Israël en guerre - Jour 535

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Interview

Roxanne Saar se battra jusqu’au retour de tous les otages

Pour cette femme, dont la nièce Gali Tarshansky a été retenue à Gaza et le neveu Lior tué à Beeri le 7 octobre, l'attitude de Netanyahu à l'égard des captifs a été comme un coup de poignard

Jessica Steinberg est responsable notre rubrique « Culture & Art de vivre »

La famille élargie de l'otage libérée Gali Tarshansky (quatrième à partir de la gauche) et sa tante Roxanne Saar (à l'extrême gauche) lors de sa bat mitzvah en juillet 2023, trois mois avant qu'elle ne soit prise en otage par des terroristes du Hamas le 7 octobre 2023. (Crédit : Autorisation)
La famille élargie de l'otage libérée Gali Tarshansky (quatrième à partir de la gauche) et sa tante Roxanne Saar (à l'extrême gauche) lors de sa bat mitzvah en juillet 2023, trois mois avant qu'elle ne soit prise en otage par des terroristes du Hamas le 7 octobre 2023. (Crédit : Autorisation)

Le soir du vendredi 6 octobre, les familles élargies Tarshansky, Aroussi, Saar et Shosh ont pris leur repas de fête de Shavouot ensemble au kibboutz Beeri.

Le lendemain matin, Gali Tarshansky, 13 ans, a été prise en otage, son frère Lior Tarshansky, 15 ans, a été tué par des terroristes palestiniens du Hamas, et leur oncle, Noy Shosh, 36 ans, a été tué alors qu’il défendait sa famille.

Depuis lors, Roxanne Saar, tante maternelle de Gali et Lior et belle-sœur de Noy, a vécu des jours, des semaines et des mois de deuil, de peur et de militantisme. Elle considère Beeri comme une seconde maison depuis qu’elle a épousé son mari, Gonen Saar (qui a hébraïsé son nom de famille il y a plusieurs années), qui a grandi dans le kibboutz.

« Nous sommes parfois restés, 100 fois nous sommes restés et cette fois-ci, nous ne l’avons pas fait », a déclaré Roxanne, qui vit à Ashdod, en rappelant que sa famille est restée à Beeri pendant près d’un mois l’été dernier, alors qu’ils faisaient rénover leur maison. « C’est ce qui me reste à l’esprit, que je pourrais aussi être un otage en ce moment, moi, mes filles, mon mari. »

Le mari de Roxanne, Gonen, est le frère cadet de Reuma Aroussi, la mère de l’otage libérée Gali. Gali et Lior vivaient à Beeri, où vivaient leurs parents divorcés, Ilya Tarshansky et Reuma, ainsi que leurs grands-parents maternels, leurs tantes, leurs oncles et leurs cousins.

Le matin du 7 octobre 2023, des centaines de terroristes ont déferlé sur le kibboutz, où les habitants ont dû se défendre seuls pendant de longues heures, alors que les terroristes se déplaçaient de maison en maison, kidnappant, brutalisant et massacrant des civils jusque tard dans l’après-midi.

Gali Tarshansky et son frère, Lior Tarshansky, lors de sa bat mitzvah en juillet 2023 au kibboutz Beeri, trois mois avant qu’elle ne soit prise en otage et que Lior ne soit tué, lors du pogrom du Hamas du 7 octobre. (Crédit : Autorisation)

Au total, 101 civils et 31 membres des services de sécurité ont été tués à Beeri – une communauté d’un millier d’habitants – et 30 autres habitants et deux autres civils ont été pris en otage par les terroristes du Hamas, dont 11 se trouvent toujours à Gaza.

« J’aurais pu être là, à Gaza, avec toutes les femmes, comme Shiri Bibas et ses bébés« , a souligné Roxanne. « J’étais là la veille et nous sommes rentrés à la maison. Pourquoi ? Je n’en ai aucune idée. »

Roxanne a joué un rôle actif dans la bataille qui dure maintenant depuis neuf mois pour que les otages rentrent chez eux, faisant pression chaque semaine à la Knesset pour que l’on s’occupe de ceux qui sont encore détenus et que l’on consacre des budgets de réhabilitation et de l’attention aux otages libérés.

Roxanne explique siéger à la Knesset et dans les commissions « pour crier, parce que Gali ne peut pas être là tant que tous les otages ne sont pas rentrés chez eux », a-t-elle déclaré. « C’est pour être sa voix et celle de Reuma. Nous avons eu un miracle avec le retour de Gali, mais ce n’est pas fini. »

Ce matin d’octobre, Gali se trouvait dans le mamad – abri anti-atomique – avec son frère Lior, 15 ans, et leur père Ilya.

Des terroristes ont tenté de pénétrer dans le mamad, puis ont mis le feu à la maison. Les Tarshansky ont tenté de sauter par la fenêtre, mais les terroristes les attendaient et ont ouvert le feu, tuant Lior.

Gali a été emmenée en captivité à Gaza, tandis qu’Ilya a réussi à s’échapper. Gali a été libérée le 29 novembre lors d’une semaine de trêve fin novembre.

Ce matin-là, Reuma était assise seule dans son mamad, sachant que les terroristes du Hamas envahissaient le kibboutz mais sans savoir ce qui arrivait à ses enfants.

Roxanne Saar, tante de l’otage libérée Gali Tarshansky et de Lior Tarshansky, tué le 7 octobre, s’est fait tatouer le jour de la libération de Gali, avec un L pour Lior, un N pour Noy, son beau-frère qui a été tué, la date du 7 octobre en chiffres romains et le cercle signifiant qu’elle et sa famille n’ont pas dormi à Beeri cette nuit-là. (Crédit : Autorisation)

Il a fallu deux semaines à l’armée israélienne pour déterminer que Gali avait été prise en otage et que Lior avait été tué.

Gali a été libérée 52 jours plus tard, lors de l’un des derniers jours du cessez-le-feu, fin novembre. La première chose qu’elle a demandée, c’est son frère, Lior, qui allait avoir 16 ans, a raconté Roxanne.

« Je ne suis pas sûre que Reuma ait encore fait le deuil de Lior, parce qu’elle s’occupe beaucoup de Gali », a dit Roxanne. « C’est comme si elle avait à nouveau un petit enfant et qu’elle devait s’assurer en permanence qu’elle allait bien. Elle a 14 ans et a vécu une expérience qu’aucun d’entre nous ne peut imaginer. »

À son retour, Gali était en bonne condition physique, mais épuisée sur le plan émotionnel. Elle avait été gardée en captivité avec deux autres habitants de Beeri, Raz et Ohad Ben Ami. Raz a également été libéré à la fin du mois de novembre, mais Ohad est toujours détenu à Gaza.

Roxanne Saar (à l’extrême droite) active à la Knesset au cours des neuf derniers mois, en tant que membre du cercle des familles d’otages qui se battent pour ramener les otages restants à la maison (Crédit : Autorisation)

« Ça dépend des jours », a expliqué Roxanne. « Certains jours sont tout à fait normaux pour elle, elle va à l’école, joue au volley-ball et fait une vidéo pour TikTok, mais d’autres sont moins bons. »

De nombreux habitants de Beeri vivent toujours dans des hôtels de la mer Morte, mais Gali et sa mère, Reuma, vivent actuellement à Tel Aviv.

« Physiquement, Gali est de retour, mais ce n’est pas fini », a souligné Roxanne. « C’est très concret pour notre famille. Nous ne pouvons pas nous remettre tant que tout le monde n’est pas revenu. »

Lorsque Gali a fêté son 14e anniversaire après sa libération, elle a porté une robe jaune en souvenir de tous les otages qui ne sont pas encore rentrés, a déclaré sa tante.

Siégeant à la Knesset, Roxanne remarque les députés de la Knesset qui prêtent attention aux familles d’otages, et les nombreux autres qui sont apathiques, concentrés uniquement sur la politique de coalition.

Elle a également remarqué que lorsque le Premier ministre Benjamin Netanyahu s’exprime publiquement, il ne mentionne jamais les otages en premier lieu – toujours en deuxième ou troisième position sur la liste des priorités de la guerre.

« Est-ce que c’est ce qu’il ferait s’il s’agissait d’un membre de sa propre famille ? »

Ce qu’elle considère comme un manque d’empathie et d’attention à l’égard des otages de la part de Netanyahu « est comme un couteau dans l’estomac, comme si l’on triturait constamment une blessure ».

« Je ne peux pas croire que des gens ont été enlevés de leur maison en pyjama et que, neuf mois plus tard, ils ne sont toujours pas rentrés », a-t-elle déclaré. « Pour vous dire la vérité, j’ai d’abord pensé que cela ne durerait pas plus de deux semaines. Je ne peux pas croire que nous en soyons encore là. »

Cela lui rappelle la période où sa nièce, Gali, a été retenue en otage et l’une des dernières personnes à être libérée. Roxanne s’est aperçue qu’elle ne se souciait de rien jusqu’à ce qu’elle voie son sourire à l’hôpital.

« Je ne peux pas imaginer ce que vivent les familles qui n’ont pas vu leurs proches depuis neuf mois », a déclaré Roxanne. « Nous n’avons traversé cette épreuve que pendant près de deux mois. Si vous n’êtes pas dans cette situation, vous ne pouvez pas l’imaginer, mais vous devriez essayer. »

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