Israël en guerre - Jour 372

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Qui est Thomas Nides, le prochain ambassadeur américain en Israël ?

Ce cadre juif de Wall Street a des années d'expérience de travail au gouvernement ; décrit comme un ami d'Israël, il s'est opposé aux tentatives de couper les vivres à l'UNRWA

Le vice-secrétaire d'État Thomas Nides, à droite et son homologue William Burns  témoignent lors d'une réunion au sénat, au Capitole, à Washington, le 20 décembre 2012. (Crédit : AP/J. Scott Applewhite)
Le vice-secrétaire d'État Thomas Nides, à droite et son homologue William Burns témoignent lors d'une réunion au sénat, au Capitole, à Washington, le 20 décembre 2012. (Crédit : AP/J. Scott Applewhite)

L’homme choisi par le président américain Joe Biden pour occuper le poste d’ambassadeur en Israël a fait une carrière dans les finances et il est un ancien vice-secrétaire d’État. Il travaille dans la politique depuis quarante ans et a été décrit à la fois comme un ami de l’État juif et comme un envoyé qui se montrera à la fois « équitable » et « pas facile » avec Israël.

La Maison Blanche a annoncé, mardi, la nomination de Thomas Nides. Il doit encore être confirmé à sa fonction à l’occasion d’une audience au sénat mais il ne devrait pas y avoir d’opposition significative parmi les rangs des sénateurs à la désignation de cet homme – moins connu que ses prédécesseurs au poste.

Nides est né en 1961 à Duluth, dans le Minnesota. Ses parents sont Juifs. Son père, Arnold Nides, était président du Temple Israel et de la Fédération juive de Duluth, ainsi que le fondateur de la firme financière Nides Finance.

Ce professionnel de Wall Street est marié depuis 2012 à Virginia Carpenter Moseley, vice-présidente du travail d’investigation à CNN. Le couple a eu deux enfants.

Il est entré pour la première fois dans la politique en tant que stagiaire, travaillant pour l’ancien vice-président Walter Mondale avant de prendre part à la campagne présidentielle de ce dernier à un poste à responsabilité, en 1984. Entre 1986 et 1989, il a été l’assistant du chef de la majorité de la Chambre des représentants, Tony Coelho, puis celui du président de la Chambre, Tom Foley, jusqu’en 1993.

Dans l’administration Clinton, Nides a été chef de cabinet pour le représentant au Commerce Mickey Kantor et il a aidé à faire adopter l’Accord de libre-échange nord-américain, le NAFTA.

Il a été directeur de campagne de l’ancien sénateur Joe Lieberman quand ce dernier s’était présenté à la vice-présidence, en l’an 2000. Lieberman, qui était alors sénateur du Connecticut, s’était présenté aux côtés d’Al Gore et il avait été le premier candidat juif à s’aligner dans une course électorale présidentielle de cette importance.

Nides a été vice-secrétaire d’État chargé de l’administration et des ressources de 2011 à 2013. Il a été récemment directeur et vice-président de Morgan Stanley.

Thomas Nides témoigne devant la Commission des Affaires étrangères du sénat au Capitole de Washington, le 20 décembre 2012. (Crédit : AP Photo/J. Scott Applewhite, File)

Récompensé pour son travail au secrétariat d’État par le Distinguished Service Award, Hillary Clinton aurait pensé à faire appel à ses services pour la fonction de chef de cabinet à la Maison Blanche si elle avait remporté le scrutin de 2016.

Nides est membre des conseils d’administration de nombreuses ONG et, entre autres, des groupes Atlantic Council, International Rescue Committee, Partnership for Public Service, Urban Alliance Foundation, Council on Foreign Relations et Woodrow Wilson Center.

Il entretient de vieilles relations avec Biden et avec l’ex-président américain Barack Obama. C’est un proche du secrétaire d’État Antony Blinken.

Nides connaît bien les relations israélo-américaines et le conflit israélo-palestinien. Alors qu’il était vice-secrétaire d’État, Nides avait mis en place des relations de travail efficaces avec plusieurs officiels israéliens et il a joué un rôle déterminant dans l’approbation par l’administration Obama du prolongement des garanties de prêt à l’État juif, à hauteur de milliards de dollars.

Il a aussi aidé Obama à s’opposer aux initiatives prises par le Congrès visant à limiter le soutien américain apporté à l’UNRWA, l’agence controversée en charge des réfugiés palestiniens à l’ONU, ainsi qu’à l’UNESCO, l’organisation des Nations unies pour l’Éducation, la Science et la Culture.

Le vice-secrétaire d’État Thomas R. Nides, au centre, parle au ministre sud-coréen des Affaires étrangères, à droite, alors que l’ambassadeur américain en Corée du sud, Sung Kim, écoute pendant une réunion au ministère des Affaires étrangères de Séoul, en Corée du sud, le 29 février 2012. (Crédit : AP Photo/ Lee Jin-man, Pool)

En 2012, Nides avait envoyé un courrier à la Commission des appropriations du sénat, s’opposant à une législation qui s’efforçait alors de faire une distinction entre les réfugiés palestiniens déplacés par la création d’Israël, en 1948, et leurs descendants – qui sont également reconnus comme des réfugiés aux Nations unies – réduisant le nombre de réfugiés inscrits en le faisant passer de cinq millions à seulement 30 000 (l’administration Trump devait jouer avec de telles mesures). Nides avait alors écrit que ce texte saperait la capacité des États-Unis à tenir un rôle d’intermédiaire dans le processus de paix et « entraînerait une réaction négative très forte de la part des Palestiniens et de nos alliés dans la région, de la Jordanie en particulier ».

L’ancien ambassadeur israélien aux États-Unis, Michael Oren, avait écrit dans son livre Ally en 2011 que Nides s’était également opposé avec passion aux tentatives du congrès de couper les vivres à l’UNESCO après l’admission de la Palestine en tant qu’état-membre.

Oren se souvient dans son ouvrage que Nides lui avait dit : « Vous ne voulez pas cesser de financer l’UNESCO, merd…e ! Elle enseigne cette put…n de Shoah ! »

Le site de l’ambassade américaine à Jérusalem avant son inauguration, le 13 mai 2018. (Yonatan Sindel / Flash90)

Dans une interview accordée au Times of Israel, Oren s’est souvenu des rencontres agitées avec Nides, qualifiant toutefois le futur ambassadeur d’ami d’Israël et de « type très drôle ».

« Des phrases ont été citées pour servir d’exemple d’un préjugé anti-israélien supposé de la part de Tom Nides. Ce n’est pas ça. C’est simplement la manière dont il s’exprime », a expliqué Oren.

Le site d’information Ynet a repris les propos d’un responsable israélien qui a déclaré que Nides, qu’il connaît, est « un Juif chaleureux, une personnalité amicale, pro-israélienne – mais il conservera sa loyauté à l’égard de la politique de Biden et ça ne va pas être tous les jours facile pour Israël ».

Si Nides est confirmé à son poste, cela va être la deuxième fois en trois administrations qu’un membre de la communauté juive de Duluth occupe la résidence de l’ambassadeur. Julie Fisher, épouse de Dan Shapiro, qui avait été l’envoyé d’Obama, est elle aussi originaire de Duluth.

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