Quatre expos du musée d’Israël contemplent les éléments disparates de la vie
Ces expositions abordent l'architecture ou la collecte d'art, les formes corporelles ou les questions d'appartenance et de foyer
Jessica Steinberg est responsable notre rubrique « Culture & Art de vivre »
Ce sont quatre nouvelles expositions présentées au musée d’Israël qui donnent l’occasion de plonger dans différents éléments de la vie. Ces expositions à découvrir sont toutes hébergées dans une aile de l’institution située à Jérusalem.
La première s’appelle « Volets et escaliers : éléments d’architecture moderne dans l’art contemporain ». Dans cette exposition architecturale – à découvrir jusqu’au 11 octobre 2020 – le conservateur Aya Miron a décidé de mettre à l’honneur des sols, des portes, des obturateurs de fenêtres ou encore des escaliers.
Une vidéo montre les bandes fluorescentes qui illuminent les abris antiaériens, tandis que deux poignées de fenêtre sont fixées au mur – suivies par tout un mur recouvert de volets pour se protéger des rayons aveuglants du soleil israélien et d’une représentation en 3D d’une cage d’escalier d’appartement.
La question qui relie tous ces éléments architecturaux familiers : qu’y a-t-il derrière eux ? Que peuvent-ils apprendre aux visiteurs sur l’intention de leur présence ?
Une autre galerie, située à côté de la précédente, est consacrée à la seconde exposition intitulée « Bertha Urdang : une galerie pour elle toute seule », dirigée par la conservatrice Ronit Sorek. Celle-ci est l’occasion de découvrir des ouvrages précurseurs de la collection Urdang, propriétaire de galerie, qui ont été offerts au musée, issus de collections privées et de musées où elle s’était impliquée.
La galeriste, née au Royaume-Uni et décédée en 2001, était connue pour avoir influencé de manière significative l’art israélien, ainsi que pour avoir présenté les œuvres de Moshe Kupferman, Alima Rita, Hagit Lalo et autres sur la scène new-yorkaise dans les années 1960 et 1970.
La troisième exposition, « Bodyscapes » (formes corporelles), dont la conservatrice est Adina Kamien-Kazhdan (et qui s’achèvera au mois d’octobre 2020), s’intéresse aux manières dont le corps et le cerveau opèrent ensemble ainsi qu’à la relation entre la nature et la culture à travers le prisme du corps.
Ces œuvres d’art sont variées et vont d’une peinture à l’huile saisissante de Jenny Saville – sur laquelle elle a représenté son corps nu, telle une carte routière en chair texturée – jusqu’à un torse composé de pinces double clip, d’élastiques et de pelle à poussière de l’artiste Naama Arad, en passant par un assemblage de masques en collages de Wangechi Mutu.
Et ne manquez pas la fin de l’exposition, consacrée aux artistes qui font de l’art avec leur corps – avec notamment « Krystal 1 » de Spencer Tunick (1999), qui offre une photographie d’une masse de corps nus comme bouclés ensemble, ou d »une œuvre réalisée à coups de pinceaux noirs créés à l’aide de mascara Covergirl.
Place enfin à « Raida Adon : étrangeté », à découvrir jusqu’au mois d’octobre 2020, qui montre les débuts de l’actrice palestinienne et israélienne originaire d’Akko, dont la famille compte des origines juives, chrétiennes et musulmanes. Elle y présente une vidéo fantastique qui se penche sur les thèmes de l’errance, du déracinement et du désir d’appartenance – qui font tous partie de sa propre histoire et de ses origines, comme elle l’écrit dans une introduction à l’exposition.
Dans cette séquence de 33 minutes, des sketchs et spectacles – avec notamment une pièce de la taille d’une maison de poupée créée dans une valise, qui fait partie de l’installation utilisée par Raida Adon pour le film, lequel a été commandité par le musée et le conservateur Amitai Mendelsohn.