Record du nombre d’étudiants dans la haute-technologie en Israël
Pour la première fois, durant l’année universitaire 2017-2018, il y a eu plus d’étudiants en ingénierie qu’en sciences sociales, selon le Conseil de l’Enseignement supérieur

Dans un contexte où les salaires dans l’industrie de la haute-technologie augmentent, et où la demande de salariés compétents est croissante, les étudiants israéliens se dirigent en masse vers les études d’ingénierie, de mathématiques et de programmation informatique. Ils délaissent des matières plus traditionnelles comme le commerce et le droit, selon une enquête du Conseil de l’Enseignement supérieur en Israël.
D’après les données publiées par le Conseil, pour la première fois lors de l’année scolaire 2017-2018, il y a eu en Israël plus d’étudiants inscrits en ingénierie, environ 18,3 % de la population des étudiants, qu’en sciences sociales, seulement 17,9 %. Un diplômé sur quatre en Israël – soit environ 50 214 – étudiait soit l’ingénierie soit les sciences informatiques cette année.
Les chiffres témoignent d’une forte baisse des étudiants inscrits dans filiales de droit, 6,9 % pour l’année scolaire 2017-2018 contre 9,4 % en 2007-2008. Le nombre d’étudiants en école de commerce a aussi diminué tous les ans depuis 2015, selon les données. Le nombre d’étudiants en médecine en 2017-2018 a augmenté de 1,1 %, par rapport à 0,9 % en 2007-2008.
Les chiffres vont dans le sens des efforts du gouvernement visant à maximiser le nombre d’étudiants diplômés des filières technologiques, alors que la “nation Startup” souffre d’une pénurie de travailleurs qualifiés pour alimenter ce secteur. Avec un millier de nouvelles start-up créées chaque année et des multinationales qui affluent en Israël pour y installer leurs centres de recherche et de développement, Israël souffre d’un manque de main-d’œuvre. Cette situation conduit à une augmentation des salaires dans le secteur de la haute-technologie qui sont parmi les plus hauts du monde ; cela entraîne aussi des tensions entre les starts-up et les multinationales qui cherchent à attirer les meilleurs profils.
Le Conseil pense que cette tendance à une augmentation des inscriptions dans les études scientifiques continuera, puisqu’il a alloué des millions de shekels aux institutions académiques pour développer les possibilités de former les étudiants dans ces domaines, précisait le communiqué.
« Grâce aux centaines de millions de shekels d’aide, nous avons réussi à apporter un réel changement dans les cursus privilégiés en Israël – beaucoup plus d’ingénieurs et d’étudiants dans la haute-technologie, et moins d’étudiants dans des filières bouchées, comme le droit ou l’administration commerciale », a déclaré Yaffa Zilbershats, la présidente du Conseil de l’enseignement supérieur.
Le Conseil a indiqué qu’au regard de la tendance à la baisse de l’intérêt pour les études en sciences humaines – en baisse de 5,9 % contre 9,5 % en 2017 – il prépare un plan pour attribuer environ 100 millions de shekels (24 millions d’euros) à ce domaine.
« Nous allons bientôt adopter un modèle d’incitation aux formations en sciences humaines, pour renforcer la recherche, y compris le développement de nouveaux programmes et la mise en place de diplômes combinant deux disciplines, des sciences humaines avec d’autres disciplines », a déclaré Zilbershats.
Les sciences sociales comprennent des disciplines comme la communication, l’économie, l’histoire, la linguistique, les sciences politiques et la psychologie. Les sciences humaines sont des disciplines qui incluent les langues anciennes et modernes, la littérature, la philosophie.
L’ingénierie, selon le Conseil de l’enseignement supérieur, comprend les domaines de l’ingénierie électrique et électronique, l’ingénierie informatique et des logiciels, l’ingénierie des systèmes d’information, l’ingénierie civile, l’ingénierie mécanique, l’ingénierie chimique et des matériaux, l’ingénierie industrielle et de gestion, entre autres.