelle « cette femme ironise, de façon totalement décomplexée et inhumaine, des conditions ignobles dans lesquelles un bébé aurait été placé dans un four par les terroristes, tandis que sa mère se faisait violer et son père assassiné ». Mentionnant ses réseaux sociaux TikTok, Snapchat, X et Instagram, l’ambassade a réclamé la suspension des comptes de cette femme pour ces « propos innommables » qui « ne doivent rester impunis ».
Le compte Instagram qui a diffusé la vidéo a depuis été suspendu. « Il n’est pas possible en l’état de savoir si son inaccessibilité résulte de l’action d’Instagram ou de l’utilisatrice elle-même », a indiqué une source policière. « Cette dernière disposait d’un deuxième compte Instagram qui a quant à lui été passé en privé. »
Meyer Habib, député apparenté LR de la 8e circonscription des Français de l’étranger, a de son côté annoncé avoir déposé plainte pour apologie du terrorisme auprès du procureur national antiterroriste. « La haine du Juif, la haine d’Israël bat son plein en France. Nous ne laisserons rien passer ! », a-t-il indiqué.
Suite à la vidéo de Warda Anwar, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a saisi le procureur de la République de Paris et une enquête a été ouverte par la direction régionale de la police judiciaire pour apologie du terrorisme.
Dans une nouvelle vidéo publiée ce week-end, Warda Anwar a déclaré qu’elle avait été placée en garde à vue. Or, selon le parquet de Paris ce lundi, dans des propos rapportés par Le Parisien : « Contrairement à ce que cette femme évoque dans une vidéo, avec une manifeste confusion sur les termes, elle n’a à ce jour pas été placée en garde à vue, ni été entendue. »
Elle pourrait néanmoins être convoquée très prochainement, et la justice devra déterminer si ses propos constituent bien une apologie du terrorisme.
« À ce jour, et contrairement à ce qui a pu être indiqué par certains médias, ma cliente n’a pas été placée en garde à vue », a indiqué l’avocat de la jeune femme, Me Ilyacine Maallaoui. « J’ai pris note de la saisine du procureur de la République par le ministre de l’Intérieur. Ma cliente répondra présente lorsqu’il lui sera demandé de s’expliquer sur les faits dénoncés. »
Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a affirmé dimanche que les actes antisémites avaient « explosé » en France depuis le 7 octobre, date de l’assaut macabre du Hamas sur Israël, avec 1 040 actes recensés, soit plus que sur « toute l’année écoulée ». La sécurité a été renforcée autour des lieux de culte et établissements scolaires juifs.