Qui est l’acteur juif qui interprète Yan Solo dans le nouveau « Star Wars » ?
Alden Ehrenreich est dorénavant une Force avec laquelle il faut compter
CANNES — Il s’avère donc que Yan Solo pourrait bien avoir beaucoup de choses en commun avec vos grands-parents.
Dans le nouvel opus de la saga « Star Wars » – dont le titre officiel est : « Solo: A Star Wars Story », un titre qui, il faut l’admettre, n’est pas évident à dire – le jeune et beau rebelle de l’espace désespère de s’enfuir de sa prison, la planète Corellia (il est pourchassé par les sbires d’une chenille étrange, géante, qui grille sous la lumière du jour). Son seul espoir est de rejoindre les forces armées de l’Empire.
Alors qu’un bureaucrate lui demande son nom, il répond : « Yan ». On lui demande un nom de famille – mais malheureusement, il dit ne pas en avoir. L’homme, derrière son bureau, réfléchit l’espace d’une minute et pense : « Solo ».
C’est un moment absurde, mais ce petit bout interstellaire au goût d’Ellis Island résonne un tantinet davantage si on réfléchit au fait que la star de ce nouvel épisode (et, on peut le soupçonner, d’autres à venir dans le futur) est l’acteur juif américain Alden Ehrenreich.
C’est difficile de tenter de remplacer Harrison Ford, mais dans l’ensemble, le jeune se débrouille bien. Il ne ressemble pas beaucoup au célèbre acteur, sa voix est complètement différente de la sienne, mais passez-lui une veste, mettez-lui un pistolet-laser sur le côté, et son sourire de (bon) truand saura le sortir des situations les plus difficiles.
Ehrenreich, âgé de 28 ans (sept ans de moins que Ford lors de la sortie du tout premier « Star Wars ») aligne l’histoire originale parmi les plus juives de tout Hollywood. Il a joué dans une vidéo comique pour la bat mitzvah d’une amie. Une autre camarade, dans la vidéo, n’était que l’une des filles de Steven Spielberg.
Lorsque le grand réalisateur barbu avait vu la vidéo lors de la fête qui a suivi la cérémonie, il avait adoré la performance offerte par le gamin. A l’âge de 14 ans, Le jeune Alden a rencontré des agents de casting de Dreamworks, assurant quelques petits spectacles avant de se voir octroyer des rôles de choix. Et aujourd’hui, il y aura des figurines à son effigie.
Il affiche un certain nombre de partenaires de scène notables dans ce nouveau film. Emilia Clarke, expatriée comme lui de Corellia, avec laquelle il entretient une intrigue amoureuse, est exceptionnelle avec ses costumes quasiment Art-déco et ses cheveux d’un noir de jais. Woody Harrelson est son mentor grisonnant dans les trafics et Donald Glover, dont le mimétisme avec Billy Dee Williams est extraordinaire, est vraiment drôle dans le rôle de Lando Calrissian, le frère-ennemi de Solo. Puis il y a le grand. Le fameux.
Dans « Solo », vous allez en effet savoir comment Yan a rencontré Chewbacca, et c’est une agréable pirouette avec la scène de « rancune » dans « le retour du Jedi ». Très tôt dans le film, Yan est jeté dans une fosse boueuse pour servir de plat principal à « la bête ». Nous ne pouvons avoir qu’un aperçu de ce monstre tout en vice mais aussitôt que nous voyons cette texture si particulière de fourrure, nous savons qu’il s’agira de notre copilote Wookie.
Yan parvient à calmer le puissant Chewbacca en lui parlant sa langue : Littéralement. Pendant toutes ces années, nous avions su que Yan pouvait comprendre ces grognements gutturaux mais, pour la toute première fois, nous l’entendons les faire. C’est un moment drôle, plaisant.
Et c’est une bonne manière de décrire le film dans l’ensemble : Plaisant. C’est rafraîchissant de voir l’un de ces films qui n’est pas alourdi par des scènes bavardes sur la « destinée » et « le côté obscur ». Il n’y a pas de Jedi, il n’y a pas de Force, rien de ce qui puisse paraître trop lourd. Le film n’a pas, soyons francs, cette profondeur. Les enjeux sont légers et l’histoire avance à grande vitesse. Et il faut qu’il en soit ainsi parce que vous le savez, au fond de vous-même, que rien de cela n’est trop important dans le mythe « Star Wars ».
La seconde moitié du film est consacrée au « Raid de Kessel », évoqué dans le film de 1977 (pour les étourdis qui, pendant plus de 40 ans, ont pensé que le « par sec » était une unité de distance et non de temps, ne vous inquiétez pas : La réponse que vous cherchez est enfin donnée). Il y a eu un moment où j’ai réalisé que je n’avais aucune idée de ce qu’était le « master plan » – et ce n’est pas vraiment un élément positif pour un film de pirate spatial. Un fait qui s’est rapidement atténué sous l’effet de tous les marchandises extraordinaires déployées sur l’écran.
Plus que n’importe quel autre film récent de la saga « Star Wars », « Solo » va vraiment au fond de la création de créatures, aliens et droïdes. Il y a plus de scènes de « cantine » que dans n’importe quel autre, et un nombre stupéfiant de monstres des quatre côtés du cadre de la caméra (J’ai particulièrement apprécié les casques d’un groupe rival de trafiquants, ainsi qu’une sorte d’aministrateur qui ressemblait à une version énorme de prise murale britannique).
Et au centre de tout cela, il y a Ehrenreich qui, finalement, crée un personnage de flibustier spatial interstellaire bien à lui. Allez, servez-vous un verre de lait bleu et L’chaim !
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