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Ramaswamy, le candidat républicain, qui a proposé de réduire le financement d’Israël

Le magnat de la BioTech a, entre autres, rejeté la loi de Floride contre l'antisémitisme, a fait partie d'une fraternité juive à Yale et a suggéré que Zelensky maltraitait les Juifs

Le millionnaire de la biotechnologie et candidat républicain à la présidence Vivek Ramaswamy rappant sur "Lose Yourself" d'Eminem à la fin de l'une des "Fair-Side Chats" de la gouverneure de l'Iowa Kim Reynolds à l'Iowa State Fair, à Des Moines, dans l'Iowa, le 12 août 2023. (Crédit : Chip Somodevilla/Getty Images via JTA)
Le millionnaire de la biotechnologie et candidat républicain à la présidence Vivek Ramaswamy rappant sur "Lose Yourself" d'Eminem à la fin de l'une des "Fair-Side Chats" de la gouverneure de l'Iowa Kim Reynolds à l'Iowa State Fair, à Des Moines, dans l'Iowa, le 12 août 2023. (Crédit : Chip Somodevilla/Getty Images via JTA)

JTA – À l’approche du premier débat présidentiel républicain, le candidat ayant le moins d’expérience politique fait les gros titres – en partie à cause de ses opinions sur Israël.

Vivek Ramaswamy, un entrepreneur en biotechnologie – ou BioTech – de 38 ans qui n’a jamais exercé de fonctions électives, bénéficie d’un soutien croissant pour sa candidature de longue haleine. Un récent sondage l’a placé au coude à coude en deuxième position avec le gouverneur de Floride Ron DeSantis, et la moyenne des sondages de RealClearPolitics le place en troisième position.

Les deux candidats sont encore loin du favori : l’ancien président américain Donald Trump. Mais les chiffres croissants de Ramaswamy signifient qu’il partagera le centre de la scène du débat de mercredi soir sur Fox News, et une note récente d’un Super PAC pro-DeSantis a appelé le gouverneur à « donner un coup de massue » à Ramaswamy lors du débat. DeSantis, et les autres candidats, devraient attaquer les nombreuses opinions non-conventionnelles de Ramaswamy, notamment son appel à mettre un terme à l’aide des États-Unis à Israël.

L’homme d’affaires originaire de l’Ohio, dont la valeur nette est estimée à plus de 600 millions de dollars, a largement axé sa campagne sur la lutte contre le « wokisme », un terme qui est devenu un raccourci pour désigner les critiques des conservateurs à l’égard des valeurs progressistes. Mais il a également fait les gros titres pour des propositions plus farfelues, telles que sa promesse de supprimer le FBI et le ministère de l’Éducation, son appel à imposer des tests d’éducation civique aux jeunes électeurs et son désir d’apprendre « la vérité sur le 11 septembre ».

Parmi ses politiques, il appelle à supprimer progressivement l’aide américaine à Israël d’ici 2028, ce qui le différencie de l’establishment républicain résolument pro-Israël. Ramaswamy a également attiré l’attention en critiquant un projet de loi signé par DeSantis qui pénalise le harcèlement antisémite et a demandé l’abrogation d’une loi interdisant la discrimination religieuse dans le domaine de l’emploi.

Avant de devenir candidat à la présidence, il était impliqué dans une fraternité juive à l’Université de Yale et a bénéficié d’une bourse portant le nom du frère du philanthrope juif progressiste et survivant de la Shoah, George Soros.

Le candidat républicain à la présidence, l’homme d’affaires Vivek Ramaswamy, s’exprimant lors d’un événement à St. Clair Shores, dans le Michigan, le 14 août 2023. (Crédit : Paul Sancya/AP Photo)

Voici ce qu’il faut savoir sur Vivek Ramaswamy et les Juifs.

Il a envisagé de mettre fin à l’aide américaine à Israël

En juin, alors qu’il faisait campagne dans le New Hampshire, Vivek Ramaswamy a laissé entendre qu’il serait prêt à mettre fin à l’aide à Israël « dans le cadre d’un désengagement plus large au Moyen-Orient ». Il est ensuite revenu sur ses propos. Mais la semaine dernière, il a déclaré à l’acteur et podcasteur Russell Brand qu’il souhaitait effectivement mettre fin à l’aide américaine à Israël en 2028, année où l’engagement actuel des États-Unis de fournir 3,8 milliards de dollars par an à Israël arrivera à échéance.

Ramaswamy a déclaré que cette décision serait mise en place au fur et à mesure qu’Israël serait reconnu par un plus grand nombre de pays du Moyen-Orient. Ces dernières années, Israël a signé des accords de normalisation avec plusieurs États de la région, dans le cadre des Accords d’Abraham, et cherche actuellement à conclure un traité avec l’Arabie saoudite. Ramaswamy a déclaré au Jewish News Syndicate qu’il aimerait également être le fer de lance des accords israéliens avec l’Indonésie et Oman.

« En 2028, cette aide supplémentaire ne sera plus nécessaire pour maintenir le type de stabilité que nous aurions au Moyen-Orient si Israël était mieux intégré à ses partenaires », a-t-il déclaré lors d’une émission que Brand anime sur la plateforme vidéo Rumble.

En prônant la fin du programme d’aide, Ramaswamy s’est peut-être aligné sans le vouloir sur la gauche progressiste, dont les membres sont de plus en plus nombreux à soutenir le conditionnement ou l’arrêt de l’aide à Israël en raison du traitement qu’il réserve aux Palestiniens. Récemment, le chroniqueur du New York Times Nick Kristof a affirmé que l’argent de l’aide serait mieux dépensé en aidant les pays les plus pauvres. Certaines voix de droite ont également appelé à mettre fin à l’aide à Israël, arguant qu’elle rend ce pays redevable envers les États-Unis.

Mais les principaux rivaux républicains de Ramaswamy ne partagent pas ce point de vue. L’ancienne gouverneure de Caroline du Sud, Nikki Haley, a critiqué sa position sur l’aide à Israël, tandis que DeSantis et l’ancien vice-président des États-Unis, Mike Pence, ont fait du soutien à Israël une pierre angulaire de leur campagne.

La Coalition juive républicaine (RJC) a également imploré Ramaswamy de changer de cap. Matt Brooks, directeur-général du groupe, a écrit dans une lettre ouverte « qu’il est beaucoup plus logique de maintenir Israël dans la famille des pays qui ont intérêt à acheter et à utiliser les capacités américaines » – ce que le programme d’aide exige.

En ce qui concerne les autres politiques liées à Israël, Ramaswamy est plus en phase avec le courant dominant de son parti. Tout en soutenant les Accords d’Abraham, il a salué la décision de Trump de déplacer l’ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem et s’est attaqué au financement américain des programmes bénéficiant aux Palestiniens.

Le président américain Donald Trump, au centre, avec, de gauche à droite, le ministre des Affaires étrangères du Bahreïn, Khaled ben Ahmed al-Khalifa, le Premier ministre Benjamin Netanyahu, Trump et le ministre des Affaires étrangères des Émirats arabes unis, Abdullah bin Zayed al-Nahyan, lors de la cérémonie de signature des Accords d’Abraham sur la pelouse sud de la Maison Blanche, à Washington, le 15 septembre 2020. (Crédit : Alex Brandon/AP Photo/Dossier)

Il affirme que des « donateurs » sont à l’origine de la législation contre l’antisémitisme

Si Ramaswamy a qualifié l’antisémitisme de « symptôme de quelque chose de cassé dans notre société », il s’est montré très sévère à l’égard d’une loi promulguée par DeSantis qui pénalise les actes antisémites en Floride.

En juin, il a écrit sur X – anciennement Twitter – que la promulgation par DeSantis de cette loi, qui criminalise la distribution de tracts antisémites sur des propriétés privées, avait été faite « à la demande de ses donateurs ». Après avoir essuyé des critiques de la part des commentateurs conservateurs à propos de sa caractérisation de la loi, il a de nouveau tweeté à ce sujet, s’en prenant cette fois aux « maîtres de la censure de Twitter » pour avoir ajouté une note au tweet, qu’il imputait en partie au « méga-donateur de DeSantis, David Sacks », qui s’avère être juif.

Dans un entretien ultérieur avec Jewish Insider, Ramaswamy a déclaré que le projet de loi DeSantis ne passait pas son propre « test décisif » parce qu’il le considérait comme « une loi sur la discrimination des points de vue ». Il a ajouté que le « mauvais discours » devait être contré par « la liberté d’expression et un débat ouvert ». Il a cité une célèbre affaire de la Cour suprême autorisant des néo-nazis à défiler dans la ville de Skokie, dans l’Illinois – où vit une grande communauté juive – comme exemple d’une question liée au sectarisme qui a été « correctement décidée ».

« Je suis farouchement opposé au sectarisme, à la haine et aux discours de harcèlement », a-t-il ajouté.

Il faisait partie d’une fraternité juive à Yale

Ramaswamy a déclaré au Jewish News Syndicate qu’il était l’un des « membres clés » de Shabtaï, une alternative juive aux « fraternités secrètes » à l’Université de Yale, où il a fait ses études de droit. Il a ajouté que le co-fondateur de la société et conseiller rabbinique, le rabbin Shmully Hecht, était l’un de ses mentors.

Shabtaï a été fondée à Yale en 1996 et bénéficie d’un important soutien financier de la part du magnat israélo-américain de la high-tech Benny Shabtaï, l’un des principaux bailleurs de fonds des Amis de Tsahal. Bien que fondée sur des valeurs juives, la société compte des membres très divers. Elle compte également parmi ses anciens élèves le sénateur démocrate du New Jersey Cory Booker, qui s’était lui-même présenté à l’élection présidentielle de 2020.

Ramaswamy décrit le temps qu’il a passé avec Shabtaï comme formateur, et le groupe l’a présenté comme un ancien élève. Hecht n’a pas répondu à une demande de commentaire.

Il affirme que le président juif de l’Ukraine maltraite les Juifs

Alors que le président ukrainien Volodymyr Zelensky a gagné des admirateurs dans le monde occidental pour sa conduite dans la guerre de son pays contre la Russie, Ramaswamy n’est pas impressionné.

Le candidat a déclaré au Jewish Insider Syndicate que Zelensky – dont l’identité juive a été ciblée par la propagande russe – a lui-même maltraité des Juifs en Ukraine. Ramaswamy n’a pas fourni de preuves à l’appui de cette allégation, qui fait écho aux déclarations du président russe Vladimir Poutine pour justifier son invasion de l’Ukraine l’année dernière.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky visitant le mur Occidental, dans la Vieille Ville de Jérusalem, le 23 janvier 2020. (Crédit : Shlomi Cohen/Flash90)

« Je dirais simplement qu’il y a encore des interrogations sur sa façon de traiter les minorités religieuses, notamment, mais pas seulement, les Juifs d’Ukraine. Et je pense que c’est l’une des raisons pour lesquelles nous devrions nous abstenir de le considérer comme une sorte de héros », a déclaré le candidat. Il n’a pas fourni d’exemples, mais il a déclaré que la fusion de toutes les chaînes de télévision ukrainiennes en une seule l’année dernière et la dissolution des partis politiques liés à la Russie par Zelensky « créeraient un risque d’antisémitisme ».

Ramaswamy n’est pas le seul Républicain à critiquer le soutien des États-Unis à l’Ukraine, une position que Trump et DeSantis ont également remise en question. Il a déclaré au Jewish Insider Syndicate qu’il considérait la « protection d’Israël » comme l’une des « priorités les plus importantes » des États-Unis.

Il souhaite abroger une loi datant de l’époque des droits civiques qui interdit la discrimination religieuse dans l’emploi

« Le racisme inversé est du racisme », a récemment déclaré Ramaswamy dans une liste de « vérités » qu’il a qualifiées de fondamentales pour sa campagne. À cette fin, il a promis d’abroger le décret 11246, une loi vieille de plus de 50 ans qui interdit aux entrepreneurs fédéraux de pratiquer la discrimination en matière d’emploi sur la base de la race, du sexe, de la religion ou de l’origine nationale. « Il est temps de rétablir une fois pour toutes la méritocratie sans distinction de couleur », a écrit Ramaswamy dans le New York Post.

Promulgué en 1965 par le président américain de l’époque, Lyndon Johnson, dans le cadre de sa vague de lois sur les droits civiques, le décret a longtemps été associé à la discrimination positive, qui est depuis longtemps le cheval de bataille de la droite. Mais des groupes juifs se sont également appuyés sur ce décret pour protester contre la discrimination des employeurs à l’égard des Juifs. En 1966, l’American Jewish Committee (AJC) l’avait invoqué pour protester contre les banques commerciales qui, selon lui, excluaient virtuellement tous les Juifs qualifiés de leur emploi.

Il aurait payé un rédacteur de Wikipédia pour supprimer un lien avec la famille Soros

En 2011, Ramaswamy, fils d’immigrés indiens, a reçu une bourse Paul & Daisy Soros pour les nouveaux Américains – un financement destiné à aider les immigrés et les Américains de la première génération à obtenir des diplômes universitaires. Cette bourse porte le nom du frère du méga-donateur Soros, une cible fréquente des principaux Républicains qui s’adonne à toute une série de théories du complot antisémites.

Peu avant l’annonce de sa candidature, Ramaswamy aurait payé un rédacteur de Wikipédia pour qu’il supprime la mention de sa bourse sur le site. Depuis, il a critiqué Soros et sa famille dans le cadre de sa campagne présidentielle.

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