Refusant l’offre égyptienne, le Hamas parle d’une « trahison arabe »
Pour le porte-parole du groupe islamiste Sami Abu Zuhri, la proposition favorise les intérêts israéliens
Elhanan Miller est notre journaliste spécialiste des affaires arabes
Le Hamas a officiellement informé l’Egypte qu’il refusait sa proposition de cessez-le-feu, a déclaré un porte-parole du mouvement mercredi soir.
S’adressant à la presse à Gaza, Sami Abu Zuhri a déclaré que l’initiative égyptienne présentée lundi ne répondait à aucune exigence palestinienne, et ramenait la situation sur le terrain à son « point de départ ».
« Quiconque avec une initiative de cessez-le-feu respectant les conditions palestiniennes devrait venir nous parler ; le Hamas n’acceptera jamais d’initiative qui ne réponde pas à ces conditions », a-t-il affirmé, ajoutant que
« l’occupation [israélienne] ne réagit que sous la pression ».
Si Abu Zuhri ne précise pas les conditions du Hamas pour un cessez-le-feu, la branche armée du mouvement, les Brigades Izz ad-Din al-Qassam, ont déjà indiqué que cela inclurait l’arrêt immédiat des opérations israéliennes, l’ouverture de la frontière de Rafah avec Egypte, le paiement des salaires à des milliers de fonctionnaires du Hamas, et un assouplissement du blocus israélien sur la bande de Gaza.
Le rejet pur et simple de la proposition égyptienne par la Hamas dément les rapports précédents selon lesquels le mouvement aurait accepté un cessez-le-feu de 10 ans en échange de concessions israéliennes.
« Les menaces de Netanyahu et de l’occupation ne font pas peur du Hamas », a déclaré Abou Zouhri, ajoutant que « l’occupation paiera le prix pour le sang pur qu’elle a versé ».
Il fustige également les dirigeants arabes, les accusant d’abandonner le peuple de Gaza.
« Il n’existe aucune activité officielle arabe pour tenter de sauver Gaza », rapporte le site du Hamas Al-Resalah.
« Nous nous sentons trahis par beaucoup de régimes arabes officiels ».